Mes chères impertinentes, chers impertinents,

La Chine alerte sur un possible krach des marchés occidentaux : « Il faut être très vigilant ».

C’est ainsi que commence cet article de l’agence Sputnik qui poursuit:

« Le patron de la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances a constaté les risques entraînés par la déconnexion entre marchés financiers et économie réelle. Notamment en Europe et aux États-Unis. Cette mise en garde n’étonne pas Jean-Paul Tchang, économiste et spécialiste de la Chine. Il livre son analyse à Sputnik.

Le géant chinois rejoint les rangs des observateurs inquiets face à l’euphorie des marchés financiers, en particulier à l’Ouest. Puissant patron de la Commission chinoise de réglementation des banques et des assurances, Guo Shuqing a exprimé ses préoccupations lors d’une conférence de presse, comme le rapporte CNBC: «Les marchés financiers sont très hauts en Europe, aux États-Unis et dans d’autres pays développés et cela va à l’encontre de l’économie réelle.»

​Un tacle de Pékin à l’Occident ? Pas du tout, pour l’économiste et spécialiste de la Chine Jean-Paul Tchang, qui rappelle le contexte de l’intervention de Guo Shuqing : «Une conférence de presse organisée par le gouvernement alors que l’Assemblée nationale populaire s’apprête à débattre de la politique économique à venir pour le prochain plan quinquennal.»

« Ce n’était en aucun cas une intervention spécifique en vue d’attaquer les politiques monétaires étrangères, mais une présentation du contexte économique à des fins de préparation », relativise notre interlocuteur.
Reste que le constat de Guo Shuquing n’en est pas moins une réalité pour Jean-Paul Tchang. Lui qui suit de très près l’actualité économique chinoise souligne que ce premier, lors de son intervention, a dit comprendre que de nombreuses nations aient mis en place des politiques budgétaires et monétaires extrêmement généreuses afin de faire face à la crise.

«Il constate néanmoins que ces politiques peuvent avoir des effets secondaires dangereux. Et Guo Shuqing lance cet avertissement sur la base de ce que les Chinois ont eux-mêmes expérimenté à la suite de la crise de 2008-2009. Pékin avait alors lancé un grand plan de relance budgétaire et monétaire qui a engendré de nombreuses bulles financières», poursuit le spécialiste.
D’après ce dernier, Guo Shuqing affirme simplement «que quand l’écart est aussi grand, une correction aura lieu tôt ou tard». Et les politiques monétaires ultra-accommodantes ne feraient que renforcer les effets de levier qui dopent les marchés financiers. »

C’est vrai, mais d’où pourrait bien venir une crise des marchés ?

Je ne suis pas un optimiste béat, loin de là, mais objectivement, pourquoi les marchés baisseraient ? Evidemment qu’ils devraient corriger ne serait-ce que parce que la crise économique n’est pas encore visible dans la mesure où les plans de soutien irriguent l’économie. Quand la perfusion sera retirée les marchés baisseront-ils ? Ne devraient-il déjà pas l’anticiper ?

Réagiront-ils au tout dernier moment ?

Possible.

Mais pour le moment, c’est l’euphorie.

« Depuis le krach de mars 2020, les marchés financiers européens et surtout américains enchaînent les records. Ces derniers sont notamment poussés par les politiques monétaires des banques centrales, en particulier la Banque centrale européenne (BCE) et la Réserve fédérale américaine (Fed). Ces deux institutions se sont engagées à injecter des centaines de milliards de devises dans l’économie afin de lutter contre la crise du Covid-19. Le bilan de la BCE dépasse désormais les 7 000 milliards d’euros. Cela représente plus de 70 % du PIB de la zone euro…

​Jean-Paul Tchang souligne également l’écart entre les récessions historiques endurées dans de nombreux pays et « les taux de croissance absolument incroyables atteints par les marchés ». Pendant que le CAC40 performe, la France vient d’encaisser la pire récession depuis la Seconde guerre mondiale, (-8,3 %) alors que la Banque de France prévoit une croissance de 5 % en 2021.

« On suppose que, tôt ou tard, les marchés refléteront l’état de l’économie réelle », prévient Jean-Paul Tchang« .

C’est peut-être cette dernière supposition qui est tout simplement devenue fausse.

Dans un marché où tous les marchés sont indirectement et discrètement administrés par les banques centrales, il ne serait plus illogique de supposer que les marchés ne peuvent plus refléter l’état de l’économie réelle, puisque nous avons laissé la place à une fiction imaginaire, à un délire collectif où même les taux sont devenus négatifs.

La réalité, c’est que plus personne n’a la réponse ni de réponse car tous les mécanismes économiques traditionnels sont cassés.

Plus rien ne fonctionne comme avant.

Cette fuite en avant peut continuer encore longtemps.

Le récent « tremblotage » des marchés consécutif au risque de retour de l’inflation et donc de remontée des taux a fait long feu pour le moment, car les banques centrales ont très vite parlé.

Les marchés sont en mode « même plus peur » parce que les banques centrales sont en mode « no limit ».

Cela peut durer longtemps.

Mais n’empêchera jamais un dur retour au réel.

En attendant, c’est assez cocasse de voir la Chine communiste inquiète du risque de krach boursier des pays capitalistes !

Restez à l’écoute.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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