Je vous invite à découvrir cet article et ces vidéos ahurissantes, où l’on vous explique droit dans les yeux que ceux qui auront un QI de moins de 150 ne serviront plus à rien, et dans cette logique, vous savez ce que l’on fait de ceux qui ne servent plus à rien ? J’aurais presque envie de faire ce scabreux jeu de mots, ceux qui ne servent plus “aryens” tant le transhumanisme est le prolongement du nazisme qui a détruit le monde il y a 70 ans.
Cette idéologie portée par les grands patrons de la Silicon Valley ne semble choquer personne, personne n’osant s’y opposer frontalement, mais le transhumanisme est tout sauf humaniste !
C’est d’ailleurs une véritable nouvelle religion, où l’homme se prend pour Dieu, où l’homme perd tout ce qui fait son humanité mais aussi sa fragilité. C’est notre “finitude” qui donne à la vie cette magie extraordinaire.
Tremblez du monde qui vient, et sachez qu’il y a de très fortes chances que vous, comme moi, nous ne servions plus à rien, nous ne leur servions plus à rien.
Charles SANNAT
Entre secte, rêves de surhommes et avancée inexorable de l’Homme vers son avenir, le transhumanisme est l’un des courants de pensée les plus excitants du moment. Mais il questionne fondamentalement le futur de notre espèce. Laurent Alexandre, une des premières (et encore rares) personnalités françaises à se pencher sur la question, fait le point pour nous.
“L’homme qui vivra 1 000 ans est déjà né.” Laurent Alexandre, chirurgien urologue et auteur, notamment, de La mort de la mort aime les phrases chocs. S’il estime qu’il y a eu “beaucoup d’incompréhensions autour de cette phrase”, il assume le propos : les NBIC (pour nanotechnologies, biotechnologies, informatique et sciences cognitives) vont révolutionner notre monde et étendre considérablement la durée de vie.
Celui qui est également homme d’affaires et fondateur du site Doctissimo assume aussi son rôle, entre technophile convaincu, partisan d’un vaste débat public et relais français du transhumanisme de la Silicon Valley. Dès l’entame de notre entretien, nous lui avons donc demandé s’il croyait aux prophéties de ces derniers. “Pour moi il y a deux questions principales, a-t-il répondu d’emblée. Est-ce que l’homme va finir par avoir un pouvoir sur sa propre nature ? Et quand ?” La deuxième répondant évidemment à la première.
Immortels d’ici 2029 ? Impossible, mais…
Il y a quelques semaines, Ray Kurzweil, futurologue, ingénieur chez Google et pape du transhumanisme annonçait que d’ici 2029, nous serions en mesure de faire reculer chaque année la durée de vie d’un an. 2029 serait également selon lui la date à laquelle un superordinateur passerait le fameux test de Turing, ce qui ouvrirait la porte au futur fantasmé par Kurzweil : des humains connectés, augmentés par l’intelligence artificielle et nanorobotisés.
Pour Laurent Alexandre, s’il y a une erreur dans ces prophéties, elle se trouve dans la temporalité, pas sur le fond. “Quand Kurzweil annonce qu’il estime que nous arriverons à faire reculer l’espérance de vie d’un an chaque année, cela revient à dire que nous serons immortels. Et pour un horizon si court que 2029, je n’y crois pas une seconde. Par contre, il est évident que nous nous apprêtons à allonger la durée de vie de manière considérable.”
Même réflexion sur l’humain augmenté. “Sur le long terme, je pense que Kurzweil a raison. Mais sur le court terme, je pense qu’il se plante. Il sous-estime la complexité des connexions du cerveau par rapport à nos connaissances actuelles. Un cerveau connecté, on en est encore loin. Croire qu’on y arrivera d’ici 15/20 ans, il me semble que c’est faire preuve de naïveté neuro-technologique. Pour l’instant, les seules choses que nous arrivons à faire, c’est recréer des faux souvenirs chez des rats par exemple, en les “connectant”. Mais on leur bousille le cerveau, on est très loin d’être au point sur ce sujet-là.”
Une religion sans Dieu
Pour ses nombreux détracteurs, le transhumanisme s’apparente à une religion, voire une secte dont Kurzweil serait le gourou. Récemment, Paul Jorion critiquait leur “message messianique”. Un parallèle que ne nie pas Laurent Alexandre. “Bien sûr, c’est une croyance de nature religieuse. À l’exception que l’on met Dieu de côté. Dieu, c’est l’Homme 2.0. D’ailleurs, Kurzweil estime que dès 2035, nous serons des dieux [“We will be Godlike”].”
“Google se rapproche plus d’une église que d’une entreprise traditionnelle, expliquait-il aux caméras d’Arte. Leurs objectifs sont des objectifs messianiques avant d’être l’accumulation de l’argent.” Dès lors, doit-on s’inquiéter des dangers d’une dérive sectaire ? “Nous parlons là de maîtrise de l’intelligence artificielle, de cerveau connecté, de la possibilité d’éditer le génome humain, de se rapprocher de l’immortalité, etc. Les conséquences et les dangers de tout ça sont multiples et vertigineux, je ne pense vraiment pas que le fait de savoir s’il faut considérer le transhumanisme comme une secte soit la priorité, balaye Laurent Alexandre. Il faudrait plutôt se pencher sur notre capacité à anticiper le monde qui arrive.” Ou plutôt notre incapacité.
Nous serons submergés par le tsunami technologique
Car c’est bien le principal problème. Serons-nous en mesure d’anticiper cette révolution annoncée ? La réponse est sans appel. “Bien sûr que non. Dans les années 1990, nous n’avons pas été en mesure d’anticiper la vague révolutionnaire qu’était le Web ; en 2005, nous n’avons pas été en mesure d’anticiper les réseaux sociaux, l’Histoire montre qu’on ne sait pas anticiper. D’autant que nous parlons là d’un futur exponentiel, qui est en tout point différent aux croissances linéaires que nous savons analyser.”