Les médias commencent à parler des problèmes immenses que va poser cette lutte contre les passoires thermiques qui peut vite tourner au cauchemar et surtout devenir très contre-productive le mieux étant toujours l’ennemi du bien !

Et là c’est BFM, que l’on ne peut pas franchement accuser d’antimacronisme primaire, qui en parle.

« Les bailleurs propriétaires de logements énergivores s’inquiètent des futures interdictions qui pèsent sur eux et sur les obligations de rénovation induites avec des coûts relativement élevés.
Alors qu’un tiers des bailleurs pourraient arrêter de la location en raison des mesures d’interdiction de location de « passoires thermiques » selon un sondage de Particulier à particulier (PAP.fr), BFM Immo a interrogé des bailleurs inquiets ».

Monique, 70 ans, retraitée et propriétaire d’un 80m² en location vide à Toulon, témoigne :

« J’ai acheté cet appartement en 2017 sans trop penser à l’étiquette du DPE. Noté E avant la réforme du diagnostic de performance énergétique, je me demande d’ailleurs si je ne vais pas me retrouver en F ou en G et donc dans l’obligation de rénover encore plus rapidement. Lorsque j’ai appris que je devrais faire des travaux de rénovation lourds pour continuer à louer, ça a été le coup de massue ! Ce logement est mon unique patrimoine. Je fais de l’investissement locatif pour avoir des compléments de revenus pour ma retraite qui n’est pas très élevée et pour aider mes enfants pour lesquels je ne veux pas devenir une charge en vieillissant.

J’hésite à vendre ce bien pour ne pas être embêtée dans les prochaines années.. Et si je vends, je vais perdre de l’argent, car les acquéreurs vont vouloir négocier en raison du DPE… Il faut laisser plus de temps aux bailleurs ! ».

Fabrice, 59 ans : « Ce n’est pas réalisable techniquement »

« Fabrice, ingénieur de 59 ans possède 11 logements en location à Paris dont plusieurs notés F ou G. Pour lui, ces mesures vont dans le bon sens pour l’environnement, mais les travaux nécessaires pour changer d’étiquette ne sont pas toujours réalisables…

« Depuis l’annonce de cette loi, j’ai passé quelques nuits blanches… Ce n’est pas une question de budget pour moi, mais il faut être réaliste, ces travaux ne sont tout simplement pas réalisables dans ces délais. On va manquer de matériaux et d’artisans. Dans les recommandations du DPE, on préconise d’installer une pompe à chaleur dans un de mes studios sous les toits ou encore de condamner une fenêtre… Je vais vendre un de mes appartements pour financer les travaux que j’estime à 10 000 euros par logement avec un reste à charge de 6 000 euros par appartement. L’avantage que je peux avoir, c’est d’être sous le régime réel, ainsi je pourrai déduire le montant des travaux des revenus locatifs ».

« Je ne suis même pas certain d’obtenir l’accord de la copropriété pour ces travaux… Pas plus celui de la mairie pour créer une ventilation par la façade ou le toit. J’ai contacté l’ADIL pour avoir des informations et des professionnels du service public FAIRE, mais je trouve que nous manquons encore cruellement d’informations. »

Laurent, 58 ans : « Je ne pourrais changer d’étiquette sans des travaux de la copropriété « 

« Même constat pour Laurent, 58 ans, propriétaires de plusieurs appartements à Strasbourg, lassé des contraintes qui pèsent sur les bailleurs.

« Je trouve que ces mesures sont scandaleuses. C’est contraindre les propriétaires bailleurs et leur faire porter l’entière responsabilité de la rénovation thermique. Alors que nous ne pouvons pas imposer les travaux aux copropriétés. De plus, si je devais rénover tous mes appartements, cela me coûterait une fortune ! Je vais probablement revendre les logements pour lesquels les travaux me demanderaient le plus d’investissement aussi bien en argent qu’en énergie. Je suis découragé ».

Tout ceci va virer à la catastrophe, et c’est d’ailleurs la chronique d’une catastrophe annoncée.

Le marché va se réguler de lui-même. Le prix de l’énergie va augmenter. Les locataires vont naturellement fuir les passoires thermiques et énergétiques. Les propriétaires seront dans tous les cas obliger de monter en gamme, mais il ne faut jamais oublier qu’un toit mal isolé vaut mieux que pas de toit du tout, ou des toits très cher !

Dans de très nombreuses petites villes de France, les travaux ne donnent aucun rendement aux propriétaires et vont les ruiner tout en sachant que les loyers sont petits, très petits. On parle de loyers à 250, 300 euros par mois

Tout ceci va très mal finir.

Il ne faut pas confondre logement indécent en termes énergétiques avec un véritable logement insalubre.

Cette loi est stupide car elle est beaucoup trop jusqu’au-boutiste.

Charles SANNAT

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Source BFMTV.com ici

 

 

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