Hoooo… les vilains chinois qui dégradent la notation des États-Unis d’Amérique !! Ce n’est pas bien… D’un autre côté, c’est assez justifié.
Charles SANNAT
Dans un rapport rendu public le 16 janvier, l’agence de notation chinoise Dagong a annoncé sa décision de réviser à la baisse la crédibilité souveraine du dollar américain en tant que monnaie légale nationale et devise internationale, le dégradant de la catégorie A- à BBB+ assortie d’une perspective défavorable.
D’après le rapport, le gouvernement des États-Unis dispose d’encore moins de ressources lui permettant de régler ses dettes à cause d’une longue influence néfaste de la superstructure sur la base économique, et cette situation tend à empirer suite au lancement d’un nouveau tour d’allègement fiscal qui ne lui servira qu’à diminuer les revenus. L’administration américaine est en réalité de plus en plus dépendante de ses endettements, et par conséquent de moins en moins solvable.
Dagong ne croit pas que les dispositions fiscales entrées en vigueur début 2018 puissent sauver l’économie d’endettement américaine, et prévoit ainsi un nouveau ralentissement après une croissance de 2,3 % en 2018. Plus précisément, ces nouvelles dispositions contribueraient à ramener les revenus fiscaux américains à 14 % du PIB en 2022, tandis que le gouvernement central des États-Unis souffrirait par conséquent d’une augmentation de son déficit financier de 3,9 % en 2018 et de 4,1 % en 2019 en raison des dépenses accrues en matière de défense nationale, d’infrastructures et d’autres dépenses indispensables.
Dagong estime par ailleurs que l’endettement du gouvernement américain va encore augmenter en raison de la pression de son échéancier, arguant que ses revenus fiscaux lui permettront d’en couvrir au maximum 14,9 % en 2018, 14,2 % en 2019, et 12,1 % en 2022.
Pire encore, la valeur de liquidation des actifs convertibles du gouvernement américain ne pourrait couvrir que 7,3 % de ses échéances en 2017, ce qui signifie qu’il devra encore recourir à la monétarisation de ses dettes pour maintenir un équilibre apparent entre ses ressources et ses endettements, dont le coût sera alourdi par les démarches de la FED visant à augmenter les taux d’intérêt et à alléger son bilan.