C’est un article du Monde un peu parisiano-centré, ou plutôt francilien-centré mais hormis cette légère remarque du provincial que je suis devenu, le Monde soulève un vrai sujet sur la transition énergétique dans l’immobilier et les difficultés et les complexités bien réelles auxquelles la France entière sera et est déjà confrontée.

Immobilier : l’Ile-de-France face au défi vertigineux des passoires thermiques

Sans travaux de rénovation énergétique, près d’un logement francilien sur deux sera bientôt interdit à la location. A Paris, les deux tiers du parc locatif privé sont classés E, F ou G.

Située à Houilles, dans les Yvelines, une copropriété classée énergivore, composée d’appartements à étiquette énergétique « F », voire « G », avait prévu avant la crise sanitaire de lourds travaux de rénovation – doublage de la façade et étanchéité du toit. Reportés, ils devaient être votés lors de l’assemblée générale (AG) des copropriétaires en mai, au moment où les factures de gaz flambaient. La réunion a mal tourné. « Certains copropriétaires se sont emportés et, devant la violence des participants, les travaux n’ont pas été votés et l’AG a été reportée », raconte le syndic Olivier Safar, par ailleurs président de l’Union des syndicats de l’immobilier (UNIS) d’Ile-de-France.

Derrière la discorde, des intérêts divergents entre une majorité de propriétaires occupant leurs logements et une minorité de propriétaires bailleurs ayant mis leurs biens en location. Rien n’oblige les premiers à faire les travaux, alors que les seconds, s’ils ne rénovent pas, ne pourront plus louer leurs appartements dès le 1er janvier 2023, s’ils sont étiquetés « G » et particulièrement énergivores (avec une consommation supérieure à 450 kilowattheures par mètre carré par an). L’interdiction concernera ensuite tous les biens classés « G » en 2025, les « F » en 2028 et les « E » en 2034, comme le prévoit la loi Climat et résilience.

« La situation devient compliquée lorsque la copropriété refuse les grosses rénovations, notamment pour les appartements situés sous les toits ou au premier étage au-dessus d’un porche non chauffé, souligne Olivier Safar. Les travaux réalisés à titre individuel ne permettent pas forcément de gagner une étiquette énergie. »

Loin d’être une exception, ce bras de fer risque de devenir monnaie courante dans les prochains mois et années en Ile-de-France, tant la région compte de passoires thermiques. Une étude réalisée par l’Institut Paris région, en partenariat avec l’Insee, et publiée jeudi 13 octobre, prévient en effet que « sans travaux de rénovation énergétique près d’un logement francilien sur deux [sera] bientôt interdit de location ».

Commencez-vous à voir le problème ?

Un logement sur deux va être considéré comme indécent dans les années qui viennent et sera interdit à la location.

Alors c’est bien gentil de vouloir un toit de qualité, isolé avec tous les raffinements du moment, mais la réalité c’est que c’est impossible.

Si nous respectons cette loi, alors il faudra mettre la moitié des locataires de ce pays à la rue.

Et le problème de la rue, c’est qu’il n’y a aucune isolation pour celui qui dort à la belle étoile.

Un mauvais toît est toujours mieux qu’aucun toit.

Plus grave, nous ne parlons pas ici d’insalubrité, ni de marchand de sommeil.

Nous parlons des logements dans lesquels nous vivons tous depuis toujours, et qui sont parfaitement confortables.

Confortables, sauf quand les prix de l’énergie sont multipliés par 30.

Et là le problème n’est pas la transition, mais bien le prix de l’énergie, prix totalement délirant contre lequel aucune isolation ne pourra plus rien faire.

Bref, la loi vient d’accoucher d’une usine à gaz complètement folle, et cette transition à marche forcée n’est en aucun souhaitable car les objectifs fixés sont hors sol, inaccessibles et ne seront pas atteints.

Il faut être ministre diplômé en mamamoucherie supérieure pour croire un seul instant qu’avec 10 % d’inflation et une récession, sans oublier l’explosion des impôts fonciers, on va pouvoir faire tous les travaux nécessaires dans les délais prévus. Ces histoires de passoires thermiques c’est vraiment à cause des cornichons qui nous dirigent et qui préparent la nouvelle crise du logement !

Ils sont affligeants.

Charles SANNAT

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Source Le Monde.fr ici

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