Ce projet fait couler beaucoup d’encre et c’est normal parce que c’est une réalisation très pertinente intellectuellement et techniquement.

Le constat est le suivant: Comment nourrir de plus en plus d’habitants concentrés dans des villes loin des centres de production agricole en polluant le moins possible et en réduisant au maximum le coût environnemental de l’alimentation humaine.

La réponse, ou l’une des réponses, c’est la ferme urbaine, en hauteur, sous atmosphère contrôlée, sans pesticide avec une consommation d’eau ultra-optimisée et située dans des entrepôts au cœur même des villes ce qui réduit considérablement le besoin de transport et donc l’empreinte écologique.

Ce genre d’innovations est en réalité techniquement très simple. Ce que je veux partager avec vous ici comme analyse et réflexion, c’est que dans le projet danois il n’y a aucune technologie de rupture. On cultive des salades dans un bol d’eau, avec des néons que l’on sait déjà produire, une atmosphère que l’on sait déjà contrôler, ou encore en utilisant des robots dont Amazon se sert déjà depuis 10 ans.

C’est une innovation intellectuelle, c’est juste une nouvelle manière d’appréhender l’agriculture, une nouvelle manière de faire de l’agriculture !

Lorsque je discute avec mes amis agriculteurs ou que je visite leurs exploitations, je suis toujours impressionné par la taille de leur véhicule, et… les tarifs prohibitif ! Je ne vous parle même pas du prix du foncier et du coût de l’acquisition des terres agricoles !

Ici nous avons un modèle économique de rupture, pas une technologie de rupture, mais une organisation, une approche différente. Demain finalement, plutôt que d’essayer d’acheter des hectares de terre et des moissonneuses à 1 million d’euros, ne sera-t-il pas plus rentable et efficace de produire…dans des entrepôts ?

Nos amis agriculteurs doivent suivre ces nouveaux projets, car rien ne menace le modèle agricole français et nos exploitants, rien… si ce n’est un changement d’usage profond de l’agriculture et vous avez sous les yeux un potentiel changement de faire fondamental qui remettra en cause ni plus ni moins que 3 millénaires de pratiques agricoles. De quoi déstabiliser l’ensemble d’une filière et d’une profession, mais aussi de la valeur foncière de patrimoines basés sur la terre.

En un mot un mouvement « explosif » !

Ce n’est pas rien et ce n’est que le début. Comme toute révolution, cela prendra 20 ans ou 30…

Charles SANNAT

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Source Boursorama.com ici

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