Ce qui ressort de cet article russe de l’Agence Sputnik, c’est bien que la dédollarisation n’est pas tant un objectif recherché en soi que la conséquence des politiques de sanctions systématiques menées par les Américains à l’encontre d’un certain nombre de pays dans le cadre d’une lutte sans merci pour le leadership mondial.

C’est toujours le même sujet de l’extraterritorialité qui permet aux USA de mettre à l’amende à peu près qui ils veulent et ce, presque pour des délits imaginaires.

Dans un tel contexte, la « dédollarisation » devient un réflexe de survie et un acte révolutionnaire de souveraineté.

Charles SANNAT

Moscou et Pékin comptent proroger l’accord d’échange rouble-yuan pour une valeur de 25 milliards de dollars et amplifier l’usage des monnaies nationales dans leurs échanges commerciaux. Des analystes chinois et russes expliquent à RT comment cela pourrait favoriser la dédollarisation et aider la Russie à manœuvrer face aux sanctions occidentales.

Le commerce entre la Russie et la Chine s’amplifie : ces derniers jours, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev, a annoncé que les deux pays avaient décidé de prolonger l’accord d’échange rouble-yuan pour une valeur de 25 milliards de dollars (environ 21,5 milliards d’euros) pendant une durée de trois ans.

Les échanges commerciaux en rouble-yuan pourraient être à la fois un moyen de contourner les sanctions antirusses pour la Russie et une possibilité de promouvoir sa devise nationale pour la Chine, affirme à la chaîne RT Andrew KP Leung, expert financier chinois.

« La Chine est l’un des plus importants consommateurs des exportations énergétiques russes. La prolongation de l’échange de devises réduira les coûts de transaction pour Moscou et Pékin. Commercer en yuan réduira la dépendance de la Russie du dollar américain. »

Cependant, le divorce avec le dollar ne sera probablement pas si facile pour Pékin, estime le politologue russe Sarkis Tsaturyan :

« Graduellement, la Russie et la Chine s’éloignent du dollar, mais ce processus peut prendre entre 15 et 20 ans puisque l’économie chinoise est fondée sur le dollar. »

Les réserves monétaires chinoises étaient d’environ 3 000 milliards de dollars (quelque 2 500 milliards d’euros) en juillet 2017, précise-t-il. Chaque ménage chinois possède jusqu’à 2 000 dollars (1 700 euros) en obligations d’État américaines. Par conséquent, M. Tsaturyan estime qu’il est peu probable que Pékin renonce entièrement au dollar.
Selon l’analyste Mehdi Mehdiyev, la prorogation du contrat d’échange entre Moscou et Pékin est non seulement un indice du volume des transactions en monnaies nationales.

« La Russie et la Chine collaborent déjà dans le cadre de plusieurs accords multilatéraux au sein des BRICS. Le commerce en devises nationales n’est qu’un aspect d’une tendance générale qui a fait son apparition cette dernière décennie », résume-t-il, ajoutant que ce type de commerce aidera les deux pays à éviter « les influences externes ».

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