Je vais, ces prochains jours, vraisemblablement traiter de ce sujet tant il risque d’être prégnant dans notre quotidien de cette fin d’année.
A voir la colère qui monte, et la colère qui n’a jamais cessé de gronder, ce n’est pas réellement une grève pour protéger les régimes spéciaux, qu’une grève générale et reconductible contre le régime Macron !
Celui qui est vécu comme la casse systématique de ce qui restait de colonne vertébrale sociétale à notre pays. De la casse des systèmes sociaux, aux tabassages des policiers de la BAC sur les Gilets Jaunes, du naufrage de l’hôpital à celui de la SNCF qui n’arrive plus à faire rouler ses trains, en passant par celui de l’Education nationale ou du malaise évident de nos agriculteurs, des problèmes de zones rurales à ceux de nos “citées”, nous nous acheminons, vers un rassemblement hétéroclite d’environ 70 % de ce pays qui a une irrépressible envie de “foutre en l’air” le régime spécial Macron.
L’ennemi de mon ennemi étant mon ami…
C’est au non de ce principe qu’une unité terrifiante, contre le système en place, peut se faire.
Le jeudi 5, la France sera à l’arrêt et massivement en “RTT” tant qu’il y en a encore, car partout les entreprises veulent désormais réviser les accords sur les 35 heures.
La question est que se passera-t-il le vendredi 6 ? Sans doute la même chose.
Les policiers, qui sont fondamentalement des Gilets Jaunes avec des salaires compris entre 1 800 et 2 500 euros ; idiots utiles d’un système qui les instrumentalise et les utilise de plus en plus comme milice, en ont également gros sur la patate, et pour cause. 12 mois de lutte contre les horribles ogres jaunes ont laissé des traces indélébiles sous les casques de ceux qui n’ont aucun “pete au casque”.
Dans les rangs des policiers, c’est les 3 tiers. Un tiers cogne avec une relative aisance morale, un tiers se demande ce qu’il fait là, et le dernier tiers joue plus que mollement de la matraque.
Un moment 1989 !
C’est pour cela qu’à partir du 5 décembre, la France, peut être amenée à vivre un moment 1989.
Un moment 1989, c’est l’expression que j’utilise pour qualifier ce qui s’est passé lors de la chute du mur de Berlin. Un moment où les leviers de commande ne répondent plus, un moment où le système, fatigué, épuisé, qui ne croît plus en lui-même sombre.
Cela a presque eu lieu lors des premiers actes des Gilets Jaunes. Puis l’Etat, au bord du précipice, s’est repris ; au prix d’une violence dans le maintien de l’ordre jamais atteinte.
Malgré cela le mouvement s’est poursuivi.
Nombreux sont les Gilets Jaunes a avoir été aguerri malgré eux par cette violence.
Au début de ce mouvement, les syndicats, en refusant de se joindre à la curée, ont sauvé aussi bien le gouvernement que le Président.
Un an après les syndicats sont à la manœuvre, et les Gilets Jaunes, eux, se joindront massivement aux mouvements.
Je ne vous dis pas que l’Etat va vaciller à partir du 5 décembre, mais que c’est un moment qui peut devenir un moment 1989.
Quand à notre mamamouchi premier qui trouve ce mouvement “étrange”, l’explication est simple.
Ce n’est pas qu’un mouvement pour sauver les régimes spéciaux, c’est aussi un mouvement pour mettre fin au régime spécial Macron, et c’est là la principale clef de lecture de ce qui va se produire le 5 et les jours d’après.
Charles SANNAT
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