Je pense que nous vivons l’ère de la déplétion pétrolière et que cette déplétion est masquée par la crise économique actuelle qui, en ralentissant la croissance, fait peser à la baisse sur la demande en énergie.
Je pense que se joue une guerre d’une extrême complexité entre les Etats-Unis, les Saoudiens et les pays membres de l’OPEP, les grands banquiers US sans oublier les grandes compagnies comme Exxon et celles que l’on a appelées il y a fort longtemps les 7 sœurs.
Oui tout cela est très complexe et il est très difficile de savoir ce qui va se passer à très court terme, mais à moyen-terme la réalité physique reprendra ses droits et la réalité physique est simple, il y a de moins en moins de pétrole pas cher et facilement accessible. Toutes les nouvelles sources sont et seront de plus en plus coûteuses et difficiles à exploiter.
Le pétrole reste indispensable au modèle économique de croissance actuel (même si j’appelle de mes voeux un autre modèle justement). La seule solution pour que le pétrole reste durablement à des prix bas est une récession économique. La moindre croissance réelle propulsera les prix au delà des 100 dollars fracassant par la même occasion toute velléité de reprise de l’économie mondiale.
Charles SANNAT
Les prévisions selon lesquelles les cours du brut resteront pour longtemps tels quels sont erronées et reposent sur des mythes du marché de l’or noir, explique le vice-président du groupe russe Lukoil Léonid Fedoun.
Plus précisément, le représentant du premier producteur pétrolier de Russie prédit la hausse des prix du pétrole dans un futur proche, notamment jusqu’à 100 dollars le baril en 2016.
“Le marché du pétrole est bien compréhensible et prévisible”, a expliqué M. Fedoun. “L’année prochaine, on assistera à une dynamique ascendante. Je peux parier que le pétrole atteindra 70, 80, ou même 100 dollars le baril, mais la volatilité restera forte”, a-t-il précisé dans un article paru dans le journal du groupe médiatique russe RBC.
Selon lui, le fait que l’on s’attend à une baisse ultérieure des prix du brut, ou à leur stagnation au niveau actuel, relève des mythes répandus concernant le marché du pétrole.
Les prix du pétrole se forment en fonction de l’offre et de la demande
Selon le premier mythe, les prix sur le marché de l’or noir sont conditionnés par l’offre et par la demande, mais ce mythe est contredit par la statistique disant que plus de 60% de l’offre se concentrent sur les pays proche-orientaux.
Ce n’est pas un “marché” au sens propre, mais un “oligopole où les acteurs principaux établissent le prix”, a observé le représentant de Lukoil.
La production des huiles de schiste est très rentable
Le deuxième mythe porte sur la grande rentabilité de la production des huiles de schiste. En fait, en calculant l’équilibre de rentabilité des entreprises-productrices d’huiles de schiste, on a l’habitude de tenir compte uniquement des dépenses d’exploitation, oubliant les dépenses d’investissements nécessaires pour augmenter la production, ainsi que les impôts et le coût du capital financier.
La croissance économique de la Chine ralentit
Le dernier mythe par lequel les analystes se laissent souvent guider concerne le ralentissement de la croissance économique de la Chine.
Depuis 2005, les discussions dans tous les forums économiques gravitent autour de l’économie chinoise et de son avenir.
Pourtant, les malheurs arrivent d’où on ne s’y attend pas. Dans ce contexte, on peut citer en exemple la faillite de la banque d’investissement multinationale Lehman Brothers, en 2008.
Quant à la Chine, son économie pourrait légèrement ralentir, tout en gardant pour autant sa dynamique ascendante, selon M. Fedoun.
L’optimisme de M. Fedoun pour l’avenir du pétrole ne coïncide pourtant pas avec l’opinion des autorités, tant russes qu’étrangères, et il ne nous reste ainsi qu’à espérer mieux dans le contexte actuel toujours tendu.
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