Je trouve qu’il y a dans notre pays une forme de détestation des « patrons » assimilés à des « riches » forcément vilains qui est assez détestable.

Lorsqu’un « patron » échoue, que sa société fait faillite, par sa faute ou en raison, ces dernières années d’évènements terribles pour les entreprises comme le Covid ou l’inflation et la guerre en Ukraine avec des tarifs de l’énergie devenants délirants, ils essaient d’abord de garder leurs salariés car sans salariés pas de de société pouvant tourner, donc pas de chiffre d’affaires. Alors ils les gardent même s’ils ne doivent plus se payer eux. Je ne parle pas des patrons-salariés du CAC 40, qui ne sont que salariés comme les autres et qui ne méritent en aucun cas des salaires plusieurs dizaines millions d’euros.

Puis quand la faillite est là, les dettes sociales et une grande partie des dettes fiscales restent dues… et c’est souvent la descente aux enfers. Une SARL n’est une société à responsabilité limitée qui a de grosses limites !

Les charges sociales restent dues par le patron.

Plus grave.

L’épouse du patron, tenez-vous bien, même mariée en séparation de bien est solidaire de ces dettes fiscales et sociales.

Oui, c’est le miracle de la France.

Les « gentils-pauvres-salariés » c’est ironique évidemment, et je ne parle pas de tous ceux qui ont compris que dans les petites entreprises la barque est en générale commune et heureusement ils sont nombreux, non je pense à ceux qui « vomissent » par nature et de manière instinctive tout ce qui est « patrons » ou « riches » ou les deux, sans avoir un seul instant conscience de ce que cela implique. De ce que les responsabilités impliquent (et pour cela inutile d’être « patron », dès que l’on devient un « manager » ou un responsable dans son métier, on le comprend bien vite).

Cet article du Parisien (source ici) qui explique qu’en 2023, plus de 51 000 chefs d’entreprise ont perdu leur emploi selon une étude. Une hausse de 33 % sur un an. Avec plus de 10 000 « chômeurs » pour le bâtiment et plus de 5 000 pour la restauration, ces deux secteurs sont les plus touchés, nous montre à quel point les choses sont nuancées.

A quel point il n’y a pas d’entreprise sans patron, sans actionnaire, sans capital, et bien entendu, qu’aucune entreprise ne peut tourner sans salarié, tout le monde ayant besoin de l’autre !

Il faut donc trouver les « bons » autres.

Ceux qui ont compris que nous avons tous besoin les uns des autres pour sécuriser nos gagne-pains, et ce sera de plus en plus vrai dans les années qui viennent.

Nous allons devoir tous ramer ensemble, en rythme, fortement, et dans la même direction pour sauver nos emplois et nos salaires.

C’est pour cette raison essentielle qu’il faut combattre les discours minables et stéréotypés du genre « méchant patron » (et effectivement ils ne sont pas tous gentils mais pas moins que les salariés qui ne sont pas tous gentils, ou très… investis).

Charles SANNAT

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