« L’économie n’est que de l’énergie transformée »… C’est sans doute l’idée la plus importante dans ce papier de Charles Gave. La deuxième partie du raisonnement à conduire est que si « l’économie n’est que de l’énergie transformée » et qu’il n’y a plus d’énergie abondante et peu coûteuse pour « transformer »… alors il n’y a plus d’économie !
Cela tombe bien, car c’est exactement ce que je veux vous dire.
Il n’y a plus assez d’énergie (dans ce modèle actuel) pour permettre le développement économique (toujours de notre modèle).
Passer d’un modèle (actuel) à un autre (futur) dont personne ne connaît les contours est particulièrement compliqué, pour ne pas dire… impossible !
Raison pour laquelle intellectuellement, nous allons vers l’effondrement qui a déjà commencé et vous devez vous y préparer.
Pour notre ami Charles Gave, ce sera un cycle de l’énergie comme les autres… il est fort probable que ce cycle matérialise une grande différence, car en 2030, l’Arabie Saoudite ne sortira plus un seul baril, car les Saoudiens seront totalement à sec !!
Charles SANNAT
Energie et économie
Par Charles Gave
24 juin, 2019
Le moins que l’on puisse dire est que je ne suis pas un perdreau de l’année.
J’ai commencé dans ce métier en Février 1971, c’est dire si j’ai vu, entendu (et proféré moi-même) des imbécillités innombrables sur ce qu’était l’économie.
Finalement, au bout de tout ce temps-là, je suis arrivé à la conclusion qu’après tout l’économie n’était que de l’énergie transformée.
Je m’explique. Rien ne se fait, rien ne se vend qui ne consomme de l’énergie.
Puisque tout part de l’énergie, la grande question est donc : l’énergie est elle suffisamment abondante et bon marché pour que les différents produits qui en sortent le fassent de façon rentable, ou pas ?
Si la rentabilité de la transformation de l’énergie en produits est satisfaisante, alors tout va bien et nous nous trouvons dans une période de croissance sans inflation où les marchés financiers vont monter de façon régulière.
Si cela n’est pas le cas, il faudra que le prix de la plupart des produits grimpe pour qu’ils couvrent leurs coûts énergétiques. Certaines entreprises ne pourront pas le faire et devront disparaître et dans ce cas, nous aurons à la fois une hausse de l’inflation et une croissance de l’économie faible voir négative.
Et c’est là ou il me faut expliquer une réalité que peu de gens prennent en compte.
La production d’énergie requiert des investissements immenses, fort coûteux et qui prennent un temps fou à se mettre en place. Le cycle énergétique est donc profondément différent du cycle économique.
Que le lecteur me permette à ce point du raisonnement de décrire le cycle énergétique.
Partons d’une période pendant laquelle l’énergie est « bon marché ».
Si l’énergie n’est pas chère, cela veut dire que la rentabilité du capital investi dans ce domaine est inférieure à ce qu’elle est dans la production des biens qui s’en servent. Dans ce cas-là, il vaut mieux être consommateur d’énergie que producteur d’énergie et donc les nouveaux investissements pour trouver du pétrole, du gaz ou bâtir une centrale nucléaire s’arrêtent, tandis que les cours des valeurs énergétiques stagnent ou baissent en bourse.
L’OFFRE d’énergie donc cesse d’augmenter puisque faire des investissements dans ce secteur n’est pas rentable.
Mais par conte la DEMANDE ne cesse de croître, puisque transformer de l’énergie en produits est rentable.
Et cet état de fait peut durer de dix à vingt ans…
Arrive cependant TOUJOURS un moment où la demande d’énergie passe AU DESSUS de l’offre. Et là, quelque chose de très curieux se passe : les prix de l’énergie ne se mettent pas à monter doucement, mais littéralement explosent à la hausse, triplant ou quadruplant en quelques années, car la demande de cette matière première est « inélastique » par rapport aux prix, comme le disent les économistes. Que veulent dire ces esprits sérieux ?
Tout simplement que nul ne peut se passer d’énergie pour produire quoi que ce soit, puisqu’il n’y a pas d’alternative. Le choix est soit de payer quel que soit le prix, soit de fermer boutique.
S’engage donc une lutte darwinienne entre tous les consommateurs de pétrole ou d’électricité pour ne pas faire faillite, ce qui veut implique de faire payer plus au consommateur final, d’où la vague inflationniste qui suit souvent les hausses du prix de l’énergie. Certains n’y arrivent pas et ferment leurs usines, ce qui met des tas de gens au chômage et voila qui ne favorise guère la hausse du pouvoir d’achat moyen et qui crée des récessions…
Et c’est bien entendu à ce moment-là que les sociétés productrices d’énergie se mettent à gagner de l’argent gros comme elles et voient leurs cours exploser en bourse (D’où leur remarquable popularité). Et du coup, elles se mettent à investir massivement puisque produire de l’énergie est à nouveau extrêmement rentable.
Au bout de quatre ou cinq ans, les nouvelles capacités apparaissent dans le marché tandis que la demande a bien baissé, et nous nous retrouvons ramenés au problème précèdent, comme disent les matheux : l’offre passe au-dessus de la demande et nous sommes repartis pour dix à quinze ans de stabilité.
Le résultat final est que la rentabilité boursière du secteur énergétique sur chaque période de vingt ans est très supérieure à la rentabilité du reste de la bourse, mais que la distribution de cette rentabilité est très différente : les valeurs énergétiques quadruplent en très peu de temps, pour ne plus rien faire pendant les quinze années qui suivent, tandis que les autres valeurs connaissent des parcours beaucoup plus lissés. Pour faire simple, les valeurs énergétiques montent de façon discontinue, et les autres de façon continue et régulière.
Et donc, si l’on est gérant, il ne faut pas avoir de valeurs énergétiques les trois quarts du temps pour n’avoir que ça le quart du temps, ce qui n’est guère facile dans la pratique et amène à se poser deux questions :
D’où va venir l’augmentation de le demande, préalable nécessaire à la hausse des prix.
Comment puis-je suivre la situation et savoir à quel moment je dois passer des secteurs qui consomment de l’énergie à ceux qui en produisent ?
Commençons par la première question : d’où va venir l’augmentation de la demande dans les prochaines années ?
Réponse : des nouvelles technologies : l’émergence d’internet et de tout ce qui s’y rattache (stockage de données, ventes en ligne, objets connectés etc…) amène à une formidable croissance de la demande d’électricité dans le monde entier et cette hausse de la demande ne fait que commencer.
Si l’internet était un pays, ce pays serait aujourd’hui le troisième consommateur d’électricité après les Etats-Unis et la Chine.
Cette demande double tous les quatre ans
En 2030, la demande d’électricité pour ce secteur sera égale à la demande mondiale d’électricité en …2008
Et je ne parle pas de la conversion à l’électricité des voitures…
Voila qui nous annonce une remarquable pénurie d’électricité à un horizon pas trop lointain.
Et cette pénurie devrait être aggravée par le fait que dans toutes nos démocraties, nous élisons des écologistes, qui n‘ont qu’une idée, freiner et empêcher la production d’énergie, et nous faire marcher pieds nus dans la neige couverts de robe de bure marron qui seront tissées à la main par nos femmes qui retrouveront enfin un emploi. (Achetez la Russie et la Chine)
Première conclusion donc : la prochaine crise de sous capacité énergétique ne saurait trop tarder.
Ce qui m’amène à la deuxième question : comment suivre l’évolution de la situation au jour le jour, pour être prêt au moment du basculement ?
Très simple. Il suffit de faire le rapport entre le cours du baril de pétrole et le S& P 500, l’indice des valeurs américaines, Voici ce ratio, base 100 en 1988.
Ce ratio revient toujours à la moyenne, aux alentours de 100. Nous sommes à 33….
Nous sommes donc 67 % EN DESSOUS du niveau d’équilibre à long-terme. Le pétrole est beaucoup trop bon marché pour que des recherches aient lieu. Du coup, les valeurs énergétiques sont au plus bas.
On peut donc commencer à acheter des valeurs d’énergie qui ont d’importantes réserves de gaz et de pétrole, doucement, doucement, rien ne presse. Mais comme elles rapportent de 5 % à 9 % et que les dividendes sont bien couverts, voila qui me semble plus intelligent que de détenir des obligations françaises ou allemandes.
Le jour ou la ligne rouge passera au-dessus de la ligne noire (moyenne à 5 ans du même ratio), il sera très probable que le rattrapage qui va amener la ligne rouge à 200 ou au-dessus a commencé.
Dans ce cas-là, il faudra vendre les actions consommatrices d’énergie et se précipiter sur les valeurs énergétiques, et faire des moyennes en hausse.
Nous n’y sommes pas encore, mais surveiller ce ratio me semble être une bonne idée.
En conclusion, j’aimerais rappeler que les banques centrales peuvent faire beaucoup de choses pour fausser les prix et qu’elles ne s’en privent pas.
Mais elles ne peuvent pas produire du pétrole…
Et donc les périodes de hausse du prix de l’énergie sont toujours inflationnistes, sans que les banques centrales puissent y changer quoi que ce soit. Nous nous en rapprochons rapidement.
Ce sera bien entendu aussi celui ou les populations voudront pendre les banquiers centraux car c’est là que les dettes de passé deviendront difficiles, voire impossibles à payer puisque les taux d’intérêts monteront sans que les banques centrales y puissent quoi que ce soit.
Les entreprises devront payer plus pour leur énergie et en même temps payer plus pour servir la dette accumulée dans le passé. Voila qui n’augure rien de bon pour leurs profits.
Nous n’y sommes pas encore, mais, comme cela se produit à chaque fois, je ne pense pas que nous allons être “déçus en bien”, comme le disent nos amis Suisses…
Source Institut des Libertés ici
« L’économie n’est que de l’énergie transformée »
Le Bitcoin ce n’est que de l’’Energie. Supposons que demain un péquin (c’est pour la rime) dépose un brevet pour qu’il soit libre d’acces sur une machine qui produise de l’energie Électrique par la simple force gravitationnelle, l’energie devient gratuite et illimitée et bien sur le Bitcoin ne vaut plus un copec. Nos économies s’effondrent et nous partons sur un nouveau paradigme.
Ouaaaw, faudra être antifragile car ……..
Bon je sais ce n’est que de la fiction, (ou pas?).
Un article limpide et de qualité, comme toujours avec Charles Gave.
Ce doit être le prénom…
L’économie n’est que de l’énergie transformée: voilà ce que Jean-Marc Jancovici se tue à dire sur tous les tons depuis 15 ans… Regardez les conférences de Jancovici, lisez ses articles sur son site ou ses livres, vous serez édifiés.
Ca fait plus de 10 ans que Jancovici le dit… Mieux vos tard que jamais
Comme toujours avec Monsieur Charles …..Simple et Compréhensible et Lumineux….. Un bras d’honneur à Alain Minc et autre Attali …..les Imposteurs de l’Economie selon le livre de Mr Laurent Mauduit ….La Sagesse actuellement est de lire , et encore lire ….des livres et non de regarder BFM , C News et autre LCI
…les populations voudront pendre les banquiers centraux…
J’ai de plus en plus l’impression que les gens qui gouvernent nos états ont déjà trouvé la parade pour sauver leurs têtes: comme ils disposent de tous les leviers de communication, ils s’arrangeront bien pour désigner les coupables en cas d’effondrement: d’abord Trump, suivi des partisans du Brexit, de Salvini, ou d’Orban. Si on a un effondrement brutal dans les mois qui arrivent, ils nous raconteront une histoire, et ça passera comme une lettre à la poste. On saura qui est responsable.
Ensuite, pour relancer la machine, pourquoi pas un guerre contre l’ennemi absolu, à savoir Poutine. Et ça a des chances de fonctionner, d’ailleurs l’histoire est remplie d’exemples de désignation de boucs émissaires.
Petit truc: relire René Girard.
Tiens Charles Gave a encore retourné sa veste…
Sans oublier la formule empirique des taxovaures E = m.c2
E: énergie / m: modèle énergétique / c: consommateur
Quelque soit le modèle retenu (charbon, pétrole, gaz, nucléaire etc), il FAUT que la taxe sur l’énergie soit proportionnelle au carré de la consommation.
Ce n’est pas la peine de croire qu’on aura demain de l’énergie bon marché… même si on en découvre de nouvelles qui ne coûtent rien à produire.
Autant se faire une raison et repartir sur une antique énergie gratuite : l’huile de coude.
Que devient ce raisonnement si la disponibilité d’Energie n’est plus un problème ?Je ne propose pas que 7 milliards d’humains se mettent à entraîner une dynamo en pédalant mais admettons que l’être humain est déjà passé à travers d’innombrables crises depuis qu’il est apparu sur terre et que s’il a réussi à gambader sur la lune ,à vaincre la Peste noire, ou à résister à Cyril Hanouna il pourra bien utiliser le soleil ou l’hydrogène pour remplacer le pétrole.La recherche fondamentale est du ressort des états,son développement de l’entrepreneur.Ayons confiance …
Pas de catastrophisme! Dans quelques années, Ghawar sera à sec, cela ne signifie pas que l’Arabie Saoudite ne produira plus de pétrole, il existe encore des champs gigantesque moins prolifiques. Le miracle du « shale » US peut se reproduire presque partout dans le monde, y-compris en France.
Mais,dans quel monde vit Charles GAVE?
A aucun moment il fait référence aux capacités de notre planète à produire de l’énergie!
L’économie tel qu’il la perçoit est actuellement une structure majeure alors qu’elle n’est qu’un aspect secondaire,un produit de l’homme..
Dans l’absolu,nous y sommes,notre planète ne peut offrir toute la demande actuelle et encore moins future sans créer une dette.
Nous sommes en déficit global,ce qui contrairement au déficit budgétaire quelconque s’impose à tous.
Notre mode de vie produit du déficit.
Les reports de l’un sur l’autre ne sont qu’illusions et accélération de l’effondrement généralisé.
Le théâtre des économistes classiques touche à sa fin.
Il n’y aura semble t il aucun bis et beaucoup de larmes et de sang!
Chers Vous,
L’énergie libre, infinie et gratuite existe tout comme l’intelligence, la philosophie et le bon sens.
Depuis près de 200 ans une engeance s’échine à placer et maintenir les hydrocarbures comme seule et unique énergie.
Les recherches et les découvertes incroyables qui ont mené à des réalisations concrètes ont été sabotées afin de les discréditer et ne laisser qu’une seule source d’énergie sur terre.
Dès que l’on a conscience de cela, il est possible de commencer sa décroissance personnelle et de nourrir le moins possible la bête.
Bien à Vous,
Marc Edmond
– On nous a dit qu’il n’y avait pas de croissance économique sans croissance démographique.
– Jancovici affirme qu’il y a une étroite corrélation entre croissance économique et consommation d’énergie. Personnellement je le trouve trop catégorique et péremptoire pour que son attitude et ses conclusions aient un crédit scientifique.
– La « blue econony » nous apprend que la connaissance est centrale pour la croissance. Selon les conférences d’Idriss Aberkane, ce que vend Apple est avant tout de la connaissance (et ils ne sont pas les seuls), et leur capitalisation et valeur en cash et bien supérieure à celle des pétroliers.
La production matérielle nécessite bien sûr de l’énergie, mais nous ne sommes pas en pénurie d’énergie mais pourtant déjà en récession d’une part, et d’autre part, Jancovici n’a pas expliqué à l’aide de son approche purement « énergétique » pourquoi la Chine et l’union Européenne ont des croissances aussi différentes.
Si on avait demandé à des sages du moyen âge ce qu’ils pensaient de la corrélation entre l’a disponibilité en bois de chauffage, la force de traction animale disponible d’une part et et la croissance économique d’autre part, ils auraient conclu à l nécessité de la décroissance !
La vraie question à mon sens, est pourquoi les gouvernent ne semblent pas vouloir RÉELLEMENT favoriser le développement de sources d’énergie alternatives efficaces et semblent organiser la pénurie à venir. Non, je ne rêve pas, il y a des solutions, dont la plus simple et consensuelle serait la production de méthane pas fermentation de biomasse d’origine marine (algues) pour un coût ultra compétitif (avantages : bilan carbone nul, renouvelable, favorise la biodiversité marine, production d’engrais naturel). Voir la fondation de Gunter Pauli.