Le mieux est toujours l’ennemi du bien…
Cette règle de bon sens est valable depuis la nuit des temps et elle s’applique particulièrement en politique et en économie.
A trop vouloir protéger les emprunteurs… ces derniers même solvables, se voient interdire l’emprunt.
Explications avec cet article du quotidien La Croix.
Le taux d’usure exclut désormais des emprunteurs solvables
Le taux d’usure sert à définir le taux (administré) maximum auquel une banque peut vous prêter de l’argent.
Pour calculer le taux d’usure, “la Banque de France prend le taux annuel effectif global (TAEG) de chaque type de prêt, qui représente le coût total du crédit, avec l’assurance, les frais liés à la garantie, les honoraires ou encore les frais de dossier, puis y rajoute une marge d’un tiers. En temps normal, ce taux d’usure sert à protéger les plus fragiles”.
Or ces dernières années les taux ont tellement baissé que cette marge d’un tiers sur des taux proches de 0 et compris entre 1 et 2% n’est plus suffisante pour compenser par exemple les différences de prix des assurances emprunteurs (obligatoires) pour les profils les plus à risques parce que âgés ou malades et qui vont payer d’importantes primes d’assurance.
Conséquence, leurs taux dépassent le taux d’usure et ces personnes pourtant totalement solvables se voient interdites de prêt.
On parle de réformer le calcul du taux d’usure et des discussions sont en cours dans les salons feutrés des banquiers et des autorités monétaires du pays, mais pour le moment rien n’a encore été fait et des milliers de nos concitoyens se retrouvent de fait exclus des mécanismes d’emprunt tout simplement parce que nous ne sommes pas capables de réaligner efficacement et rapidement notre mode de calcul du taux d’usure.
Il ne s’agit pas ici de remettre en cause cette notion d’usure qui est fondamentale et qui permet d’éviter le retour des usuriers. Cette loi est donc très importante, mais enfin si demain la Banque de France explique que le taux d’usure se calcule hors frais d’assurance dans la limite de x à y % en fonction de l’âge du capitaine, personne n’y verra rien à redire, et les brebis seront quand même bien gardées.
Charles SANNAT
Source La Croix.com ici