Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Souvent les problèmes arrivent quand on veut expliquer à l’autre comment il doit vivre, comment il doit faire. Lorsque je sais mieux que vous comment vous devez vous comporter et que je veux vous imposer mon point de vue, la dictature n’est jamais loin et le totalitarisme non plus.

Je ne dirais donc pas à ce jeune homme de 24/25 ans comment il doit vivre, comment il doit, peut ou ne peut pas travailler.

C’est après tout sa vie.

Il ne le sait pas encore, car il est bien jeune, mais il se rendra compte, bien plus vite qu’il ne le pense, que sa vie passera bien vite, qu’il se retrouvera si rapidement avec des cheveux gris, qu’il ne lui faudra que quelques battements d’ailes de papillon pour pouvoir à 50 ans faire le premier bilan de sa vie.

Peut-être se rendra-t-il compte, que sur une vie, nous avons beaucoup de choix à faire et de décision à prendre et que nos trajectoires de vie sont essentiellement le résultat des effets de nos choix cumulés.

Il s’en rendra compte à temps, ou pas.

Il sera abonné aux mauvais choix et aux mauvais raisonnements ou pas.

Cela ne me regarde pas, même si humainement, je souhaiterai pouvoir humblement aider le plus grand nombre de jeunes à “grandir”, mais la vie est ainsi faite que nous devons tous forger notre propre destin en faisant nos propres expériences. Rares sont ceux qui peuvent écouter les “anciens” et prélever chez eux les conseils précieux leur permettant de progresser plus vite.

En revanche, ce qui me regarde, ce qui me concerne, c’est que ce jeune diplômé, aussi sympathique soit-il (ou pas), peut bien faire ce qu’il veut, mais pas avec mon argent, et pas avec le vôtre, donc pas avec le nôtre et pas avec les sous de la collectivité.

Il vient de faire un apprentissage, il est déjà fatigué, n’a pas trouvé de sens, et se trouve très bien au chômage à nos frais à tous.

Je comprends parfaitement ses états d’âme.

Je comprends parfaitement qu’il trouve plus de joie dans son association d’échecs qu’au travail, et qu’il regrette de ne pas pouvoir en faire son métier. Pourtant, il y a des professeurs d’échecs, il y aussi de pros des échecs, ou encore des youtubeurs sur les échecs, bref, si ce jeune voulait, il pourrait sans doute y arriver, mais pour cela il faudra travailler fort, très fort, et avoir le goût du travail !

Je comprends donc tout cela, et pourtant ils n’ont aucune excuse.

Non pas que je les juge, loin de là.

La vie va se charger de les rendre malheureux, car il n’y a aucun épanouissement dans l’oisiveté.

Bien évidemment que lorsque l’on a 24 ans il n’est pas facile de trouver son chemin, sa passion ou ce qui peut plaire, il faut même parfois accepter que pour réussir dans certains métiers il faut aussi du temps.

Alors en attendant que jeunesse se passe, le mieux c’est de travailler.

Si vous ne savez pas quoi faire ce n’est pas grave, quitte à ne rien faire, touchez à tout !

Explorez.

Essayez.

Expérimentez.

Découvrez.

Voyagez.

Apprenez les langues et différents métiers. Roulez votre bosse. Gagnez 4 sous, et mettez-en deux de côté.

Cela vous rendra riche cher jeune. Non pas riche d’argent, mais riche d’expériences humaines, techniques, commerciales et bien d’autres choses encore.

Si le patron ne convient pas, changez-en, mais travaillez ! Bougez ! Vivez !

Il n’y a rien de plus triste que de voir cette jeunesse s’avachir dans son canapé entre Netflix, les jeux vidéos et… le cannabis.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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