Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Nous poursuivons notre série sur le sujet de l’inflation. Si nous nous étions habitués aux risques de déflation qu’il fallait à tout prix combattre, nous voilà confrontés à un changement majeur, puisque c’est bien l’inflation qui est là, forte, puisque l’on parle de plus de 4 % en rythme annuel aux Etats-Unis.

L’ancien secrétaire au Trésor américain, Lawrence Summers, s’inquiète lui aussi grandement du retour de l’inflation dont il s’inquiète dans cet article de Bloomberg source ici, que j’ai traduit pour vous.

En résumé, il espère que Powell a raison de dire que les pressions sur les prix sont temporaires.

Il fait un parallèle avec l’accent mis par la Fed dans les années 1970 sur les « facteurs transitoires ».

Enfin, pour lui, la pénurie de main-d’œuvre est un signe avant-coureur de l’inflation.

Summers voit dans les signes de pénurie de travailleurs un signe avant-coureur de l’inflation

« Le projet de 4 000 milliards de dollars du président Joe Biden visant à remanier le rôle du gouvernement dans la vie des Américains vise les bonnes cibles mais risque d’entraîner une inflation dans une économie qui se remet rapidement de la pandémie, a déclaré l’ancien secrétaire au Trésor américain Lawrence Summers.

« Je suis préoccupé par le fait que les progressistes ont tendance à aller trop loin », a déclaré M. Summers lors d’une interview avec David Westin dans l’émission « Wall Street Week » de Bloomberg Television.

« Il faut être progressiste, mais il faut aussi que l’arithmétique soit correcte, et je crains que ce programme ne fasse surchauffer l’économie. »

M. Summers, qui est un collaborateur rémunéré de Bloomberg, a déclaré qu’il y avait de plus en plus de preuves de pénurie de main-d’œuvre et que « les travailleurs démissionnent à des taux auxquels ils démissionnent habituellement pendant les booms », ce qui le rend préoccupé par l’inflation.

Le PIB américain a bondi de 6,4 % au premier trimestre grâce à la vigueur des dépenses de consommation

Les données de vendredi ont montré qu’une mesure clé des prix à la consommation — connue sous le nom d’indice des prix des dépenses de consommation personnelle que la Réserve fédérale utilise pour son objectif d’inflation de 2% — a augmenté de 2,3% en mars par rapport à l’année précédente, le plus grand gain depuis 2018. L’indice des prix PCE dit de base, qui exclut les coûts volatils de l’alimentation et de l’énergie, a grimpé de 1,8% après un gain de 1,4% en février.

Le président de la Fed, Jerome Powell, a averti à plusieurs reprises les investisseurs qu’ils devaient s’attendre à ce que l’inflation dépasse 2 % cette année avec la réouverture de l’économie. Il l’a fait à nouveau mercredi lorsqu’on l’a interrogé directement sur les préoccupations que Summers a soulevées ces dernières semaines au sujet de la surchauffe.

« Ces pressions seront probablement temporaires car elles sont associées au processus de réouverture », a-t-il déclaré. « Un épisode de hausse ponctuelle des prix au moment de la réouverture de l’économie n’est pas  susceptible de conduire à une inflation plus élevée en glissement annuel de manière persistante à l’avenir », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse après que la Fed a maintenu les taux d’intérêt près de zéro.

M. Powell a également minimisé le risque lié à la pénurie de main-d’œuvre, notant que les salaires n’ont pas encore augmenté comme on pourrait s’y attendre dans un marché du travail très tendu, alors que l’expérience de la dernière expansion a montré que les gens rejoignent la population active, en particulier lorsque les salaires augmentent ou que les allocations de chômage arrivent à échéance, comme ce sera le cas en septembre.

« Si l’on craignait de manquer de travailleurs, il semble que ce ne soit pas le cas », a déclaré M. Powell. « Mon avis est que vous verrez des gens revenir dans la population active ».

Summers a dit qu’il espérait que l’évaluation de Powell sur la nature temporaire de la hausse des prix était correcte.

« Il se peut qu’il ait raison. Mais les présidents de la Fed qui ont le plus parlé de facteurs transitoires sont ceux que nous avons eus au milieu des années 70 et c’est à cette époque que l’inflation s’accélérait très rapidement », a déclaré Summers.

Les frites Mac Cain ! C’est ceux qui en parlent le plus qui en mangent le moins !!!

Je vous laisse relire cette dernière phrase de l’article.

« Il se peut qu’il ait raison. Mais les présidents de la Fed qui ont le plus parlé de facteurs transitoires sont ceux que nous avons eus au milieu des années 70 et c’est à cette époque que l’inflation s’accélérait très rapidement », a déclaré Summers.

Comme le fait toujours remarquer ma tendre épouse avec malice une tasse de thé à la main, « les mamamouchis sont comme nos gosses, quand on y regarde bien ils nous disent toutes leur bêtises et âneries ».

Il suffit juste de savoir décoder le langage de vos enfants ou de vos dirigeants ce qui revient souvent au même.

Plus on vous parle de lutte contre l’insécurité plus vous avez d’insécurité.

Plus on vous parle de lutte contre le chômage et plus vous avez de chômage.

Plus on vous parle de lutte contre la pauvreté et plus vous avez de pauvres.

Plus on vous parle de liberté, plus on vous les réduits.

Et… plus on vous explique que l’inflation sera temporaire, plus vous savez qu’en réalité il faut comprendre qu’elle sera durable !

Summers n’est pas dupe, et c’est d’ailleurs le sens de sa conclusion à peine plus codée que voilée pour ceux qui veulent vraiment comprendre, et son allusion aux années 70 ne fait que renforcer l’appel du pied à lire entre les lignes.

L’inflation revient.

Les taux ne pourront pas être augmentés sinon faillite généralisée y compris des Etats.

Les injections de liquidités ne pourront pas être cessées, sinon, les banques centrales ne pourront plus racheter les obligations des Etats, et les marchés ne financeront les Etats qu’avec des taux beaucoup plus hauts. Or, en faisant monter les taux les marchés provoqueront la faillite généralisée y compris des Etats.

Donc ?

Il y aura de l’inflation parce que l’on ne peut plus lutter contre l’inflation sans provoquer l’effondrement de l’économie !

C’est tout cela que je vous explique dans le dossier STRATEGIES du mois de mai intitulé  » Retour de l’inflation, comment ne pas se faire ruiner ? ». Tous les renseignements ici.

Charles SANNAT

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