Mes chères impertinentes, chers impertinents,

C’est une dépêche de la l’agence Reuters qui revient sur les dernières déclarations d’Andrea Enria, président de l’Autorité bancaire européenne. Rien de moins.

C’est dire si c’est une source aussi officielle qu’autorisée.

Voici ses principales déclarations lors d’un colloque à Bruxelles qui s’est tenu hier lundi.

« Le secteur bancaire de la zone euro est solide mais, alors qu’une récession se profile, la Banque centrale européenne (BCE)tient à ce que les établissements de crédit vérifient leurs prévisions en matière de fonds propres avant un hiver sans doute difficile ».

Vous remarquerez la formule d’usage et pour la figure de style imposée mais qui n’a strictement aucun intérêt « le secteur bancaire est solide »… bien sûr. Tout est solide tant que tout reste dans des normes et des moyennes standards. Nos systèmes gèrent uniquement les moyennes avec des écarts types relativement faibles. Tout ce qui est évènement extrême est évidemment hors moyenne et donc hors cadre et pose potentiellement de gros problèmes.

« Nous incitons les banques à mettre vraiment l’accent sur la concentration d’expositions aux secteurs qui sont particulièrement dépendants de l’énergie et vulnérables aux chocs énergétiques ».

Et oui… et des secteurs vulnérables aux chocs énergétiques il y en a un paquet. Un paquet donc d’entreprises qui risquent de faire faillite puisque les gouvernements européens ne protègent pas les sociétés avec un bouclier tarifaire. Toutes les industries, tous les métiers qui consomment beaucoup d’énergie pour produire des biens à faible valeur ajoutée vont faire faillite et cesser de travailler. C’est déjà le cas en Allemagne avec le plus gros fabricant européen de papier toilette qui a déposé son bilan. Et oui, le papier toilette cela ne se vend pas très cher mais nécessite beaucoup d’énergie, de même que toute l’industrie du verre qui va de la bouteille en verre pour le vin ou le jus d’orange jusqu’au pot de yaourt. Cela va en faire des dépôts de bilan en 2023.

« Nous demandons donc aux banques de revoir leurs prévisions de fonds propres dans des scénarios sombres, défavorables, et nous allons entamer le dialogue avec elles. »

Ici le dialogue va consister à faire passer des tests de résistance aux banques, mais aussi à augmenter leurs provisions pour « coût du risque » comme on appelle le taux de défaut dans les banques.

Mais ce n’est pas tout.

Andrea Enria a aussi parlé et évoqué les sociétés présentes dans le domaine du « financement d’immobilier commercial ou résidentiel comme dans le crédit à la consommation étaient particulièrement exposées à la remontée du coût du crédit, ce qui justifie selon lui une attention particulière ».

Et là, si vous m’avez suivi jusqu’ici, vous comprenez mieux pourquoi la Banque de France ne relèvera pas plus que ce que la formule de calcul prévoit le taux d’usure. La Banque de France sait qu’il va y avoir une crise immobilière monumentale. Elle le sait parce que c’est la BCE qui va la provoquer volontairement. Il faut donc forcer les banques à réduire massivement les crédits accordés pour éviter trop de casse.

C’est la première fois que la Banque de France agit de cette manière-là. Je pense que la crise immobilière qui arrive peut être potentiellement un véritable krach. Mais nous en reparlerons.

Enfin, Enria évoque le problème des produits dérivés. « Et puis il y a aussi le problème de l’exposition à la compensation de dérivés d’énergie, que nous avons identifié récemment ».

Je ne pense pas que ces problèmes soient majeurs, car au niveau européen il devrait être décidé une suspension de ces produits pour éviter une explosion du système financier.

N’oubliez pas que ce sont toujours les banques centrales qui créent les crises en augmentant de manière significative les taux d’intérêt. Quand ces hausses de taux se conjuguent avec une hausse des prix de l’énergie alors, la récession qui frappe les économies est toujours très forte, démultipliée même.

Une récession n’est jamais la fin du monde. Loin de là. C’est même une période bénie pour acheter des actifs pas chers et gagner beaucoup d’argent. Et à chaque crise, ce sont toujours les mêmes, les grosses banques, les gros fonds qui en profitent. Vous aussi vous devez voir cette période de crise et de récession comme une possibilité d’acquisition d’actifs. C’est pourquoi, le meilleur placement aujourd’hui est d’être en cash et d’attendre les soldes. Patiemment. Ce sera une des grandes thématiques des lettres stratégies des prochains mois !

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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