Pourquoi les entreprises limiteront durablement les voyages d’affaires se demande le Figaro ?
En deux ans, les visioconférences sont entrées dans les mœurs remplaçant ainsi le nombre de voyages d’affaires.
« Très affaiblis, les voyages d’affaires découvrent qu’ils sont touchés par un Covid long. Le retour à la normale n’est toujours pas en ligne de mire, et certains assurent qu’il n’arrivera jamais.
Les commerciaux et les techniciens, indispensables au business, sont certes repartis sur les routes, mais pas toujours au même rythme. Les top managers (en particulier les PDG) ne voyagent plus autant qu’avant. Déplacements domestiques, européens ou intercontinentaux…
Plus la distance est importante, plus l’écart avec les niveaux d’avant-crise est important. L’an passé déjà, Bill Gates prédisait que 50 % des voyages d’affaires allaient disparaître. Plus optimistes, certains affirment que seuls 25 % des voyages long-courriers seraient perdus. Si le diagnostic est difficile, tout le monde reconnaît que le manque à gagner est colossal. Des pans entiers de l’économie sont touchés. Opérateurs de transports (compagnies ferroviaires, loueurs de voitures, compagnies aériennes), hôteliers, restaurateurs »…
Tous seront durablement touchés par ce changement d’usage que personne n’a voulu ou su voir venir mais qui était inéluctable.
Certes la pandémie a permis d’accélérer le changement d’usage et l’utilisation massive des outils numériques et en particulier des visio-conférences.
Il n’y a pas plus obsolète que l’essentiel des déplacements et des voyages d’affaires puisque l’essentiel des affaires peut généralement se régler par téléphone et encore plus par visio. Quand à l’arrivée des réunions dans les Métavers et en réalité virtuelle elles changeront encore plus la donne.
Bref, nous nous déplacerons durablement beaucoup moins et cela va être très impactant pour tous les secteurs qui vivaient en grande partie de la clientèle des voyages d’affaires.
Ce n’est pas le moment d’investir dans un hôtel ou dans une compagnie aérienne !
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Source Le Figaro.fr ici
Je confirme totalement.
Je conçoit, développe et mets en service des systèmes complexes (dans des compagnies aériennes ah ah…) dans le monde entier.
Je faisais une bonne dizaine de voyages par an pour une semaine ou deux chacun. Le dernier voyage que j’ai fait date de janvier 2020.
Depuis, j’ai fait une dizaine de projets ou gagné des affaires à distance (certaine de qq M€), sans même jamais serrer la main d’un de mes clients!
C’est assez surprenant au début et il faut trouver ses marques, mais ça marche.
Sur le plan perso, j’avais passé l’âge d’apprécier ces voyages pro, parce qu’il ne faut pas se tromper: c’est tout sauf du tourisme (décalage horaire, départ de chez soi à 4h du mat, retour à 23h, hotel loin des lieux de travail, solitude, pas de temps sur place pour faire quoique ce soit à part le soir tard, etc.).
De plus, aucun avantage à voyager: il n’y a rien à gagner car pour la boite, c’est un jour payé comme un autre. On en est toujours même de sa poche car on dépense plus qu’on n’est remboursé: il y a toujours qqun à l’autre bout du monde (là où la boite à délocalisé la gestion des frais de déplacement) pour faire chier sur un plafond ou un ticket manquant. (par ex pas de remboursement des pourboires qui dans certains pays sont obligatoires (USA)).
Et même, avec les moyens digitaux actuels, quand on est en mission, le quotidien ne nous lâche pas. Toujours autant de mail, de chat ou d’appel que si on était au bueau. Il y a une dizaine d’années, quand on partait on était tranquille, vraiment consacré sur la mission en cours. Aujourd’hui, plus aucun respect: on a beau être à l’autre bout du monde et dans une autre time-zone, il y a toujours des connards à se plaindre qu’on ne leur répond pas dans l’heure qui suit sur leur pauvre problème posé par leur quotidien de bureau! Il faut absolument couper son tel le soir si on veut dormir!
Alors maintenant je voyage en virtuel. Pas une semaine sans être au bout du monde. Cette semaine, c’est Koweit, Malte, USA, Canada et Japon.
Ne soyons pas naifs non plus. Certains dirigeants aiment voyager aux frais de l’entreprise
Personnellement, je trouve que ce n’est pas une mauvaise chose que les voyageurs compulsifs utilisent plus les nouveaux outils numériques. Tant pis pour les cadres sup, ils devront passé plus de temps avec bobonne et poster moins de selfies de leurs « grands voyages d’affaires « !
Les accros au jet privé avaient constaté qu’ils commencaient à être gênés par l’accroissement excessif des embouteillages dans le ciel; il fallait bien trouver un moyen de reserver l’espace à leur usage privé….
Bonjour Charles,
Ok avec ce constat, et tant mieux
Et pourquoi n’y aurait-il pas aussi une réduction des vols « touristiques » au kérosène détaxé ?
Aller à l’autre bout du monde pour retrouver les mêmes enseignes que chez nous, la même junk food, etc… n’a plus aucun intérêt.
Bonjour,
Je suis membre d’une association régionale, lors de réunion par le passé nous étions peu nombreux (disponibilité, trajet, etc.). Aujourd’hui avec une vidéo conférence nous constatons qu’il y a plus de membres présents. La spontanéité a perdu, nous envisageons à l’avenir 2 réunions annuelles en présentiel le reste en visio. Les véritables rencontres permettent aussi de créer des liens…
Voyages « d’affaires » c’étaient plutôt :
– Des « conférences » au soleil avec toute la famille représentant une rémunération ou une dessous de table (les médecins connaissent …)
– Des voyages du patron payés par l’entreprise
– Des échanges de civilités de nos « élites » payés avec nos sous.
Moralité : Le prolo ne fera plus de voyages long … la jet set ne se privera pas.
Très.. très compliqué Charles pour beaucoup de comprendre ce qu’il se passe réellement. Nous avons la Chan e, si je puis dire, de vivre un grand bouleversement de civilisation qu’il va falloir assimiler. Les papy boomers (dont Je fais partie) et celle d’avant car il y en a encore beaucoup sont en partie terrifiés ou le seront prochainement. Les ceuzes d’après (dont vous faîtes partie tout comme mes enfants ) semblent plus préparés grâce à de nouvelles technologies qu’ils maîtrisent assez bien. Et puis il y a la génération d’après (vos enfants, mes petits enfants) et ceux là nous avons la lourde tâche de les bien préparer à ne pas subir, à ne pas se soumettre à des psychopates milliardaires. La tache est rude. Pour cela il faut construire ensemble ce nouveau monde, tous ensembles autant que faire se pourra avec la bonne volonté de chacune et chacun. A ces enfants il ne faudra pas mentir comme ce fut le cas dans les précédentes générations. Je ne dis pas que nos ailleuls ont mentis, non, mais certains oui, les plus narcissiques, les plus veules.
‘Il faut impérativement construire ensemble….tous ensembles.. ces nouvelles générations avec ce que la planète peut encore nous procurer… de matières, d’ énergies et d’intelligences.
Je m’écarte un peu du sujet; les voyages et moyens de locomotion mais point trop car si le vieux proverbe « les voyages forment la jeunesse » risque de s’éteindre dû au manque d’énergie et bien faisons de sorte de bien préparer nos cadets à voyager différemment et toujours aussi loin. Il y a tellement de manières de parcourir le monde.
Mets ta veste et parcourons le Monde…. non…non, je n’ai pas dit Métavers et foutons l’camp.
Il y a bien un « petit » malin qui va racheter à bas prix, compagnies aériennes, hôtels, locations de véhicules, chaines de restaurant, puis détruira les satellites de communication……
Voyez l’image un peu complotiste !
Bonjour Charles.
Par expérience, j’affirme que rien ne remplacera jamais le contact in situ avec les clients. Notre commerce extérieur est en déficit chronique: supprimer les voyages d’affaires ne fera qu’empirer la situation. Absurland, ce pays qui autrefeois s’appelait la France…..
Il n’y a pas que pour les voyages d’affaires que l’utilisation des outils de travail à distance et de vision conférence vont complètement changer la donne
De façon générale, le télétravail va complètement changer nos sociétés
Moins de déplacements, et beaucoup plus de proximité
La hausse des prix des carburants, la pression des prix immobiliers, et l’insécurité des villes viendront amplifier le phénomène
Évidement, nous sommes en France et nous allons donc tenter d’empêcher le changement
Nous perdrons probablement un à deux ans à lutter contre un changement inéluctable
Et au final, tous le monde se rendra compte qu’aller au bureau pour passer 8h derrière un écran ou un téléphone, c’est sans intérêt et cela peut être fait dans de bien meilleurs conditions depuis la maison
Pire encore, cela aidera à revitaliser le monde rural sans avoir de gros investissements à faire
Par contre, il ne va pas faire bon être restaurateur dans une zone d’entreprises, et il semble avisé de ne pas trop investir dans les SCPI d’immobilier de bureau
C’est surtout la covidémence qui met des batons dans les roues/ailes à l’aller comme au retour.
Dans l’intervalle on prend le pli de la télédistance et parfois meme en dure : rencontre Poutine-Macron
C’était écrit noir sur blanc dans le livre de Klaus Schwab The Great Reset écrit en juin 2020 :
page 159 « Si de nombreuses entreprises décident de voyager moins pour réduire leurs coûts et de remplacer les réunions physiques par des réunions virtuelles lorsque c’est possible, l’impact sur le rétablissement et la rentabilité finale des compagnies aériennes pourrait être dramatique et durable. Avant la pandémie, les voyages d’affaires représentaient 30 % du volume des compagnies aériennes, mais 50 % des recettes (grâce à des sièges plus chers et aux réservations de dernière minute). À l’avenir, cette situation est appelée à changer, ce qui rendra la rentabilité de certaines compagnies
aériennes très incertaine et obligera l’ensemble du secteur à reconsidérer la structure à long terme du marché mondial de l’aviation. »
Macron s’est offert un voyage tout récemment en Russie au frais du contribuable français…Et dire, comble de ridicule, qu’il n’a même pas été accueilli par Poutine au pied de l’avion présidentiel.
Combien de fois l’avion présidentiel français a fait le plein de kérosène???? Un plein égale au moins 15000 litres( pour un jet privé s’entend, donc pour un gros avion c’est beaucoup plus)!
Je confirme qu’avant la retraite en 2017 je voyageais beaucoup au frais de la société, bien souvent plus par plaisir que par nécessité et je ne pense pas que cela changera à l’avenir…Suivez mon regard…