« Il va falloir se rendre compte que les gens ne sont plus corvéables à merci » : dans l’hôtellerie-restauration, les départs de salariés se multiplient.

C’est sur ce constat terrible pour la profession que commence cet article du Monde qui fait bien le bon constat suite à l’étude consternante réalisée par la DARES.

En effet, entre février 2020 et février 2021, le secteur l’hôtellerie-restauration a perdu 237 000 employés.

« Où sont-ils passés ? Cuisiniers, serveurs, réceptionnistes, gouvernantes manquent à l’appel dans l’hôtellerie-restauration. Dans une note publiée mardi 28 septembre, la Dares a fait les comptes : en un an, les effectifs du secteur sont ainsi passés de 1,309 million d’employés à 1,072 million, précise le service statistique du ministère du travail. Soit un solde de 237 00 employés « disparus ».

« Interrogés par Le Monde, ceux qui ont rendu leur tablier ont spontanément répondu à une autre question : « Pourquoi suis-je parti ? » « La passion vous porte un temps mais les contraintes finissent par prendre le dessus », a dit l’une. « Il va falloir se rendre compte que les gens ne sont plus corvéables à merci ! », a dit une autre. Issus d’établissements divers, ils témoignent à l’unisson des raisons qui les ont poussés à abandonner ce qu’ils qualifient souvent de « métier passion » ».

La réalité, c’est qu’il s’agit de métiers difficiles, mal payés avec des contraintes horaires terribles et avec très peu de reconnaissance.

Les gens pendant le confinement ont goûté à une autre vie, et une autre vie est possible.

Laquelle ?

Cella à la campagne ou en zone rurale, où avec un RSA, vous vous en sortez presque mieux (j’insiste sur le presque) qu’avec un smic+ à Paris ou en Ile de France. Vous travaillez des dizaines d’heures pour 1 500 euros au mieux avec 1 000 euros de loyer… à l’arrivée, mieux vaut gagner beaucoup moins, faire une peu de travail au noir, et… partir de Paris, changer de vie. Vous pouvez aussi trouver un boulot au smic à la campagne mais avec des horaires normaux.

Alors c’est la fuite.

Cela ne se règlera que par la robotisation (les robots serveurs arrivent) et surtout par l’augmentation des salaires.

Mal payer les gens ne peut conduire qu’au fait qu’à un moment, plus personne ne travaille.

Plus personne ne veut travailler.

On peut les comprendre.

La bonne nouvelle, c’est que pour ceux qui veulent travailler, il y a des places à prendre.

Charles SANNAT

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Source Le Monde.fr ici

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