Une pièce d'euro sur fond des dollars

Dettes grecques, stagnation économique en Italie et menace liée au Frexit ainsi qu’au retour au franc en cas de victoire de Marine Le Pen, tout cela peut entraîner une nouvelle crise financière pour l’Europe, estime l’expert de la stratégie monétaire John Hardy.

Emboîtant le pas aux experts de Bloomberg qui ont réalisé des prédictions alarmistes au sujet de l’euro, l’analyste financier de la banque danoise Saxo Bank, John Hardy, a prédit une crise financière d’ampleur en Europe dans une interview accordée au journal russe Lenta.ru.

« Des changements dans l’UE sont attendus depuis longtemps. Compte tenu de l’état actuel des choses, la crise est inévitable », a-t-il déclaré.

Si rien ne change, avertit M. Hardy, des pays pourraient suivre l’exemple du Royaume-Uni sur le Brexit. Selon l’expert, le premier candidat est l’Italie :

« L’économie du pays est sans croissance, tout simplement. Et ils ont une dette très importante. (…) L’Italie a besoin de réformes structurelles, a déclaré l’analyste. Quant à la Grèce, sa situation est la pire. Elle ne remboursera jamais ses dettes. Et à la fin, cela conduira à un effondrement ou à des bouleversements sociaux. Cependant, cela n’aura pas un effet comparable à la crise italienne pour l’économie européenne. »

L’Espagne et le Portugal sont eux aussi en proie à des problèmes financiers, mais leurs gouvernements parviennent encore à y faire face, a déclaré M. Hardy.

Le 27 mars, des analystes financiers interrogés par Bloomberg ont prédit que l’euro pourrait passer sous le seuil d’un dollar en cas de victoire de Marine Le Pen, pour la première fois depuis 2002. Pis, cinq des 38 économistes interrogés estiment que la devise pourrait passer en-dessous de 0,95 dollar, ce qui représenterait une baisse d’environ 12 % par rapport au niveau actuel (1,08 dollar). Ces prévisions s’expliquent par la promesse faite par Mme Le Pen d’organiser un référendum sur la sortie de la France de l’euro et la réintroduction du franc.

Lors d’une réunion publique à Lille tenue le même jour, la candidate du FN a prédit « la mort de l’UE et la fin de la mondialisation sauvage ».

« L’Union européenne va mourir parce que les peuples n’en veulent plus. Nous allons changer d’Europe, car l’idée européenne est mise à mal par ces fossoyeurs que sont les fédéralistes », a-t-elle souligné, en ajoutant que « les pays hégémoniques [de l’Europe] sont destinés à périr ».

Que l’on aime ou pas Marine Le Pen n’a aucune importance dans ce cas, et que l’on aime ou pas son programme non plus.

La réalité, triste pour certains, bonne pour d’autres, c’est que l’Europe et l’euro ne peuvent pas durer comme cela encore très longtemps.

Soit on rend fonctionnel l’euro et l’Europe avec le grand saut fédéral, où l’on transforme l’Europe en pays, avec une armée et aussi des impôts communs ainsi qu’une union de transfert, et dans un tel scénario on peut « réparer » l’euro et le rendre fonctionnel, soit on n’arrive pas à faire ce saut fédéral (et nous en prenons le chemin) et alors il n’y aura d’autre choix que de défaire plus ou moins progressivement ce que nos europathes avaient conçu.

Celles et ceux qui veulent se préparer peuvent s’abonner à ma lettre STRATÉGIES (plus de renseignements ici) ou alors se procurer le rapport spécial « Comment survivre à l’Eurocalypse » ici. Attention, le rapport Eurocalypse est inclus et offert dans tout abonnement à la lettre STRATÉGIES.

Charles SANNAT

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