Binance est une plateforme, la plateforme même pourrait-on dire des cryptomonnaies et elle compte pas moins de 90 millions d’utilisateurs ! C’est un acteur presque incontournable.

Binance fait face à deux enquêtes: l’une du gendarme boursier américain, l’autre de l’agence de presse Reuters.

« Sale temps pour la plateforme d’échanges de cryptomonnaies Binance, qui fait l’objet d’une enquête particulièrement négative de la part de Reuters, mais aussi d’une procédure en bonne et due forme du gendarme de la Bourse américaine, la Securities and Exchange Commission (SEC).

Après le crypto-krach, on sent que l’étau réglementaire est en train de se resserrer autour des grandes plateformes d’échanges, faute d’initiative au niveau législatif ou règlementaire strict, cela passe par la jurisprudence.

Ainsi, d’une part Binance fait en effet l’objet d’une enquête de la SEC sur le binancecoin (BNB), une cryptomonnaie créée par la plateforme, lancée via une Initial Coin Offering (ICO, qui est une forme d’introduction en Bourse dans le secteur des cryptomonnaies, sous la forme d’une vente de tokens) il y a cinq ans. A ce jour, le binancecoin est la troisième plus grosse cryptomonnaie en terme de capitalisation selon Coinmarketcap, avec 46 milliards de dollars de capitalisation.

La SEC veut établir si ce jeton était totalement licite à l’époque, et s’il revêtait toutes les qualités d’investissement et de transparence requises pour l’investisseur. Une vraie enquête à rebours qui pourrait faire mal à Binance, qui est par ailleurs mis en cause par une enquête de Reuters ».

Et aussi 2,3 milliards de dollars de montants frauduleux

« Cette enquête parle d’une fraude massive sur Binance avec 2,35 milliards de dollars de montants frauduleux qui y auraient été blanchis via des transactions en cryptomonnaies, pour la plupart des sommes issues de piratages à grande échelle, de fraude à l’investissement et de ventes illégales de médicaments, selon Reuters.

« Séparément, la société spécialisée Chainalysis, engagée par les agences gouvernementales américaines pour suivre les flux illégaux, a conclu dans un rapport de 2020 que Binance a reçu des fonds criminels totalisant 770 millions de dollars rien qu’en 2019, soit plus que toute autre plateforme d’échange de cryptomonnaies », ajoute Reuters.
Les faits auraient eu lieu avant 2021 et le renforcement des règles de transparence chez Binance. Mais l’enquête révèle qu’avant cette date, Binance n’avait strictement aucune idée précise de qui investissait et quand sur sa plateforme ».

Si pour le moment, aucune action en justice n’est envisagée sur ces transactions soupçonnées d’être frauduleuses, on voit bien à quel point les cryptomonnaies sont dans le collimateur des autorités économiques et monétaires dans tous les grands pays.

Vous connaissez mon point de vue depuis le départ.

Aussi belle que soit la finance décentralisée et aussi séduisantes que soient les monnaies libres (et j’adore ce concept), il y a très peu de chance pour que ceux qui détiennent le pouvoir de battre monnaie et de décider des crises et des récessions, comme des moments de croissance et d’expansion grâce à leur outils monétaires laissent d’aimables et sympathiques geeks se transformer en autant de banquiers centraux. Vraiment très peu probable.

Donc les crypto deviendront soit des crypto de banque centrales les CBDC, soit elles disparaîtront sous les coups de butoirs des autorités.

Le pouvoir monétaire ne se partage pas.

Le pouvoir monétaire du dollar encore moins.

Chaque jour les Etats-Unis mènent des guerres pour assurer la suprématie du dollar qui est une arme monétaire redoutable dans la domination du monde.

Charles SANNAT

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Source BFM Business.com ici

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