Je n’aime pas la paresse et le manque de courage à la tâche et au travail. Je n’apprécie pas plus l’assistanat généralisé.
Ceci étant posé, le travail ne doit pas devenir une aliénation et une souffrance terrible, ce qu’il devient et ce qu’il est devenu dans notre pays.
Cette situation explique bien évidemment, une partie du rejet du monde du travail par les jeunes et moins jeunes.
Cet article de Radio France ici revient de manière fort pertinente sur ce sujet dans ce podcast intitulé…
“Pourquoi le travail est-il devenu insoutenable pour une large partie de la population française ?”
“La question est enfin dans le débat public, mais il est vrai aussi que des personnes – n’ayant pas de connaissances particulières sur le sujet – prétendent que les Françaises et les Français sont paresseux, qu’ils n’aiment pas le travail et qu’il est faux d’affirmer que les conditions de travail sont très dégradées dans notre pays. Il existe néanmoins des enquêtes remarquables, conçues de manière scientifique, passées avec le plus grand soin, qui démontrent que nous avons vraiment un problème avec les conditions de travail dans notre pays.
L’enquête française sur les conditions de travail passe depuis 1978 tous les sept ans auprès d’un échantillon scientifiquement construit et représentatif d’actifs occupés, aujourd’hui composé de 25 000 personnes. Elle a été conçue et est maintenue par la Direction statistique du Ministère du travail, la DARES. Elle nous offre un panorama très précis et détaillé des conditions de travail. Elle met parfaitement en évidence qu’on assiste depuis plusieurs décennies à une dégradation des conditions de travail en France, due en particulier à l’intensification du travail. Il faut travailler toujours plus vite, les rythmes s’accélèrent, les exigences sont plus fortes, aux contraintes industrielles s’ajoutent les contraintes marchandes souvent accentuées par le contact avec le public.
On aurait pu croire qu’avec les nouvelles technologies le travail deviendrait moins pénible, mais c’est le contraire qui s’est passé. La diffusion de l’informatique a accéléré le rythme des demandes mais aussi la surveillance, l’exigence de reporting et de traçabilité ainsi que de mesure des performances. De surcroît, les modifications permanentes des systèmes d’information entraînent des changements organisationnels incessants.”
En gros ?
Ce qui est effroyable et insupportable c’est la pression, les changements permanents, les évolutions épuisantes, tout ceci rentre dans ce que l’on appelle l’intensité du travail. Le nombre d’heures de travail ne rend que très partiellement compte pour ne pas dire pas du tout de l’intensité du travail. En France, l’intensité du travail était moins forte avant les 35 heures et jusqu’à la fin des années 90.
L’autre sujet terrible, c’est évidemment le management, souvent violent et maltraitant. La “coolitude” n’est que de façade. Le “tutoiement” de rigueur, les pots alcoolisés aussi, et pour quoi ? Pour permettre la mise en place de méthodes de management par la manipulation. Plus le salarié est “protégé” plus les méthodes sont en réalité perverses, destructrices et hypocrites. Une bonne insulte ou un bon coup de gueule est bien moins destructeur que la perversité de la mièvrerie.
Charles SANNAT
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
Nous sommes aussi beaucoup plus fragiles psychologiquement (peut-être une conséquence de ce système), ce qui fait que nous nous effondrons beaucoup plus facilement face à la difficulté.
Il n’est qu’à voir le nombre de cellules psychologiques (plus aliénantes que salvatrices) mises en place dès qu’un triste événement se produit. Autrefois, on prenait sur soi car c’était la vie. Aujourd’hui, on est “traumatisé”.
Ce monde est complètement cintré mais, quelque part, on en redemande. La pause Covid n’a rien changé fondamentalement dans les mentalités. En tant que consommateurs, nous voulons toujours moins cher et plus vite.
“Dieu se rit des hommes qui se plaignent des effets dont ils chérissent les causes”.
tout a fait d’accord maintenant c’est a vous de travailler au rythme de la machine mais avec le sourire “la positive attitude”
Le contact avec le public est en voie de disparition via les plateaux téléphoniques,il n’y a plus de contact humain,donc plus d’échanges et tout va de travers
Le droit du travail à la française (qui déresponsabilise et infantilise) + les 35 heures sont largement responsables de la dégradation du travail, à ajouter au droit à la paresse cultivé dès l’école et entretenu par tout notre système politique et social.
Le gros problème, c’est que ce sont ceux qui travaillent qui entretiennent ces parasites … et ça, c’est inadmissible …
Le mot “travailler” vient du latin “tripaliare” qui signifie “torturer” de “tripalium” qui était un instrument de torture !
Mais cette définition étymologique ne fait pas l’unanimité chez les linguistes…
A chacun son ressentit !
Vous avez raison Charles, il faut travailler toujours plus vite, les rythmes s’accélèrent, et la qualité de ce qui est produit est de plus en plus mauvaise.
Le travailleur ne peut pas être motivé quand il voit que le fruit de son travail est de qualité médiocre, tout juste utile à piéger un con-sommateur.
Parmi les causes de “pression” sur le personnel, vous oubliez la multiplication des normes et déclarations administratives qui sont chronophages et non productives. De ce fait elle augmentent la pression sur la partie productive du travail.
quant aux systèmes mis en place dans certaines entreprises (plutôt des grosses entreprises) c’est de la folie pure. Pas étonnant de voir le résultat!
Qui ne voit pas que ce pays est en train de couler ?
Dans 20 ans nous serons au niveau socio économique du Portugal.
Excellent et entièrement d’accord.
Ceci étant dit:
Aujourd’hui est pire qu’hier et bien moins que demain.
Et oui, ce que l’on faisait en 39H on le fait aujourd’hui en 35H, voire moins…
Le patronat a été le grand gagnant des 35H !
Sans compter que tout est ouvert entre midi et 14H, les dimanches et jours fériés…
Excellent papier, tout particulièrement sa conclusion dans les deux derniers paragraphes. ! C’est exactement ça. Collector !
Tout à fait d’accord Charles, j’ajoute que ce constat est aussi valable dans les administrations, je plussoie en insistant sur le gonflement des “chargés de mission” “chargés d’audits” “gestionnaires de processus” “conseillers techniques et juridiques”…. Tout un aéropage de “sachants” qui viennent expliquer à un mec qui a 30 ans de métier comment faire son métier et qui lui laissent une marge inexistante d’initiative, de pouvoir de décision, bref qui le relèguent à un rang de simple exécutant qui ne doit surtout pas réfléchir ni prendre d’initiatives concrètes sans en référer aux “sachants”. Bref, un qui travaille concrètement pour 3 ou 4 qui le surveillent….On comprend très vite les limites du système et l’envie irrépressible d’en faire le minimum, voire de partir (à la retraite, en dépression, voire pire,…).
je n’ai jamais apprécié la ” subordination” existante dans le milieu salarié ou nous devions presque courber la tête devant les sois disants chef , d ou vient cette attitude de soumission que l homme développe!!! peut etre par la religion avec ces idées de ” troupeau et berger”…à étudier.
Les jeunes ont bien compris l’arnaque du salariat qui ne permet plus de s’épanouir au travail : aucune reconnaissance, salaires trop faibles au regard du coût de la vie et notamment du logement.
Ah ben dis donc, ça me fait penser à une vidéo pertinente d’un certain Charles Sannat… ! C’est-à-dire qu’ici, nous avons une étude avec une démarche scientifique et sérieuse qui appuie tout simplement vos propos. Bravo !
https://insolentiae.com/qui-vous-pourrit-le-plus-la-vie-votre-manager-les-hommes-de-davos-ou-un-milliardaire-ledito-de-charles-sannat/?doing_wp_cron=1683701859.3073160648345947265625
Bonjour
Connaissez-vous “La Grande Relève”, de Jacques DUBOIN ?
Ça parle du travail, et ça pose quelques questions très pertinentes… Bien sûr, c’est en rapport avec votre sujet du jour, Charles.
Et il date de …. 1932.
Un peu comme les tragédies grecques qui sont d’une actualité flagrante !
Bonne journée
PS : ce livre peut se trouver sur internet. Je peux l’envoyer si nécessaire.
Pour avoir subi le harcèlement moral dans mon ancienne boite, je peux vous dire que les méthodes de manipulation, d’isolement, de mise soudaine sous pression, d’épuisement, sont tout à fait au point chez les pervers narcissiques qui sont aux manettes de certaines boites. Avec une mention particulière pour les associations, véritables nids à bons-à-rien et imposteurs.
Bonjour, les progrès de la technique ! Voyez les documents à produire pour un permis de construire ou pour un acte de vente chez le notaire. Il y a 50 ans, les copies par papier carbone limitaient leur nombre à 4 ou 5. Au delà c’était illisible. Puis est venue la photocopieuse avec une copieuse multiplication des copies. Puis les envois dématérialisés portant les copies à 20 ou 30 chez le notaire ! On économise le papier, mais on alourdit travail et procédures.
Il y a encore des gens de gauche pour penser que les 35H n’ont pas été une calamité et que les “dirigeants auraient dû jouer le jeu, réorganiser et embaucher suffisamment. Ah, l’idéologie n’est pas le chemin de l’intelligence……
A propos de la situation actuelle du travail: “dis, dessine moi un ordinateur et dessine moi un être humain”. Avez vous remarqué qu’un être humain a des émotions, des sentiments, des états d’âmes, des dysfonctionnements physiologiques, cognitifs, en bref qu’il doit traîner en plus de son cerveau tout un tas de quincaillerie humaine, et l’autre………pas (il suffit de bons techniciens). Et les dirigeants sont contents, ils ont recréé la négation de l’Humain, c’est à dire……l’esclavage.
LA TECHNIQUE NE DOIT PAS SURPASSER L’HOMME, ELLE DOIT ETRE A SON SERVICE, règle fondamentale, c’est ce qu’Illich appelle la convivialité.
Pour l’avoir enfreint, des temps très sombres, que dis-je des ténèbres nous attendent.
Les jeunes ont surtout l’impression de travailler pour rien. Les anciennes générations travaillaient dur mais les salaires progressaient, l’ascenseur social fonctionnait encore, l’immobilier était abordable. Bref, on faisait son chemin.
Aujourd’hui, on travaille pour des salaires trop faibles par rapport au coût de la vie et qui ne progressent que peu. Devenir propriétaire est un lointain rêve.
Beaucoup se retrouvent à 30 ans toujours au niveau zéro, l’impression de n’avoir rien fait et de ne pas pouvoir construire quoi que ce soit et se disent “A quoi bon trimer s’il n’y a rien au bout ?”.
Bah voyons, le travail c’est fatigant ! La paresse c’est mieux mais comment payer les factures alors ? Là ça coince.
Je pense quand même que nombreux sont les Français qui n’aiment pas le travail et ont perdu le goût de l’effort. La faute à cette société de loisirs et plaisirs avant toute chose qui vide le cerveau des populations et les incite à l’oisiveté, à l’égoïsme, à la surconsommation. Je l’ai constaté chez mes élèves il y a de nombreuses années déjà, et voilà le résultat : on n’ a plus envie de travailler ! Cela n’ enlève rien au fait que beaucoup de métiers sont devenus pénibles et insupportables avec des conditions de travail dégradées.
“Plus le salarié est « protégé » plus les méthodes sont en réalité perverses, destructrices et hypocrites. Une bonne insulte ou un bon coup de gueule est bien moins destructeur que la perversité de la mièvrerie.”
300% d’accord avec cette constatation !!!!
Enfin ce sujet est évoqué sans fausse pudeur !
En effet, l’hypocrisie est à tous les étages.
Se méfier des entreprises qui adhèrent au programme “Great place to work” : quand tout va bien, on n’a pas franchement besoin d’un sondage et de son analyse à l’échelle de l’entreprise. Quant tout va bien, et bien…tout va bien. Après ça peut néanmoins donner une évaluation grandeur nature. Dans ma boite, le dernier sondage de GPTW (ne pas confondre avec “ChatGPT” – j’ai pété trop fort, pardon !) on a eu droit à 3 relances : c’est dire la motivation des salariés à y répondre ! Et cela est déjà un indicateur très fort de l’état d’esprit dans l’entreprise…
D’accord avec votre analyse et je m’étais déjà exprimé sur le sujet lors de votre billet sur la perte inquiétante de 3 % de productivité.
Certes le management s’est dégradé, les tâches sont parfois trop variées et peut-être hors des compétences.
Mais demandez aux petits patrons, artisans,par exemple les garagistes, agriculteurs dans le domaine viticole ou arboricole. Les jeunes ne sont pas motivés, ils sont en permanence avec leur téléphone, ils n’ont aucune idée de la notion de rendement. Surtout intéressés par les primes, l’embauche se fait toujours avec quelques minutes de retard, par contre la débauche est plus qu’à l’heure. Surtout ne pas faire de brimades car ils vont voir ailleurs, ils ont très bien compris (comme les Russes et les Chinois que le rapport de force a changé, le patron est devenu le maillon faible car il a des difficultés à recruter.
Il suffit d’observer dans le secteur viticole et arboricole, qui travaille ? Alors que traditionnellement; la main-d’oeuvre était locale avec des salariés à l’année, dorénavant ce sont systématiquement des équipes de mercenaires . Des ex salariés plus fûtés que les autres créent des entreprises de prestation recrutant des armadas (10,20,30,100 et plus) qui offrent leur service, vous en voulez 20, on vous en met 20 le jour J et ça travaille ! Qui sont ces travailleurs ? Vous m’avez compris, suivez mon regard… ils arrivent des villes dortoir, ils travaillent sans broncher et n’ont pas l’accent du Pays !
Il suffit de traverser des villes superbes au riche passé comme Blaye ou Pauillac pour comprendre que derrière de belles façades, c’est plutôt une misère choquante.
En touriste dans la riche ville de Pauillac avec un brillant passé portuaire, j’ai eu l’occasion de discuter avec le maire qui m’a expliqué :” voyez la population, ce ne sont que des travailleurs occasionnels immigrés qui font des vacations au service d’énormes sociétés de service sans se sédentariser parce que les magnifiques châteaux parfaitement restaurés (inhabités) n’emploient plus que des saisonniers sauf les cadres bien de chez nous qui refusent de vivre au milieu du Médoc, préférant Bordeaux.
Au lieu d’avoir des salariés locaux vivant à l’année constituant une communauté, les conditions sont telles qu’ on préfère des nomades. Mais pourquoi ?
Désolé de dire que la main-d’oeuvre locale refuse ces boulots dits trop pénibles, “bas de gamme” et quittent les lieux à moins qu’ils ne préfèrent le chômage.
Ce n’est qu’un exemple mais dans le grand Sud Ouest, le système est ainsi.
Cela ne va pas s’améliorer puisqu’il y a une grosse
offensive un peu partout autour de la semaine
de 4 jours.
Des forums aux actus, de Lyon aux USA….on nous apprends qu’une majorité des gens serait favorable
à celle-ci, que des tests
sont déjà en cours, et que même si il faut
accepter une légère baisse de salaire, des journées plus longues ou un surcrôit de travail, tout le monde trouve ça fantastique !
Je ne sais pas comment on s’arrange avec ça,
surtout quand c’est subit plutôt que voulu.
Pour ceux qui aime travailler au quotidien
c’est quand même terrible.
Quand aux bas salaires, que faire de 3 jours chomés quand on a pas de quoi se payer des loisirs ?
Toujours plus de flexibilité , les petits bonhommes en mousse !
Et tjours moins de sécurité.
D’accord avec votre analyse et je m’étais déjà exprimé sur le sujet lors de votre billet sur la perte inquiétante de 3 % de productivité et je persiste
Certes le management s’est dégradé, les tâches sont parfois trop variées et peut-être hors des compétences.
Mais demandez aux petits patrons, artisans,par exemple les garagistes, agriculteurs dans le domaine viticole ou arboricole. Les jeunes ne sont pas motivés, ils sont en permanence avec leur téléphone, ils n’ont aucune idée de la notion de rendement. Surtout intéressés par les primes, l’embauche se fait toujours avec quelques minutes de retard, par contre la débauche est plus qu’à l’heure. Surtout ne pas faire de brimades car ils vont voir ailleurs, ils ont très bien compris (comme les Russes et les Chinois que le rapport de force a changé, le patron est devenu le maillon faible car il a des difficultés à recruter.
Il suffit d’observer dans le secteur viticole et arboricole, qui travaille ? Alors que traditionnellement; la main-d’oeuvre était locale avec des salariés à l’année, dorénavant ce sont systématiquement des équipes de mercenaires . Des ex salariés plus fûtés que les autres créent des entreprises de prestation recrutant des armadas (10,20,30,100 et plus) qui offrent leur service, vous en voulez 20, on vous en met 20 le jour J et ça travaille ! Qui sont ces travailleurs ? Vous m’avez compris, suivez mon regard… ils arrivent des villes dortoir, ils travaillent sans broncher et n’ont pas l’accent du Pays !
Il suffit de traverser des villes superbes au riche passé comme Blaye ou Pauillac pour comprendre que derrière de belles façades, c’est plutôt une misère choquante.
En touriste dans la riche ville de Pauillac avec un brillant passé portuaire, j’ai eu l’occasion de discuter avec le maire qui m’a expliqué : » voyez la population, ce ne sont que des travailleurs occasionnels immigrés qui font des vacations au service d’énormes sociétés de service sans se sédentariser parce que les magnifiques châteaux parfaitement restaurés (inhabités) n’emploient plus que des saisonniers sauf les cadres bien de chez nous qui refusent de vivre au milieu du Médoc, préférant Bordeaux.
Au lieu d’avoir des salariés locaux vivant à l’année constituant une communauté, les conditions sont telles qu’ on préfère des nomades. Mais pourquoi ?
Désolé de dire que la main-d’oeuvre locale refuse ces boulots dits trop pénibles, « bas de gamme » et quittent les lieux à moins qu’ils ne préfèrent le chômage.
Ce n’est qu’un exemple mais dans le grand Sud Ouest, le système est ainsi.
“Une bonne insulte ou un bon coup de gueule est bien moins destructeur que la perversité de la mièvrerie.”
C’est exactement ce que je disais à l’époque lorsque je travaillais encore, mais il faut que ça marche dans les deux sens car lorsque vous faites n’importe quoi il faut également que vous puissiez accepter ‘le coup de gueule (l’insulte il faut qu’ elle soit ‘bon enfant’).
Ce genre d’attitude qui était mienne (sauf l’insulte), attitude que je ne regrette pas pour une minute et que je préconise (car ç’est salutaire et ça a le bénéfice de clarifier une situation en deux minutes et de remettre l’Église au centre du village) m’a néanmoins valu ‘la porte’ à quelques mois de ma retraite.
Aucun regret….au contraire
Content d’être à la retraite ! Encore qu’ex artisan, j’étais libre de faire mes 60 h à ma convenance !!!!
Mais je constate que le monde salarié est devenu un univers moins “drôle” que celui de la semaine de 42h des années 60, du moins c’est ce que me disent des anciens. Il fallait bosser, mais globalement on était plus heureux, moins de pression, et pas qu’au boulot, et une vie moins chère.
Quoiqu’on en dise, les acquis sociaux font payer très cher lesdits acquis aux salariés à qui l’on demande encore plus. Les techniques ont évolué, mais pas sûr que l’homme n’ait pas quitté sa (souvent) condition d’esclave. Tout tient beaucoup au relationnel entre employés et employeur, et cela a existé de tous temps.
On pourrait ajouter aussi le faible niveau des salaires dans beaucoup de secteurs qui ne valorise pas le travail et l’épanouissement personnel
et l’ injustices de ceux qui restent à la maison en touchant un salaire et ceux qui s’en sortent pas en travaillant.
La com nous dit que ” TOUT VA BIEN ” pourtant !!
Il y a quelques dizaines d’années encore, on acceptait des conditions de travail très dures. Certains travaillaient dans les mines, au péril même de leur vie. Mais on le faisait car on savait qu’ainsi on permettait à sa famille de vivre décemment et qu’on offrait à ses enfants un avenir meilleur. Ainsi progressait-on de générations en générations. Maintenant, travailler durement pour s’appauvrir et voir que nos sont voués à un futur pire que le nôtre… Est-ce vraiment très motivent ?
N’est-ce pas là le fond du problème ?
Comme vous le décrivez le monde du travail est devenu particulièrement violent contre les salariés. En fait le salarié n’est plus une personne c’est une … “ressource humaine”.
Faire un bon produit ne sert plus a rien, les autres le font aussi. La continuité et le long terme non plus puisque le client peut à tout moment changer de fournisseur à moins que … on ai t quelque chose en plus: la réactivité.
Avant même de commencer la tâche le “manager” demande quand ce sera fini. Si c’est quelque chose que l’on a déjà fait par le passé on en a une vague idée sinon on en sait absolument rien.
Ceci amène toute une foison de technologies de gestion de projets plus là pour rassurer le management que pour aider les développeurs mais c’est pas grave on travaille dans une entreprise cool (mais sans baby foot).
Ce qui tue le travail, c’est le management complétement ubuesque et le mode projet à toutes les sauces.
Oui, le travail devient insupportable pour la plupart de ceux qui travaillent réellement, durement, et qui sont les grands oubliés du système.
Voyez-vous, je discutais dernièrement avec un groupe de techniciens, techniciens supérieurs et ingénieurs.
Un ingénieur me disait : “J’ai 37 ans et je gagne net, un salaire mensuel de 2380 €”. “Je dois travailler normalement 35h00 mais cela va bien au delà, jusqu’à parfois 45h00 et plus par semaine sans aucune majoration de salaire”. “De retour à la maison, il me faut préparer ma réunion du lendemain, préparer power-point, tableaux Excel explicatifs … etc. ” Le lendemain; c’est le départ à 6h00 / 7h00 du matin pour une réunion en salle, puis ensuite la gestion de la conduite des techniciens sur le chantier en cours “. “Le soir, retour vers 19h00 / 20h00, tout dépend de la distance du chantier par rapport à mon domicile”.
“Nous avons un gouvernement, me dit-il, qui se moque des travailleurs. Il n’ essaie pas de réduire les charges et impôts des PME en demandant à ce que cette différence soit portée et ajoutée aux salaires des travailleurs. Non non, même les syndicats demandent à ce que les entrepreneurs paient davantage d’impôts et de taxes pour en fait les liquider.
Alors, ou allons nous, qu’allons nous faire de cette France ?”
“Il y avait simplement encore une fois me dit-il, urgence à augmenter le corps enseignant, comme ils le font régulièrement tous les 6 mois, pour les salaires ou pour des primes.”
“Pourquoi pas me dit-il, mais moi qui ai fait des études techniques difficiles pour concevoir l’avenir, moi qui ai un travail maintenant compliqué et extrêmement prenant, moi qui travaille pour créer de l’économie, je regrette fortement de ne pas être entré dans le corps enseignant. “Mon taux horaire de travail réel serait plus du double, car un instituteur/enseignant travaille 25h00 et vraiment beaucoup moins pour ceux qui sont dans les lycées et écoles supérieures, avec à la clef, +/- 5 mois de vacances annuelles”.”
“Faites le calcul Monsieur”, me dit-il, “je suis vraiment perdant sur toute la ligne, car je n’ai aucune vie de famille possible, et malheureusement, je suis loin d’être le seul.
Le gouvernement ne s’occupe que de ceux qui peuvent voter pour eux, ceux qui ont la même fibre sociale et c’est tout.”
Il est certes déjà trop tard pour créer un monde juste, un monde réel et concret, qui donne à chacun la niac de vouloir mouiller le maillot pour réussir.
Mouiller le maillot, cela mérite compensation, sans avoir besoin d’avoir à s’expatrier pour un meilleur salaire et surtout pour moins d’impôts, car la France est tout de même championne dans ce domaine et le reste à vivre devient de plus en plus déplorable pour ceux qui se prêtent à l’effort”
Ainsi va la vie en France, et nous n’y pourront rien.
Bonjour
Je viens de me faire licencier à 60 ans pour inaptitude suite à une maladie professionnelle reconnue par le CCRMP pour harcèlement.
Déjà à 55 ans les entreprises ne veulent plus de vous, alors on fait quoi entre 55 ans et 64 ans ?
Encore un non sens dans ce pays qui me semble être devenue qu’une république bananière.
En tant qu’ancien DSI dans une grosse entreprise Quimpéroise, je confirme que les employés sont espionnés à leur insu grâce à des logiciels sur leurs PC, et particulièrement en télétravail.
Je m’y étais opposé, j’ai été viré.
Cordialement
C’est pour ça que j’ai quitté les bureaux pour l’atelier. J’ai laissé derrière moi le monde des derniers hommes et de la technocratie pleine d’intrigue et de ressentiment pour trouver le bon sens terre à terre de l’homme ordinaire.
Une bonne insulte n’est pas acceptable non plus !
Le management (invention américaine) révolte notre nature, parce qu’il est contraire à notre culture européenne.
Notre nature est issue de dizaines de siècles, avec des structures dérivées des armées d’une part et des maîtres-artisans d’autre part.
Nous estimons, du fond de nos personnes, qu’un manageur incapable de faire le travail d’un de ses subordonnés, incapable de lui montrer comment il ferait et comment il demande à ce que ce soit fait, n’a pas de légitimité à commander.
Ca fait 20 ans que je le dis : il faudra travailler de plus en plus pour payer pour de plus en plus de personnes qui en font de moins en moins… A moins d’émigrer bien sûr ( ce que j’ai fait ainsi que la plupart des gens qui “faisaient”… du coup, il y en a de moins en moins qui font de plus en plus ). Sur ce… à plus ! ( et j’espère que ça vous a plû )
L’assistanat social tue le travail…Un de mes élèves de BTS me disait, il y a maintenant 25 ans, : mais, Monsieur, vous voulez que je devienne Technicien Supérieur alors que dans mon quartier, à Marseille, avec le RMI et les trafics (drogue et “tombé du camion” en particulier) je gagnerai 10 fois plus chaque mois en me la “coulant douce”….Sans commentaire!
Tout à fait d’accord avec vous Charles. La plaie, le management !!!
Avant de faire la réforme des retraites il eut été intelligent de comprendre pourquoi les gens ne veulent plus travailler !
Une réforme du travail.
Marre de ces petits c… juste sortis des écoles, qui ne connaissent pas le monde du travail mais à qui on a appris la maltraitance psychologique sur les salariés au nom du profit.
C’est juste bon pour les américains. Nos valeurs sont différentes preservons les par pitié
En fait c’est un nouvel esclavage où travailler c’est faire un truc qu’on n’aime pas et où on est mal payé. Mais il y a une exception : être élu là c’est faire la sieste ou jouer à des jeux vidéo, voire regarder des films porno sur sa tablette à l’assemblée et être bien payé. Beh oui de nos jours aucun maghrébin ne veut travailler à la chaine comme dans l’automobile des années 60
C’est la première fois que je laisse (ou la deuxième fois, je ne sais plus) un commentaire sur ce site.
Juste pour écrire je suis en total accord avec le dernier paragraphe de cet article
@thierry sur 10 mai 2023 à 11 h 48 min
Il faut saisir la justice !
Salut Charles, salut à tous,
Il me semble dans mon entourage qu’il y a également une énorme perte de sens dans les métiers de chacun.
En discutant avec mon médecin traitant elle me disait qu’elle passait un temps infini a remplir de la paperasserie plutôt qu’à soigner les gens, c’est ce que j’entends aussi de la part d’un copain gendarme, ces histoires de faire des justificatifs constants c’est épuisant, et infantilisant..
mais ça, on a l’habitude de la part de ce gouvernement en particulier.
les gros problèmes (à mon sens) dans ce pays, l’éna, science popot, la gauche…