Comme vous le savez, en Syrie c’est l’enfer, surtout à Alep.
N’oubliez pas que, dans la Novlangue imposée par ces grands psychopathes qui nous dirigent, Alep n’a pas été libérée de l’État islamique, non, Alep… est tombée aux mains du régime de Bachar.
Alep, ville martyr à cause de Bachar et de son allié effrayant, un ogre mangeur d’enfant tous les matins au petit déjeuner… le sinistre Poutine.
Ni Poutine, ni Bachar ne sont des saints. Ni même Hollande d’ailleurs, qui confesse dans son livre Un président ne devrait pas dire ça faire exécuter régulièrement des sales gus a priori, mais comme aucun juge ne se prononce, ni qu’aucun procès n’a lieu, finalement, Hollande peut faire exécuter n’importe qui sans que sa vantardise n’émeuve grand monde… surtout à gôôôôche.
Quand on dirige un pays, les bons sentiments ont rarement leur place. La raison d’État et les sales besognes existent. Ne le nions pas.
Ne nions pas non plus que les guerres c’est rarement propre.
Mais cette guerre en Syrie, nous l’avons en grande partie provoquée
Nous l’avons provoquée pour de sombres histoires de puissance.
Nous l’avons entretenue en finançant et en armant, y compris nos pires ennemis, ceux au nom desquels certains ici, dans nos propres rues, tuent et massacrent.
Pour faire cette guerre, l’État ET les journalistes, ont menti. Consciemment. Régulièrement. Quotidiennement. Ils sont devenus des agents de propagande, parlant de rebelles alors qu’il s’agit des soldats de l’État islamique. Nous le savons. Nous savons tout, depuis le début.
Je vous ai relayé cette vidéo où Calvi reconnaissait qu’ils, “la presse”, faisaient de la propagande et ne disaient pas la vérité.
Aujourd’hui, c’est au Nouvel Obs de saluer le courage d’Yves Calvi.
C’est bien.
Ne nous en plaignons pas.
La vérité est un travail de tous les jours, un effort.
La vérité, ou en tout cas sa recherche, c’est le fondement même de la vocation de journaliste. L’ambition de la vérité est, ces derniers temps, totalement oubliée. La vérité est la grande victime du totalitarisme marchand à l’œuvre dans nos pays.
Il faut être courageux et accepter d’entendre “vos paroles salies et travesties par des gueux”.
Pourtant, la vérité finit toujours par déchirer le voile du mensonge.
Le président de la République, qui termine ses derniers mois de mandat, restera à jamais coupable d’avoir organisé un mensonge hallucinant, d’avoir orchestré une véritable propagande, et de nous avoir entraînés dans une guerre qui, sur notre sol, a eu pour conséquence le massacre de 300 de nos concitoyens, de toutes les couleurs, unis dans la mort.
Il y a des choses impardonnables.
Il y a des choses inexcusables.
Cela porte le nom de “haute trahison”.
Ci-dessous l’article du Nouvel Obs.
Charles SANNAT
Le courage d’Yves Calvi
Mi-décembre, l’ancien présentateur de “C dans l’air” désormais sur LCI a fait preuve de probité journalistique, qualité moins répandue qu’on ne le croit.
C’est un paradoxe : quand un journaliste pose un acte de courage, on en parle dix fois moins que quand un autre “dérape” (comme on dit maintenant). La chose vient d’arriver au détriment d’Yves Calvi qui reprend désormais sur LCI, sous le titre “24 Heures en questions” (du lundi au vendredi, à 18h10), une émission comparable à son ancien “C dans l’air” de France 5. De quel courage s’agit-il ? On pourrait tout aussi bien parler de probité journalistique, qualité moins répandue qu’on ne le croit. L’auteur de ces lignes a d’autant plus envie de saluer cette probité que, dans “TéléObs”, il a plusieurs fois dénoncé le néolibéralisme subliminal qui ressurgissait dans l’ancien “C dans l’air” dès qu’il était question d’économie.
Cet acte de courage mérite donc d’être raconté. Tout commence le 15 décembre. L’émission est intitulée “Alep seule au monde”. Dans sa présentation, Calvi reprend la rhétorique en usage sur le martyre de la ville, l’agonie de sa population au milieu des ruines et l’impuissance collective. Ses quatre invités sont les suivants : Isabelle de Gaulmyn, rédactrice en chef adjointe à “la Croix”, le général Vincent Desportes, ancien patron de l’École supérieure de Guerre, Frédéric Pons, journaliste et professeur à Saint-Cyr, et Frédéric Pichon, auteur d’un livre remarqué sur la Syrie (Syrie, pourquoi l’Occident s’est trompé, éditions du Rocher, 2014).
Dès les premiers échanges, les remarques de chacun des invités ont tout pour surprendre l’animateur tant elles prennent le contre-pied des “éléments de langage” en usage, à ce moment-là, dans les médias. On explique d’abord que ces bombardements, en effet effroyables, ne concernent pas “la ville d’Alep” mais seulement deux ou trois quartiers de l’est de la cité. Un invité précise même qu’ils correspondent à un ou deux arrondissements de Paris. Le reste de la ville — Alep-Ouest — n’est pas touché, et ses habitants se félicitent ouvertement de la reconquête annoncée des quartiers Est par l’armée syrienne. Isabelle de Gaulmyn, dont le journal a suivi de très près cette actualité, ajoute qu’il fut un temps où la tragédie était dans l’autre sens. L’Ouest — notamment les chrétiens — recevait les obus et les missiles tirés par la rébellion des quartiers Est, dont les djihadistes. À ce moment-là, ajoute-t-elle, l’opinion occidentale ne s’était guère émue. Le général Desportes enfonça le clou en ajoutant qu’aujourd’hui, l’émotion — compréhensible — suscitée par les bombardements des lointains quartiers Est concernait une population civile prise en otage par les djihadistes, ces derniers, pour une bonne part, étaient les mêmes que ceux que la France bombarde avec ses avions Rafale à Mossoul, en Irak. Très vite, on sentit Yves Calvi désarçonné par la convergence de ces témoignages qui, tous, illustraient une faillite de la diplomatie française (et des grands médias hexagonaux). Laquelle diplomatie était aussi confuse et changeante que celle de Vladimir Poutine fut déterminée et constante.
Au final, répondant à la question d’un téléspectateur, Vincent Desportes rappela que, dans l’Histoire, les sièges des grandes villes furent à la fois très longs et très meurtriers : Leningrad, Stalingrad, Sarajevo, Falloujah, etc. Après avoir argumenté pied à pied avec ses invités, Calvi ne dissimula plus son embarras. Il confessa même sa crainte d’avoir organisé une émission “révisionniste”. Du coup, moins d’une semaine plus tard, le 21 décembre, Yves Calvi choisit de revenir sur le sujet d’Alep avec, cette fois, un seul invité : Eric Denécé, directeur du Centre français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Or, non seulement ce dernier confirma les analyses de l’émission précédente, mais il en rajouta sur les médias, en parlant d’une “énorme falsification de l’information”, allant jusqu’à dire crûment : “On s’est fait rouler dans la farine avec Alep.”