C’est la nouvelle déclinaison du « si vous n’avez rien à cacher vous n’avez rien à craindre », l’un des arguments certainement les plus affligeants qui soient en termes intellectuels.

Imaginez ne serait-ce que 30 secondes, un monde où toutes vos pensées, vos désirs, vos fantasmes, vos bêtises, vos écarts petits et grands seraient connus.

Imaginez un peu ceci.

Ce serait un enfer absolu.

Un monde de transparence totale serait un monde infernal.

La vie en société nécessite bien souvent une certaine forme d’hypocrisie et l’hypocrisie est d’ailleurs exigée par les normes sociales.

Imaginez un seul instant dire à tous et chacun exactement ce que vous pensez d’eux, comment vous les sentez, comment vous les jugez ?

Dans un tel monde, au bout d’une heure nous serions tous en train de nous entretuer sur fond d’insultes ou de sentiments de trahison.

Concernant les gens « dangereux ».

Estrosi veut plus de caméras et plus de reconnaissance faciale, même dans les écoles où l’on fouille désormais déjà les sacs de nos enfants d’une manière ahurissante et totalement contre-productive.

Croyez-vous un seul instant que le terroriste en Kalachnikov se masque ? Pensez-vous une seule seconde qu’une caméra va l’arrêter ?

C’est d’une naïveté confondante et confinant à la stupidité la plus totale à moins et c’est plus grave que ce soit de la manipulation basée sur des mensonges.

Et c’est évidemment cette solution hélas.

L’assassin de prof n’a cure des portiques et des caméras et encore moins des fouilles de cartables. Il n’a pas de cartable.

Le terroriste est dans une démarche sacrificielle.

Le « fiché S » dont parle Estrosi doit donc être mis hors d’état de nuire.

Soit il est dangereux, soit il ne l’est pas.

Le problème ce n’est pas la surveillance de masse des gens aimables, gentils et respectueux.

Le sujet c’est de traiter le problème des brigands, des voleurs, et des vrais méchants. Parmi les pires les terroristes.

Dans un monde normal, les méchants sont en prison, ils sont fichés, on les connait.

On met les méchants en prison et on laisse le reste de la société libre.

Chez nous, nous enfermons tout le monde dehors !

Non à la société de surveillance qui surveille les gentils et laisse agir en toute impunité les vrais méchants qui sont connus, arrêtés, fichés, relâchés et si peu, si mal sanctionnés !

Mais pour vous, ce sera la surveillance généralisée.

Ce monde perd tous ses repères, toutes ses nuances, tous ses principes.

Charles SANNAT

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