Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Vous savez, nous n’avons encore rien, vu. Depuis le début de l’année je parle et je développe une thématique centrale qui va être celle de la rigueur, de l’austérité et de la fin du « quoi qu’il en coûte ».

Pourquoi ?

Parce que finalement quand on y pense bien, les choses, dans la vie sont souvent simples, ou plus précisément on peut les simplifier.

Nous pouvons donc résumer notre situation de la manière suivante.

A/ Soit la crise sanitaire dure peu longtemps.

B/ Soit la crise sanitaire dure très longtemps.

Alors

1/ Si A alors nous pouvons financer un quoi qu’il en coûte sur une durée courte.

2/ Si B, alors nous n’avons pas les moyens de multiples confinements où tout le monde est indemnisé quoi qu’il en coûte.

Donc…

  • Si 1 alors nous pouvons accroître l’endettement sans pour autant risquer la faillite.
  • Si 2 alors nous ne pouvons pas accroître l’endettement sans risquer la faillite.

Or, nous sommes dans la situation d’un crise sanitaire durable, avec des variants, qui part pour s’installer dans la durée, ce que nous savions depuis le départ, mais qu’il était difficile de dire sans créer une dépression généralisée et une grande désespérance.

Il faut donc laisser le temps au temps pour que les gens puissent faire progressivement leur deuil de leur vie d’avant, mais tel n’est pas le sujet.

Nous avons donc une crise durable.

Soit nous monétisons et nous créons encore plus de monnaie de singe et dans ce cas-là il faut le faire tous ensemble et en même temps, soit ceux qui le ferons tout seul prendrons le risque d’une faillite isolée.

Tant qu’il n’y a pas de consensus, et c’est notre cas actuellement, les états, en particulier en Europe doivent impérativement mettre le frein sur les dépenses.

Du coup c’est la fin (temporaire sans doute) du quoi qu’il en coute.

Conséquence, cela va socialement être assez saignant et sanglant dans de nombreuses entreprises.

C’est ADP qui ouvre le bal !

Voici ce que nous apprend cet article du Parisien.

« Garder son emploi ou accepter des baisses de salaires? Voilà en substance ce que propose la direction d’Aéroports de Paris (ADP) à ses 6 400 salariés. Confrontée à une crise sans précédent dans l’aérien à cause de la pandémie de Covid-19, l’entreprise qui gère notamment les aéroports parisiens de Roissy (Seine-et-Marne) et d’Orly (Val-de-Marne) s’est engagée dans un vaste plan d’économie.

Après 160 heures de travail sur cinq mois, direction et syndicats sont parvenus en décembre à un accord sur une rupture conventionnelle collective (RCC) qui ouvre la porte à 1 150 départs volontaires dont 700 ne seront pas remplacés. Mais la direction souhaitait aller plus en signant avec les partenaires sociaux un accord de performance collective (APC). Les syndicats ont dit non. Il faut dire que l’APC imposait aux salariés une baisse de rémunération. En échange, la direction s’engageait à ne procéder à aucun licenciement pendant trois ans. « Vu la situation du secteur aérien c’était un bel engagement », confie ADP.

Finalement, le 21 janvier, lors du premier comité social et économique (CSE) de l’année, la direction de l’entreprise a décidé d’appliquer ces mesures de manière unilatérale, comme la loi l’y autorise. Un vrai choc pour cette ancienne entreprise publique encore détenue à 50,6 % par l’Etat« .

En clair, ADP va forcer ses salariés à accepter une baisse de salaire, en cas de refus, ce sera le licenciement. Pour les syndicats, ce projet ouvre d’ailleurs la voie à un PSE, un plan de « sauvegarde » de l’emploi et donc à des licenciements massifs.

Pour la Direction d’ADP la baisse de salaire devrait être de 8%, pour les syndicats ce serait plutôt entre -10 et -15 % !

Je ne vais pas dire que l’on attend les estimations de la police, mais selon celle de l’économiste de grenier que je suis, il se pourrait surtout, que là aussi le processus soit itératif et progressif. Cette année -8 % et puis l’année prochaine on en remet une couche puisque la situation pourrait ne pas être meilleure, et hop, encore un -10 %.

Puis la situation s’arrange. Les effectifs ont été réduits, l’activité repart et on privatise à pas cher… une bonne affaire potentielle donc. Ou pas.

Nous verrons bien.

Mais ce qui se passe sur le front social chez ADP va se passer partout.

Dans les banques, dans l’aéronautique, dans l’automobile et de façon générale dans tous les secteurs qui devront restructurer.

Il n’y aura pas de plans de « sauvegarde » de l’emploi.

Il va y avoir un plan massif de destructions d’emplois et de licenciements.

Restez à l’écoute.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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