Réformer les dates de péremption, une solution pour lutter contre le gaspillage ? Oui c’est une bonne idée, mais cette bonne idée ne sera pas sans conséquence sur… les prix, et cela sera vraisemblablement très significatif. Explications.

“Les dates de péremption, mises en place pour prévenir tout risque sanitaire, suscitent la confusion chez certains consommateurs au point de contribuer à 20 % du gaspillage dans les foyers, et certains appellent à les réformer.
“À consommer de préférence avant” (date de durabilité minimale, DDM), “à consommer jusqu’au” (date limite de consommation, DLC) : ces formulations ne sont-elles pas dépassées, s’interroge Rose Boursier-Wyler, de l’application mobile “Too Good To Go” ?

Cette appli antigaspillage, qui vise à “sauver” à prix réduit des repas qui seraient sinon jetés à la poubelle, a décidé de s’attaquer au problème de la “crédibilité” et de la “légitimité” de ces mentions, réglementées au niveau européen. Une pétition, intitulée #ChangeTaDate, vient d’être lancée à destination des industriels et des distributeurs pour “qu’ils clarifient leurs dates de péremption”, explique sa fondatrice, Lucie Basch.

Concrètement, comment sont définies les limites de consommation ?

“Dans nos laboratoires, nous faisons des tests de vieillissement accéléré pour voir comment le produit se comporte”, explique Claire Meunier, de chez Coca-Cola, en tenant compte de trois critères : la dimension sanitaire (absence de bactéries), la qualité (le goût) et les propriétés intrinsèques (vitamines, minéraux).”

Le problème, pour la suite, c’est que les pertes liées aux dates représentent 20 à 30 % des quantités achetées.

Si demain plus personne ne gâche, alors en théorie c’est une chute de 30 % de la consommation.

Pour compenser cela, le marketing rentrera en scène, et je vois d’ici la pub. “Nouvelle formule qui dure 10 fois plus longtemps”, “la marque bidule innove pour vous”, et les prix itou suivront et augmenteront de 30 % également !

C’est une excellente mesure, mais profondément inflationniste.

Pourquoi une excellente mesure alors ?

Parce que la nourriture doit avoir un véritable coût, un véritable prix, de même que l’énergie pour se chauffer, et si les coûts pour couvrir les besoins essentiels augmentent, il y aura moins d’écrans plats, de télés et de tablettes “made in China”, des outils et des produits non indispensables qui représentent une part trop importante du budget des Français.

Charles SANNAT

AFP via Boursorama.com

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