J’évoquais il y a quelques jours l’importance des impacts économiques des aides sociales liés au covid qui ne poussent pas, et c’est le moins que l’on puisse dire, les gens sur le marché du travail.

C’est le cas aux Etats-Unis, en France, mais aussi par exemple au Canada. Un de nos camarades lecteurs vient de me faire parvenir cet article de la grande presse canadienne, et c’est un partage pertinent !

Merci à lui.

Au Canada l’aide sociale se nomme la Prestation Canadienne d’Urgence ou PCU.

Des jeunes exigeants et difficiles à retenir

« Le taux d’emploi élevé frôlant les 59 % chez les 15 à 24 ans, la pénurie de main-d’œuvre et la séduisante PCU rendent plus difficiles l’attraction et la rétention des jeunes par certains employeurs qui en voient de toutes les couleurs.

En janvier dernier, las de voir arriver de nouveaux employés qui repartaient aussi vite, Julien Dupasquier a lancé un cri du cœur de sept minutes sur sa page Facebook. « En ce moment, la main-d’œuvre est le seul problème de mon entreprise ! », explique l’acériculteur de Frelighsburg.

La vidéo dans laquelle il raconte ses mésaventures avec de jeunes et nouveaux employés « peu fiables », « maternés », qui jettent l’éponge sans avertissement trois heures à peine après l’embauche ou qui demandent d’être payés avant même d’avoir commencé leur besogne a rapidement été partagée.

« Je voulais expliquer ce qui se passait, les attentes qui ne sont pas là », justifie à La Presse Julien Dupasquier.

C’est crève-cœur de se faire dire : “Je préfère être sur le chômage.” La notion d’effort et de faire plus que le minimum n’est pas là.

Le producteur de sirop d’érable admet qu’il faut être motivé pour travailler sur son érablière. « Il n’y a rien de technique, mais ça prend du vouloir », consent-il. Mais à 20 $ l’heure, il s’attend à un certain aplomb de la personne embauchée.

À bas la PCU !

Julien Dupasquier et d’autres employeurs que La Presse a interviewés nomment notamment la PCU comme responsable des trois-petits-tours-et-puis-s’en-vont de certains employés. « Les jeunes ont le choix, car tout le monde engage, constate-t-il. Ils ont tout cuit dans le bec. Et la PCU a compliqué les choses. Mes amis qui ont des entreprises de déneigement, de toiture vivent la même chose. »

« C’est trop facile d’avoir des subventions du gouvernement », renchérit un entrepreneur du secteur paysager de la Rive-Sud, qui préfère ne pas dévoiler son nom ni celui de son entreprise pour ne pas compliquer davantage son processus d’embauche. « On n’a pas le choix d’augmenter les salaires. Certains nous demandent : “Veux-tu me payer cash ?”… pour recevoir la PCU. Je comprends que ce sont des emplois saisonniers, avec des rushs. On n’est pas dans le 9 à 4 du lundi au vendredi, mais il y a plein de bons côtés. »

Ce n’est pas tout.

Cet article évoque aussi la manière dont on éduque nos enfants, dont on les couve, et la façon dont nous en faisons des adultes inadaptés à la vie professionnelle. Il y a beaucoup de sociologique là-dedans.

Bref, un article à lire, à partager, et à prendre, non pas aux pieds de la lettre, mais comme un excellent point de départ pour une réflexion globale aussi bien sur les aides sociales que sur l’éducation et le sens du travail !

Charles SANNAT

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