Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
Suis-je américain ?
NON.
Est-ce mal, est-ce bien ? Ce n’est ni l’un ni l’autre, ni bien ni mal, je vous le concède, je ne suis pas américain.
Je ne suis pas américain, et je ne fête pas Thanksgiving.
Thanksgiving, ou comment remercier ceux qui vous ont sauvé en les massacrant tous…
Un poil d’histoire, je cite, histoire de remettre l’histoire, la Grande, dans le bon sens. « En 1620, une centaine de dissidents anglais, nommés Pères pèlerins, débarquent du Mayflower dans la baie de Plymouth au Massachusetts. Ils y fondent la colonie de Plymouth et la ville éponyme. Mais les débuts de la colonisation furent difficiles et la moitié des arrivants périrent du scorbut.
Les survivants ne durent leur salut qu’à l’intervention d’un autochtone nommé Squanto qui, avec l’aide de sa tribu, les Wampanoags, leur offrit de la nourriture, puis leur apprit à pêcher, chasser et cultiver du maïs »…
S’ils avaient su l’avenir funeste qui les attendait, sans doute auraient-ils laisser crever de faim cette poignée de colonisateurs futurs éradicateurs des Amérindiens. Mais je ne suis pas là pour faire le procès des Américains.
C’est juste que je ne suis pas américain, et que fêter le Black Friday, c’est-à-dire un jour de promotion le lendemain d’une fête qui me concerne pas pour acheter des trucs dont je n’ai pas besoin avec de l‘argent que je n’ai pas et fabriqué par des petits Chinois forts sympathiques mais qui sont bien loin de chez moi, me laisse très froid.
Halloween et les morts-vivants et la chasse aux bonbons…
Nous avons une fête chez nous, elle s’appelle la Toussaint. Bon, certes, pour le marketing, ce n’est pas génial car les seuls produits dérivés que l’on propose à la Toussaint, c’est les cierges pas cher premier prix de l’église, quelques messes (toujours aussi rasoir de façon générale) et quelques pots de chrysanthèmes.
Bref, la Toussaint, c’est un tue-PIB, que dis-je, un tue-croissance…
Du coup, Halloween, pour les commerçants, c’est nettement mieux.
On vous vend plein de bonbons dégueux et chimiques, mais aussi plein de trucs inutiles pour les gamins, allant des masques en plastique aux déguisements… Le totalitarisme marchant vous remercie et en profite pour vous faire un peu plus les poches avant Noël.
Bande de con-sommateurs !
Dans le monde actuel, votre acte d’achat est un acte de vote.
N’achetez pas et… cela ne se vend pas.
Malgré les promotions, malgré les publicités reçues, matraquées, répétées, je ne participerai pas à ce Black Friday que l’on cherche à m’imposer.
Comme je vous le disais, je ne suis pas américain.
Et je ne veux pas devenir américain. Je suis profondément pour la diversité. Et la diversité c’est des Américains d’Amérique américanisés avec leur culture, et des Français, des Polonais, des Italiens, des noirs, des blancs, des jaunes et des cultures et des traditions différentes !
En réalité, le totalitarisme marchand exècre la diversité. Il ne voudrait qu’une seule et unique culture, celle de la con-sommation comme unique horizon d’épanouissement et de bonheur.
J’ai une autre vision de l’homme, du monde et l’humanité.
Nous méritons tous beaucoup mieux.
Alors, je ne sais pas pour vous, mais moi, le Black Friday, je ne mettrai pas les pieds dans un magasin, et pas une souris sur un site Internet, car je ne sais pas si je vous l’ai dit, mais je ne suis pas américain et je refuse d’être réduit à un simple rang de con-sommateur.
D’ici-là, nous aurons droit aux images pathétiques d’un monde à la dérive, aux bousculades d’abrutis, aux chutes des imbéciles, à ces ruades de crétins déifiés sur l’autel de la consommation, où le supermarché devient le temple, l’église de la seule religion célébrée. Un monde où ne brille plus l’intelligence.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)