Pour Airbus, la crise du Boeing 737 MAX ressemble à un cadeau empoisonné c’est de cette manière que cet article de BFM résume la situation.
Côté Boeing c’est le naufrage industriel avec les carcasses de 737 max flambant neuves qui s’accumulent sur les parkings du constructeur américain, et qu’il est même obligé de stocker sur… les parkings des employés ce qui donne des images surréalistes.
Pour le directeur commercial du groupe Christian Scherer, les déboires de son concurrent sont loin d’être une bonne nouvelle. “Nous sommes dans une industrie de croissance, largement duopolistique”. “Par conséquent, lorsque l’un des deux acteurs ne joue pas son rôle, c’est extrêmement disruptif pour l’ensemble de l’industrie, en particulier pour les clients de Boeing. Le carnet de commandes de la famille A320 est très fourni. Si des clients du 737 MAX nous appellent, nous ne pourrons malheureusement pas faire grand-chose pour eux à court terme.” En clair, impossible de satisfaire rapidement les déçus et donc pas d’effet d’opportunisme dans cette crise.
En clair ? L’aérien est une industrie tellement lourde et qui demande de tels investissements qu’il n’y a pas d’élasticité de l’offre. On ne peut pas produire deux fois plus en un claquement de doigts ! Il n’y a donc aucun effet d’aubaine pour Airbus, qui ne pourra pas produire plus pour vendre plus quand Boeing ne peut plus rien faire.
Plus grave pour le directeur commercial d’Airbus, les taxes douanières de Trump sur les avions européens ne sont pas tout à fait étrangères aux problèmes de Boeing.
Christian Scherer a ainsi déclaré : “Je vois une corrélation directe entre les taxes imposées sur Airbus et les problèmes que rencontre notre concurrent”. “Les taxes à l’importation américaine sont un grave problème et ce, principalement pour nos clients, puisqu’elles “incombent à l’importateur. Cette situation prouve à quel point il est sans doute judicieux pour Airbus de se positionner comme société internationale, et américaine en particulier, puisque nous avons aujourd’hui une et bientôt deux chaînes d’assemblage aux États-Unis”.
Pour traduire, l’un des responsables d’Airbus vient de dire que les avions vendus aux Etats-Unis seront produits aux Etats-Unis, les avions vendus en Chine seront produits en Chine, et donc il n’y a aucun impact ou fort marginal sur l’emploi à attendre de la croissance des ventes d’Airbus…
Tout ceci sous réserve que la lutte contre le réchauffement climatique et autres urgences climatiques ne viennent pas fracasser le dynamisme de cette industrie, car l’un des secteurs le plus polluant est bien celui de l’aviation qui vit peut-être ces derniers instants de croissance forte.
Charles SANNAT
Source BFM TV ici