« La dégressivité des allocations chômage n’est pas « un tabou », estime Pénicaud sur RTL »…

C’est un temps que les moins de 20 ans n’ont pas connu… mais en tant que « vieux » de 43 ans, j’ai vécu (j’étais jeune à ce moment-là) cette époque. En 2001, la dégressivité des allocations chômage est supprimée, car, à l’époque, on pense que le chômage ne sera bientôt qu’un vague souvenir.

Pensez donc, avec tous ces « vieux » qui vont partir à la retraite par centaines de milliers chaque année, nous allons connaître à nouveau une période de plein emploi.

Sauf qu’en 2001, si Internet vient d’apparaître sur les écrans radars, et que la mondialisation a commencé, la Chine, elle, n’est même pas encore dans l’OMC et les gains de productivité sont très loin encore d’avoir donné tout leur potentiel.

Résultat, 17 ans plus tard, jamais le chômage n’a été aussi élevé, et si d’après les statistiques, il n’y a pas véritablement de lien certain entre taux de chômage élevé et dégressivité des allocations, il n’en reste pas moins que côté budget et dépenses, la dégressivité c’est tout de même nettement mieux pour économiser des sous ! Et de gros sous ! Très gros même puisque nous parlons de plusieurs milliards chaque année évidemment.

Du coup, on reparle le plus sérieusement du monde de remettre en place une telle méthode.

« Et si la France mettait en place une dégressivité des allocations chômage ? C’est ce qu’a plébiscité un député de la majorité, Aurélien Taché. Dans un entretien au Parisien, l’ancien corapporteur du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel expliquait son souhait d’ouvrir le débat pour les hauts revenus au nom d’une « meilleure justice sociale ». « Pour ces cadres au chômage qui touchent entre 5 000 et 6 000 euros par mois, pourquoi ne pas instaurer une dégressivité à partir de six mois ou forfaitiser le revenu », détaillait-il.

Si Muriel Pénicaud estime qu’il n’y avait « aucun débat » possible sur cette question dans le passé, à cause du « chômage de masse et de l’absence de croissance et de création d’emploi », le sujet de la dégressivité des allocations chômage pourrait prochainement revenir sur le devant de la scène »…

Est-ce juste ou pas ?

La réponse est nettement plus complexe qu’il n’y paraît. Évidemment, humainement parlant, raser gratis est toujours populaire, mais la réalité c’est que bien sûr, le taux de retour à l’emploi est concomitant à l’arrivée de la dégressivité. En clair, si j’ai droit à 10 mois à taux plein, je « profite » des 10 premiers mois, puis le 11e, juste avant de « gagner » disons 20 % de moins lors du premier pallier de dégressivité, je retrouve du travail.

Ce phénomène est d’ailleurs beaucoup plus sensible pour les « hauts » revenus de chômage que les bas.

Le taux de remplacement au chômage est de 57 % des derniers salaires bruts.

Si 57 % de 5 K€ brut cela fait des sous, 57 % d’un SMIC cela ne laisse pas non plus une somme énorme.

Bref, la dégressivité peut être un outil d’économie financière à condition qu’elle ne s’applique pas aux plus faibles revenus par exemple.

Charles SANNAT

Source RTL ici

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