Mes chères impertinentes, chers impertinents,
La précarité énergétique augmente alors que la trêve hivernale débute ce vendredi. Véronique, 61 ans, témoigne au micro de RMC : « Quand j’ai 150 euros à la fin du mois, je suis ravie ».
Pourquoi vous parler de ce « énième » témoignage de Français dans la difficulté aujourd’hui ?
Simple.
En regardant cet extrait j’ai été saisi par l’incompréhension de la journaliste.
Je ne veux pas dire de chose méchantes concernant Apolline de Malherbe, vous me connaissez, je suis pour avoir des familles fortunées, je ne suis pas opposé loin s’en faut à ce que certains puissent gagner très bien leur vie, d’une présentatrice à un PDG en passant par un joueur de foot ou n’importe quel autre sportif.
Il faut des riches.
Il faut de l’accumulation de capital.
Véronique n’a pas de difficultés à payer ses factures d’électricité dans le pays au monde qui a le plus d’électricité nucléaire, et l’électricité la moins chère parce qu’Apolline gagnerait beaucoup de sous ou aurait un château de famille, ou serait née dans le 16ème qui n’est pas un quartier dit « populaire ».
Véronique a des difficultés parce que les « Apolline » qui dirigent ce pays ou en font l’opinion n’ont toujours rien compris au quotidien des Véroniques.
Pourquoi je m’arrête sur Véronique ?
Parce que des Véroniques dans mon petit coin de Normandie je n’ai que cela autour de moi.
Des Véroniques, généralement mère célibataire, où tout pèse plus pour elles. TOUT.
J’ai la chance d’être marié, nous avons la chance d’avoir deux salaires, alors forcément, les charges fixes pèsent deux fois moins.
Quand vous êtes une Véronique seule, ou un Nicolas seul également, alors vous devez tout payer et chauffer pour deux, coûte pas vraiment plus cher que de chauffer pour un seulement.
Alors je les vois toutes mes Véroniques qui se débattent toutes avec ces 1 500 euros nets par mois, parfois un peu plus, rarement beaucoup moins.
C’est court 1 500 euros par mois.
Très court.
Parce que Nicolas et Véronique, ils doivent payer les factures d’électricité, d’eau, mais aussi l’assurance de la voiture, le carburant pour aller bosser et les taxes foncières qui explosent quand ils ont eu la chance d’être propriétaire ou que dans le divorce le juge a laissé la maison où était aussi Nicolas à Véronique et aux enfants.
Le problème de ceux qui nous dirigent et de ceux qui font l’opinion, c’est qu’ils n’ont pas compris les problèmes des gens d’en bas.
Ne soyons pas méchants avec eux. C’est difficile en habitant la capitale, ces beaux quartiers, en ne fréquentant que des gens polis et aimables, politiquement corrects à souhait, en ne mangeant que dans de beaux restaurants, en ne buvant que de bonnes bouteilles, de comprendre le quotidien de Véronique.
Regardez d’ailleurs, même les gentils de gauche mangent des crèmes brulées à 30 balles ! Ils y sont tous, de Marine Tondelier et son écologie communiste à Fabien Roussel du PCF en passant par tous les caciques du PS. C’est effectivement dans ce genre de « troquet » que l’on peut partager le quotidien des Véroniques ».
La « gauche » s’est retrouvée au très chic restaurant Matignon (8ème arrondissement -Paris) pour préparer leur réunion à l’Elysée :
Carpaccio à 30€, truffe & homard, Calamars à 45€ ou pain perdu à 40 €.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous… à condition d’avoir la… pic.twitter.com/8BnPW6I8Rt— Nicolas Vidal (@nicolasputsch) October 10, 2025
Je vous le dis, et vous le redis.
Le problème n’est pas qu’ils soient riches.
Le problème c’est qu’ils ont complètement oublié que l’économie, comme la politique servent les gens.
Eux, ils se servent oubliant de servir la population qui les a portés au pouvoir.
Le problème, c’est qu’ils n’ont toujours pas compris qu’au premier jour des Gilets Jaunes il y avait beaucoup de femmes sur les ronds points, beaucoup de mamans, de Véroniques. Quand les ventres commencent à crier famine, quand les températures baissent dans les chaumières parce que les décisions politiques sont destructrices et absurdes, quand les gamelles se vident et que les mamans sortent dans la rue, le pouvoir devrait trembler à l’idée qu’il a échoué et devrait avoir la volonté de se ressaisir.
Mais, là ? Rien.
Macron veut faire fermer les réseaux sociaux pour que le village Potemkine s’applique aussi à Internet et que nous répétions tous qu’il est beau et qu’il est fort, même si nous n’avons rien à bouffer.
Alors Macron fermera les réseaux sociaux.
Il y aura une fuite en avant dans la censure (en répétant que nous ne sommes pas en Corée du Nord) et dans la « modération » dirons nous pudiquement.
Mais les gamelles, elles, resteront vides.
Le Prince peut faire fermer les publications qui lui déplaisent.
Cela ne changera rien à l’affaire.
Les gamelles resteront vides.
Et c’est quand les gamelles sont vides, et que la raz-le-bol (vide) atteint des sommets que les révolutions s’amplifient, que les révoltes explosent, que les irruptions arrivent, sans prévenir, en partant, toujours d’un sujet anodin.
L’histoire de Véronique, c’est l’histoire de la France, la France qui a peur, de la France qui a froid, et de la France qui pour trop de monde a faim.
Tic-tac, tic-tac… et ils ne voient rien venir.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« À vouloir étouffer les révolutions pacifiques, on rend inévitables les révolutions violentes » (JFK)
« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »
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Bonjour Charles. Finalement la politique et l’économie répondent à des principes assez basiques. Quand les gamelles sont vides et que l’huissier vient frapper à la porte car la dernière mensualité de sa 4L électrique n’a pas été honorée, quand les élus se tiennent tous au chaud devant un dessert à 30 euros et que leur seule réponse est la vengeance des magistrats, la comédie, la censure et le mensonge, le risque suprême est que les têtes ignobles puissent finalement rouler au sol. « A vouloir étouffer des révolutions pacifistes, on provoque des révolutions violentes « JFK.
Il ne faut quand même pas exagérer, seule on peut vivre bien avec 1500 euros net par mois, mon fils touche le smig a un loyer à payer et fait quand même des économies … évidemment, on ne peut pas tout acheter et tout se payer … mais le bonheur n’est quand même pas dans un matérialisme débridé, s’adapter et arrêter de se plaindre constamment, c’est pénible ou changer les choses.