Que cache la purge anticorruption ? Certainement pas la lutte anticorruption !

Corruption et Arabie saoudite, c’est un pléonasme ! On veut simplement changer les joueurs corrompus, et ceux qui gagneront demain ne sont pas ceux qui se sont gavés jusqu’à aujourd’hui.

Pour piquer votre chien, dites qu’il a la rage ! Vous pouvez aussi dire que vos opposants potentiels sont « corrompus »… comme à peu près tous les dirigeants saoudiens et du monde entier…

C’est donc une lutte de pouvoir habillée avec de beaux arguments. C’est un peu comme la guerre juste contre les armes de destruction massive de Saddam Hussein. Il faut que le bon peuple suive…

Mais c’est un épisode géopolitque passionnant à suivre et qui a des répercussions jusqu’à l’avenue Foch dont « la moitié des habitants est en prison » comme le fait remarquer avec une immense ironie mon camarade Philippe Béchade.

Charles SANNAT

Une quarantaine de personnalités très influentes, dont des princes, des ministres, des hauts gradés militaires et des hommes d’affaires, ont récemment été interpellées en Arabie saoudite sur décision de la commission anticorruption. Des experts saoudiens ont donné à Sputnik leurs décryptages de cette purge sans précédent.

En Arabie saoudite, 10 princes et des dizaines d’anciens ministres ont été arrêtés par un décret royal qui s’inscrit dans le plan de développement et de réformes tous azimuts en Arabie saoudite, a déclaré à Sputnik l’expert militaire saoudien Abdallah Ganim al Qahtani, commentant l’arrestation de 10 princes et de dizaines d’anciens ministres.

« La nouvelle stratégie consiste notamment à promouvoir de jeunes leaders modernes qui conviennent mieux au royaume, à Vision 2030. […] Le fait que la commission anticorruption est dirigée par le prince héritier témoigne d’une ferme détermination du roi et de son gouvernement de révéler et d’instruire les crimes de corruption à tous les niveaux », a expliqué l’interlocuteur de l’agence.

Et d’ajouter que cela montrait aux Saoudiens que tous étaient égaux devant la loi dans leur pays.

De son côté, Mohammad Al-Massari, secrétaire général du parti saoudien Renouveau islamique, a indiqué à Sputnik que cette série d’arrestations avait été une surprise pour toute la population, croyant intouchables les membres de la famille royale et leurs partenaires commerciaux.

« Quoi qu’il en soit, il s’agit d’une lutte des clans et des blocs au sein du gouvernement. Dans sa lutte pour le pouvoir, le prince héritier écarte tous les concurrents potentiels », a estimé l’opposant.

Il a toutefois reconnu que le mot d’ordre de la lutte contre la corruption était excellent en soi.

« Pourtant, cet objectif ne sera pas atteint, et le résultat pourrait même s’avérer contraire. Cela est lié au mauvais choix du moment pour lancer cette campagne. À l’heure actuelle, la situation est très compliquée tant dans la région que dans le royaume lui-même. On ne doit pas non plus oublier les jeux en coulisse et les remaniements ministériels qui ne manqueront certes pas de se répercuter sur la vie de l’ensemble des Saoudiens », a résumé l’interlocuteur de Sputnik.

Toujours est-il que les observateurs internationaux sont unanimes à constater que le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, partisan de la modernisation du pays, a lancé une purge anticorruption sans précédent pour mieux asseoir son pouvoir et lancer ses réformes.

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