A la BCE,  vous avez le superviseur bancaire européen, c’est une femme. Elle s’appelle Claudia Buch et c’est la nouvelle présidente du conseil de surveillance du Mécanisme de surveillance unique, le MSU, encore un machin européen en 3 lettres. Vous pouvez lire l’intégralité de son discours (source ici).

C’est un discours de technocrate en réalité totalement affligeant, et à la pensée intégralement indigente. Conventionnelle et sans aucune imagination. Je ne vous parle même pas de l’absence complète de courage politique.

La seule phrase un peu pertinente (et lourde de sens quand on voit la platitude de cette intervention) est évidemment celle où elle appelle « les banques à se préparer à des risques inattendus ».

Il y a bien d’autres passages listant la longue litanie des risques, mais rien.

Vous m’entendez rien !

Pas une seule proposition.

Pas une seule action, pas une décision, pas une anticipation du genre, face au risque, il est évident que plus une banque est capitalisée et plus elle a de fonds propres et de réserves plus elle est capable de passer les crises. Non. Rien. Il y a plein de risques, plein de dangers et surtout ne faisons rien. C’est surréaliste.

Jugez-en vous-même avec ces extraits :

« La première tendance est l’augmentation des risques macroéconomiques et géopolitiques, notamment liés au climat et à l’environnement. Les taux d’intérêt et les prix de l’énergie ont déjà augmenté, les projections de croissance ont été révisées à la baisse, les risques liés au climat sont de plus en plus visibles et le nombre de cyberattaques a augmenté.

Bon nombre de ces changements sont structurels plutôt que temporaires et nécessitent des ajustements au niveau des entreprises et des secteurs. Les insolvabilités d’entreprises et le risque de crédit pourraient augmenter. Les emprunteurs très endettés et dotés de modèles économiques fragiles pourraient subir des pressions.

Pourtant, il est difficile d’évaluer les risques de crédit futurs . Les faibles taux de défaut observés ces dernières années pourraient ne pas être représentatifs des risques futurs et doivent donc être traités avec prudence. »

Donc quand on est face à ce genre de situation, que peut-on faire ? Augmenter les réserves bien évidemment, empêcher le versement de dividendes et de rachats d’actions et forcer les banques à mettre tous les profits en réserves !

« En outre, de nombreux nouveaux risques sont difficiles à quantifier. Comment évaluer la probabilité de matérialisation des risques géopolitiques ? Quel sera l’impact sur une banque individuelle ? Comment quantifier la transition et les risques physiques du changement climatique ?

Qui plus est, les données financières ne signalent pas de manière adéquate des niveaux accrus d’incertitude politique (graphique 5). Cela pourrait entraîner des réactions inattendues du marché, déclenchées par des chocs défavorables. La gestion du risque de liquidité nécessite donc une attention particulière »

Donc quand on est face à ce genre de situation, quand on peut même pas quantifier les risques (ce qui est compréhensible, la situation est telle que ce n’est même pas modélisable) que peut-on faire ? Augmenter les réserves bien évidemment, empêcher le versement de dividendes et de rachats d’actions et forcer les banques à mettre tous les profits en réserves !

« Ce degré élevé d’incertitude ne peut pas être capturé par les modèles de risque classiques.
Les modèles resteront la colonne vertébrale de notre travail. Mais une vision globale du nouveau paysage des risques nécessite l’utilisation de scénarios, l’amélioration des données et des mesures, ainsi qu’une interaction étroite entre l’analyse au niveau bancaire et au niveau macro. »

Donc quand on est face à ce genre de situation, qu’aucun modèle ne fonctionne plus, et que nous sommes entrés dans un monde VICA pour volatil, incertain, complexe et ambiguë, que peut-on faire ? Augmenter les réserves bien évidemment, empêcher le versement de dividendes et de rachats d’actions et forcer les banques à mettre tous les profits en réserves !

C’est ce que l’on appelle les inconnues connues ! Je ne sais pas ce qui va mal se passer mais je sais qu’un truc va mal se passer. Donc… Je renforce au maximum ma préparation et mes réserves, et vous devriez en faire de même à titre personnel !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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