Benoît Cœuré est l’un des grands mamamouchis de la Banque centrale européenne, et l’un des derniers articles du site financier de l’AGEFI nous apprend que cet important membre du directoire de la BCE laisse espérer une nouvelle TLTRO !
TLTRO, c’est quoi ?
C’est une opération d’injection de liquidité à long terme pour irriguer les banques commerciales en argent tout frais et bien abondant !!
En effet, la deuxième phase de Targeted Long-Term Refinancing Operation (TLTRO) qui a été mise en place à partir de juin 2016 par la BCE devra être remboursée par les banques commerciales qui ont emprunté à la BCE en juin 2020, et juin 2020 c’est dans à peine plus un an. Or les marchés veulent de la visibilité, surtout pour savoir s’ils peuvent ou non acheter des actions de banques !!!
Le TLTRO est une opération qui avait été mise en place pour soutenir le crédit au secteur privé et ce n’était pas une mauvaise chose en soi. Si les banques commerciales n’ont plus les moyens de “prêter” et de financer l’économie réelle, alors, c’est la croissance et l’investissement qui s’effondrent. Logique donc que ce plan existe.
Ce qui est intéressant, encore une fois, c’est de voir que 10 ans après la grande crise des subprimes et en dépit du fait que l’on nous annonce régulièrement avec tambours et trompettes que les banques sont sauvées (encore et encore) et que le système bancaire européen est très, très solide, il reste indispensable que la BCE intervienne ou rassure les marchés en laissant entendre qu’elle irriguera autant que nécessaire le système bancaire.
Cela démontre donc les fragilités fondamentales et structurelles qui sont la conséquence d’une crise bancaire qui n’a toujours pas été réglée définitivement.
L’AGEFI conclut en disant que “ces déclarations sont les plus précises à ce stade sur l’hypothèse d’une nouvelle TLTRO, et donc de mesures d’assouplissement monétaire en zone euro. Elles ont entraîné un recul de l’euro à 1,1234 dollar, son plus bas niveau en trois mois”.
L’euro baisse parce que l’un des membres de la BCE vient de dire qu’il y aurait peut-être plus d’euros demain qu’aujourd’hui. Toute monnaie imprimée en grande quantité voit sa valeur baisser.
Charles SANNAT
Source L’AGEFI ici