La Chine est assise sur un trésor de plus de 3 500 milliards d’euros de réserves de changes en dollars alors que peut-elle en faire ?

Acheter massivement de l’or ? Impossible car cela ferait exploser les cours à la hausse alors elle conserve tout l’or extrait de Chine (premier producteur) et en importe autant, tout en contrôlant désormais une grande partie du marché international.

Elle cherche donc à racheter des actifs tangibles dans le monde entier, et c’est le cas aussi bien des terres agricoles que… des entreprises et des savoir-faire auxquels elle peut ainsi accéder.

Ces investissements sont donc une des moins mauvaises façons pour la Chine et le monde entier de “dédollariser” et “désaméricaniser” l’économie mondiale. En rachetant des actifs, la Chine réinjecte ses dollars de façon douce et progressive dans le système mondial.

Encore une fois, c’est une bonne stratégie.

Charles SANNAT

Cette année, la Chine a acheté plus d’actifs que les USA.

Le portefeuille d’investissement des hommes d’affaires chinois s’étend à des projets très divers — des compagnies pétrolières et gazières aux clubs de football italiens.

La Russie attire traditionnellement les Chinois pour ses hydrocarbures mais ces dernières années, les intérêts du grand voisin asiatique se sont davantage tournés vers l’industrie automobile et les technologies.

La somme totale des acquisitions étrangères par la Chine est estimée cette année à 206,6 milliards de dollars, soit 102 milliards de dollars de plus qu’en 2015, rapporte l’agence Bloomberg.

Les compagnies chinoises achètent des actifs étrangers plus vite que leurs concurrentes américaines, qui ont dépensé seulement 179 milliards de dollars en 2016.

Les acteurs du marché expliquent cette politique d’investissement active de la Chine par la volonté de son élite de reformater le système économique du pays, actuellement orienté sur les exportations, au profit de l’accroissement de la consommation intérieure.

Le Washington Post rappelle qu’en 2014, les Chinois avaient acheté 4,7 milliards de dollars d’actifs du holding américain Smithfield Foods Inc. (production de porc).

Cette année, les investisseurs chinois ont surpris les acteurs du marché par leurs placements dans des secteurs « secondaires » : en juin, la compagnie chinoise Suning Commerce Group a acheté pour 270 millions de dollars, 68,55 % des actions du club de football italien Inter Milan.

En octobre, le holding Alibaba Group a acheté une part minoritaire d’Amblin Partners — le studio du célèbre réalisateur américain Steven Spielberg. Selon le contrat, le holding se chargera de promouvoir des films sur le marché chinois.

Sur le marché russe, les investisseurs chinois s’intéressent essentiellement aux ressources énergétiques. En 2016, la compagnie pétrogazière Itera a vendu pour 90 millions de dollars au holding chinois Winsway Group 60 % du projet d’exploitation du gisement de charbon Apsatskoe, dont les ressources sont estimées à 2,2 milliards de tonnes, d’après un communiqué de presse de la compagnie.

Toutefois, ces dernières années, l’activité des Chinois s’est déplacée du côté des technologies informatiques et de l’industrie automobile.

En 2015, le holding REX Global Entertainment Holdings a acheté 64,9 % des parts des smartphones russes Yota pour 100 millions de dollars.

En 2014, la compagnie Great Wall Motors a entamé la construction d’une usine automobile dans le parc industriel Ouzlovaïa dans la région de Toula, où seront assemblés quatre modèles du tout-terrain Haval.

En été 2015, un autre constructeur chinois, Lifan Industry Group, a lancé la construction d’une usine dans la région de Lipetsk.

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