Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,
C’est une étude du Centre pour la recherche économique et ses applications (CEPREMAP) qui est l’un des laboratoires de l’Ecole d’économie de Paris, réalisée par les économistes, Ariell Reshef et Farid Toubal qui met au cœur de l’actualité économique le destin dramatique des classes moyennes.
Leur étude de 96 pages est intitulée « La Polarisation de l’emploi en France » et démontre que la structure de l’emploi en France s’est profondément modifiée ces dernières années.
L’effet « sablier ».
Vous voyez bien la forme d’un sablier… de moins en moins de sable en haut (les très riches) pas de sable au milieu (les classes moyennes) et de plus en plus de sable en bas… (les pauvres bien évidemment).
Cette étude met en chiffres ce que tout le monde, enfin tous ceux qui vivent dans la vraie vie, sentent et pressentent à savoir que les classes moyennes souffrent terriblement, et cela n’est pas seulement le cas en France, c’est un phénomène que l’on retrouve dans tous les pays occidentaux.
Nous en connaissons parfaitement les causes.
Mondialisation/délocalisation/immigration sans que cela ne soit un classement scientifique du poids de chaque élément, puisque ces 3 éléments contribuent à mettre chacun en concurrence avec tous, ce qui a pour effet d’exercer une pression à la baisse sur les salaires.
Le couple « robotisation/informatisation » de la société, qui crée beaucoup d’emploi en en détruisant plein d’autres.
La polarisation est le mot savant pour l’effet sablier !
« La France a subi un changement structurel rapide au cours des trois dernières décennies. Elle n’est plus seulement spécialisée dans quelques domaines du secteur manufacturier mais s’est tournée vers celui des services : recherche et développement, activités de commerce ou du secteur financier. Le marché du travail, en accroissant la proportion des emplois à bas et haut salaire au détriment des emplois intermédiaires, s’est fortement polarisé – et la crise de 2008 a exacerbé ce phénomène, probablement lié à l’essor des nouvelles technologies et à l’élargissement de la mondialisation.
Vecteur d’inégalités salariales, la polarisation de l’emploi ravive aussi les tensions sociales et les passions politiques. Pour autant, les effets négatifs de ces changements majeurs ne sont pas inévitables ».
Evidemment si vous êtes un très fort en math que vous êtes diplômé de Polytechnique et que vous êtes tri-lingue, les choses se passent plutôt bien pour vous, mais pour tous les autres, c’est Gilets Jaunes, Brexit ou… le trumpisme.
Ce n’est ni bien ni mal, cela matérialise le mal des classes moyennes qui disparaissent…
D’ailleurs pour approfondir ce sujet très important vous pouvez lire ou relire ces articles.
« Baisse dramatique de l’espérance de vie des hommes blancs de la classe moyenne américaine ! » ici.
Alerte enlèvement. Disparition inquiétante des classes moyennes! ici.
Pouvoir d’achat : le grand blues des classes moyennes! ici.
« Les taux négatifs provoqueront la ruine des épargnants et des classes moyennes » ici.
Le problème majeur c’est qu’un pays évolué, n’est évolué que parce qu’il dispose d’une classe moyenne suffisante.
Le principal critère pour faire la différence entre un pays émergent et un pays développé, ce n’est pas le PIB ou le PIB par tête, c’est la présence d’une véritable classe moyenne, éduquée, et financièrement prospère en termes de pouvoir d’achat.
Cela veut dire que pendant que des pays émergent, nous, nous nous immergeons… et ce n’est pas une bonne nouvelle pour notre futur.
Ce phénomène où la France compte de moins en moins d’employés de bureau et d’ouvriers qualifiés s’est accéléré depuis la faillite de Lehman Brothers, autrement dit depuis la crise de 2008.
Pour les deux chercheurs d’ailleurs « la technologie exerce un impact omniprésent sur la répartition des emplois, tandis que l’effet direct du commerce international est plus nuancé » ou encore « la mondialisation et le progrès technologique ont joué plus fortement en France ces vingt dernières années que dans les autres pays de l’OCDE ».
Que faire pour lutter contre la disparition des classes moyennes ?
Pour eux la réponse est « simple ». Il faut investir dans la formation !
« Il est important de disposer d’un système de formation professionnelle flexible et réactif, visant à aider les personnes qui perdent leur emploi à acquérir rapidement les compétences nécessaires pour un prochain poste, qui pourra relever d’une profession différente ».
Bien évidemment qu’il faut former, et dans un monde de plus en plus technique et complexe, il doit y avoir une énorme ambition éducative pour nos enfants alors que nous assistons plutôt à l’inverse. Nous sommes entrés dans le siècle de la connaissance et nous n’avons jamais autant réuni les conditions de la médiocrité.
La formation n’est que l’un des piliers, il faut aider à créer les conditions économiques favorables à l’entrepreneuriat, il faut également revoir la fiscalité pour inciter à la production locale et aux circuits courts, il faut intégrer l’économie circulaire, il faut aussi prendre en compte la nécessité d’une forme de protectionnisme doux permettant de tendre vers une concurrence libre et non faussée ce qui signifie de refuser les distorsions manifestes en faisant jouer les clauses de sauvegarde systématiquement.
On peut aussi envisager de retrouver notre souveraineté monétaire et budgétaire pour se doter de leviers d’actions plus nombreux et plus efficaces.
Bref, le massacre des classes moyennes est la conséquence du système économique tel qu’il est pensé.
Favoriser les classes moyennes c’est rompre définitivement avec l’idéologie maastrichtienne et mondialiste qui entraîne notre paupérisation massive…
C’est exactement d’ailleurs la politique que tente de mener Trump. On peut ne pas être “trumpiste” sans pour autant nier qu’il pose les bonnes questions sur les bons sujets!
Il est insulté et vilipendé pour cela.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
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