C’est assez incroyable quand on y pense. Quelle est la force militaire constituée par quelques dizaines de milliers tout au plus de rebelles « Houthis » au Yemen ? Une force militaire qui semble bien incapable d’envahir l’Arabie-saoudite voisine, et qui pourtant est capable de réduire de 50% en quelques heures la production de l’un des plus grands acteurs au monde du secteur pétrolier.

Vous avez sous les yeux deux choses.

La première, ce sont les capacités considérablement améliorées des guerres asymétriques, rendues possibles par un accès plus aisé du plus grand nombre à toujours plus de technologie (y compris civile) ce qui ne sera pas sans poser quelques problèmes majeurs à tous les grands Etats.

La seconde, l’extrême fragilité de notre système mondial aussi bien de production que d’alimentation en énergie.

Nous sommes donc très vulnérables, bien plus que nous le pensons, et c’est le principal enseignement à tirer de tout cela.

Charles SANNAT

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La production de pétrole de l’Arabie chute de moitié après l’attaque de drones

L’attaque de drones houthis perpétrée le 14 septembre contre deux installations de la compagnie pétrolière saoudienne Aramco a entraîné une forte perturbation de la production du brut, a annoncé Riyad. Son allié américain a pointé du doigt l’Iran, proposant dans la foulée d’exploiter ses réserves pétrolières d’urgence.

La production pétrolière de l’Arabie saoudite, le plus gros exportateur mondial d’or noir, a été temporairement réduite de moitié suite aux attaques de drones qui ont provoqué samedi 14 septembre des incendies dans deux sites du géant Aramco. Les attaques ont été revendiquées par le mouvement yéménite Houthi.

Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdoulaziz ben Salmane, a déclaré dimanche que 5,7 millions de barils par jour sont concernés, soit près de la moitié de la production saoudienne, ou 5% du commerce quotidien mondial de pétrole.

Pointé du doigt, l’Iran se défend

Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a accusé l’Iran d’être responsable des attaques. «Au milieu de tous ces appels à une désescalade, l’Iran vient de lancer une attaque sans précédent contre l’approvisionnement énergétique de la planète», a-t-il indiqué.

Selon l’agence SPA, Donald Trump, lors d’une conversation téléphonique avec le prince héritier Mohamed ben Salmane, a déclaré que les États-Unis étaient prêts à coopérer avec l’Arabie saoudite pour «garantir sa sécurité».
L’Iran s’est défendu des accusations américaines, niant toute implication dans les faits et dénonçant un «mensonge» des autorités américaines.

Washington propose d’ouvrir ses réserves

L’administration américaine s’est dite prête à exploiter les réserves pétrolières d’urgence des États-Unis si nécessaire pour compenser toute perturbation des marchés pétroliers après cet acte d’agression, a déclaré la porte-parole du secrétaire à l’Énergie.

Selon la chaîne de télévision Al Masirah, une dizaine de drones ont été utilisés pour cette double opération menée dans les provinces saoudiennes d’Abkaïk et Khouraïs, au sud-ouest de Dhahran, à un millier de kilomètres de Sanaa, la capitale du Yémen contrôlée depuis cinq ans par les Houthis.

Le site d’Abkaïk traite le brut extrait à Ghawar, un super-gisement pétrolier conventionnel sans équivalent dans le monde, et alimente les terminaux de Ras Tanura et Juaymah. À Khouraïs se trouve le deuxième plus grand gisement pétrolier saoudien.
​Des attaques qui se répètent

Riyad accuse régulièrement l’Iran de fournir des armes aux insurgés houthis au Yémen voisin, qui combattent le gouvernement réfugié dans le sud du pays ainsi que coalition arabe conduite par l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis. Les Houthis ont précédemment revendiqué de nombreux tirs de missiles et des attaques de drones visant l’Arabie saoudite.

En mai dernier, des drones de combat ont infligé des dommages mineurs à deux stations de pompage de Saudi Aramco. Bien que les Houthis aient revendiqué ces attaques, les Saoudiens en ont reporté la responsabilité sur Téhéran, qui a rejeté ces accusations.

Source Agence Russe Sputnik.com ici ou Source Le Monde ici

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