Le titre du journal des Echos n’incite pas à l’optimisme.

« Les autorités européennes appellent les banques à se préparer au pire »

« Le régulateur bancaire européen redoute que les impayés explosent l’an prochain, avec l’arrêt des mesures de soutien à l’économie, et plombent les bilans des banques. Pour éviter que celles-ci ne ferment le robinet du crédit, la Commission européenne prépare un dispositif de « bad banks ».

Fortes turbulences en vue. L’Autorité bancaire européenne (EBA), régulateur du secteur, a appelé vendredi soir le secteur bancaire à se préparer à une possible explosion de prêts impayés (créances non performantes ou « NPL » dans le jargon) l’an prochain, tout en lui demandant de maintenir grand ouvert le robinet du crédit.

« L’incertitude économique demeure, la profitabilité n’a jamais été aussi faible, et il y a plusieurs signes avancés d’une détérioration de la qualité des actifs », a prévenu l’institution à l’issue de son traditionnel exercice de transparence des bilans bancaires ».

Analysons sereinement tout cela !

J’ai toujours dit depuis le début de la crise du Coronavirus qu’il n’y avait rien à craindre du côté des banques et qu’il ne fallait pas redouter de faillites à court terme !

Le problème viendrait après, lors du « dégel ».

Je m’explique.

Les banques financent l’économie. Elles prêtent soit par des crédits de plus ou moins long terme, soit par des découverts en compte.

Tant que les gouvernements s’arrangent pour verser les salaires, indemniser les chômeurs, maintenir à flot les entreprises, les banques ne peuvent techniquement pas avoir ni subir d’impayés puisque pour résumer, c’est l’État qui paye, c’est le fameux « quoi qu’il en coûte » de Macron.

Sauf que si l’on veut rembourser la dette le « quoi qu’il en coûte » à une limite, et cette limite nous y sommes globalement avec 120 à 130 % de dettes sur PIB.

Le risque est donc double pour les banques et l’économie.

Lorsque les Etats vont cesser leur soutien massif à l’économie, les faillites professionnelles comme personnelles vont se multiplier. Que va-t-il se passer alors ? Les bilans des banques déjà pas terribles vont devenir tellement mauvais qu’il faudra les recapitaliser. Dès lors pour éviter la faillite la tentation est de ne plus rien financer.

Si les banques ont peur de la situation économique et qu’elles cessent de prêter pour maîtriser leurs risques, alors… la crise économique sera encore plus forte, la récession terrible et les faillites encore plus nombreuses.

Du coup, les autorités européennes sont en train de travailler à un mécanisme de Bad Bank où l’on met toutes les créances pourries qui ne seront jamais remboursées pour continuer à dire que les banques vont bien !

Reste à savoir qui paiera et comment ?

Nous seront rapidement fixés, car les autorités européennes feront tout ce qu’il faut pour éviter une nouvelle crise bancaire et c’est plutôt une bonne chose.

En attendant, répartissez vos avoirs entre plusieurs établissements si vous en avez beaucoup et ne dépassez jamais les 100 K€ par banque, mais, il n’y a pas lieu lorsque vous lirez ces lignes de paniquer ou de vous ruer chez votre banquier. Les banques tiendront et si je vois le risque augmenter, je vous en parlerai immédiatement afin que vous puissiez agir en conséquence.

Charles SANNAT

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Source Les Echos ici

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