Le sauvetage de First Republic aura des “dommages collatéraux” selon Mohamed El-Erian l’ancien patron de PIMCO qui a été racheté par Allianz et qui est le plus gros fonds obligataire de la planète.

Pour Mohamed El-Erian “la solution qui a émergé tôt lundi matin traite la menace immédiate d’une faillite désordonnée de First Republic et, par conséquent, n’alimente pas le risque déjà inconfortable d’éventuelles perturbations supplémentaires pour d’autres banques régionales et communautaires. Pourtant, les dommages collatéraux potentiels et les conséquences involontaires sont loin d’être négligeables”

“L’économiste a critiqué à plusieurs reprises la Réserve fédérale pour avoir considéré l’inflation comme transitoire il y a quelques années, avant de finir par se démener pour contenir le problème en lançant la campagne de resserrement monétaire la plus agressive depuis les années 1980.

Selon El-Erian, il y aura quatre conséquences notables pour le système financier américain suite au sauvetage de la First Republic Bank

1/ “Premièrement, les États-Unis ont désormais un système bancaire plus concentré, avec ce qui était considéré il n’y a pas si longtemps comme des banques “trop grandes pour faire faillite” ou “trop grandes pour être gérées” qui deviennent encore plus grandes”

2/ “Deuxièmement, il y a encore plus de doutes sur la nature du système de facto d’assurance des dépôts en place.”

3/ “Troisièmement, le risque de composition au sein du système bancaire d’une diminution des crédits accordés à l’économie se poursuivra, ce qui pourrait aggraver les vents contraires à une croissance élevée et inclusive.”

4/ “Enfin, le coût total de la résolution de First Republic reste à évaluer, y compris la manière dont le fardeau sera réparti entre les secteurs public et privé et, par conséquent, l’ampleur du “sauvetage” des 11 banques qui avaient d’importants dépôts auprès de First Republic.”

La crise bancaire, vous le comprenez entre les lignes, non seulement n’est pas terminée mais surtout, nous n’avons pas encore vu ses conséquences concrètes se matérialiser dans l’économie réelle, car tout cela prend du temps.

Oui, les banques vont devoir réduire les crédits, encore plus lorsque les défauts de remboursement sur les crédits déjà donnés augmenteront avec la crise fragilisant un peu plus les bilans des banques.

Nous ne sommes qu’au début de la crise.

Charles SANNAT

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