Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Vindiou…. ça devient compliqué la situation aux Etats-Unis sur le marché du repo en crise éternelle…

Le 17 octobre la FED a injecté presque 104 milliards de dollars… alors qu’elle n’adjuge normalement « que » 75 milliards de dollars au maximum chaque jour (73 + 30 milliards).

Le 16, la FED s’est vu demandé un peu plus de 83 milliards et en a versé, d’après les tableaux de suivi, 75 ce qui est la dose d’injection de morphine quotidienne délivrée aux marchés.

Nous ne savons donc toujours pas exactement ce qu’il se passe.

Nous pouvons raisonnablement écarter cette histoire de hausse de pétrole dont je vous avais parlé, car désormais, les cadavres auraient du remonter à la surface si tel avait été le cas, et cela y a sans doute participé, mais pour le président de la FED d’Atlanta, le problème crucial serait le financement majeur du déficit budgétaire américain.

Il faut dire qu’avec 1 200 milliards à l’année, il faut trouver 200 milliards de dollars chaque mois. En gros. Evidemment tout n’est pas linéaire et les dépenses ne sont pas exactement divisées par 12 mois, mais bon, en gros l’idée c’est qu’il faut en théorie trouver des « investisseurs » pour vous financer votre déficit…

Comment ça marche un déficit ?

Simple. Il me manque 200 milliards. Le trésor américain émet ce que l’on appelle des « obligations » c’est-à-dire un titre de dettes (c’est également les trucs que vous avez dans vos contrats d’assurance-vie), et un « investisseurs » vient acheter ce titre en versant à l’Etat américain la somme correspondante.

Ok. Logique. En échange, l’Etat américain vous dit qu’il vous donnera 2 % pendant 30 ans tous les ans, et dans 30 ans, il vous remboursera avec du pognon qu’il ira emprunter à un autre couillon qui se portera volontaire à votre place. Ca c’est le principe général.

Dans les faits, il se pourrait que nous manquions de couillons !

Cela pourrait finalement être une explication de la tension sur le marché du repo, et la raison de fond pour laquelle la FED est obligée de reprendre le QE, que l’on ne doit pas appeler QE, mais avec le rachat chaque mois de 60 milliards de dollars de titres de dettes… tout de même !! Soit… l’équivalent de la moitié du déficit annuel américain à financer…

On manque de couillons !

A votre avis, pourquoi manque-t-on de couillons ?

Parce que les Etats-Unis, qui sont forts sympathiques et aimables, aussi bien avec leurs ennemis qu’ils mettent sous embargo, qu’avec leurs alliés à qui ils imposent « pacifiquement » des amendes monstrueuses, ne semblent plus trouver des milliers d’acheteurs de leurs obligations pourries dans la vraie vie.

Tenez, prenez les Chinois par exemple.

Vu les pressions, ils n’achètent plus la bonne dette de tonton Sam.

Tenez les Japonais, qui ne sont nippons, ni mauvais, mais fauchés vu qu’ils sont tous très vieux… Ils ne se précipitent plus non plus pour acheter des dettes américaines.

Il y a aussi les Saoudiens… et tous les émirs pleins aux as de pétrole et de pétrodollars… pareil, ils en ont assez des obligations américaines d’autant plus que les Etats-Unis sont devenus le plus gros producteur avec les gaz et pétrole de schiste.

Bref, personne ne veut de la dette américaine. Enfin, plus assez de monde pour absorber les 1 200 milliards émis cette année et les 200 milliards mensuels.

En revanche, Poutine, le joueur d’échec, malin comme un singe, que fait-il lui ?

Il est sympa comme tout le Vladosh, et comme c’est un bon pote, il finance à nouveau les fins de mois des Ricains…  Mais comme au Kremlin, ils ne sont pas totalement stupides, et pas vraiment couillons, ils sont aussi très vilains… Ils achètent 800 millions dollars d’obligations du trésor américain, c’est-à-dire juste rien par rapport aux 1 200 milliards de dollars, mais c’est assez pour que l’on en parle, surtout que l’agence russe Sputnik en fait ses gros titres. Bon cela coûte 800 millions le communiqué, mais ce n’est finalement pas si cher payé pour dire au monde que plus personne n’achète de dette US (à part un peu les Anglais pour 16 milliards de plus) et que cela va forcer la FED évidemment, à boucler les fins de mois difficiles.

Bref, on semble manquer de couillons au portillon de la FED !

Si la FED laisse faire, alors les taux vont exploser…

Et oui, c’est la guerre « commerciale » mes amis. Si la FED laisse faire les marchés, et qu’il n’y a pas assez d’argent pour tout le monde, le prix de l’argent va monter (d’où les taux proches de 10 % sur le marché du repo avant les interventions de la FED).

Du coup, et bien il n’y a pas de solution… il faut que la FED complète.

Ce qu’elle fait.

Elle injecte.

Encore, encore et encore…

Nous ne sommes pas sortie de l’auberge, et à ce rythme-là, le système financier mondial, finira rue du repo(s)… éternel !

Comme le rajoute ma femme avec « perfidie » « chéri, va falloir « repoliner » l’économie hahahahahahahaha, c’est parce que la situation est grave qu’il faut en rire les amis.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
Pour m’écrire [email protected]
Pour écrire à ma femme [email protected]

Vous pouvez également vous abonner à ma lettre mensuelle « STRATÉGIES » qui vous permettra d’aller plus loin et dans laquelle je partage avec vous les solutions concrètes à mettre en œuvre pour vous préparer au monde d’après. Ces solutions sont articulées autour de l’approche PEL – patrimoine, emploi, localisation. L’idée c’est de partager avec vous les moyens et les méthodes pour mettre en place votre résilience personnelle et familiale.

« Ceci est un article « presslib » et sans droit voisin, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Please complete the required fields.