Commençons par lire l’essentiel de cet article de la Tribune qui revient sur l’énorme contrat gagné par Total en Irak puis nous lirons « entre les lignes » ce qui n’est pas dit clairement.

« Le géant français vient de signer un contrat portant sur quatre projets dans le domaine du gaz naturel, de l’énergie solaire et du retraitement de l’eau de mer en Irak, a annoncé le ministre irakien du Pétrole. Un contrat évalué lundi à 10 milliards de dollars d’investissement par TotalEnergies, contre 27 milliards indiqué dimanche par le gouvernement irakien.

« Quand le ministre dit 27 milliards, il s’agit du Capex (les dépenses d’investissement, ndlr) plus l’Opex (les dépenses d’exploitation) », avait précisé Patrick Pouyanné le PDG du groupe dimanche lors d’une conférence de presse. « Et l’Opex, ce sont des coûts, et nous avons des revenus pour financer » ces dépenses, avait-il ajouté.

TotalEnergies signe donc un méga-contrat pour quatre grands projets en Irak censés réduire la dépendance aux énergies fossiles de Bagdad. L’Irak, actuellement dépendant de son voisin iranien qui lui fournit un tiers de ses besoins en gaz et en électricité, cherche en effet à exploiter davantage son potentiel dans le domaine des énergies renouvelables. Le deuxième pays de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dispose d’immenses réserves de pétrole et de gaz, mais est confronté à une crise énergétique aiguë et fait face à d’incessantes coupures d’électricité qui alimentent le mécontentement social. »

Un énorme contrat donc, d’accord, mais pour quoi faire ?

« Les quatre projets concernent le domaine du gaz naturel, de l’énergie solaire et du retraitement de l’eau de mer dans le Sud irakien.

« Il s’agit du plus gros investissement d’une entreprise occidentale en Irak », s’est félicité dimanche Ihsan Abdul-Jabbar Ismail.

Le ministre irakien du Pétrole a déclaré dimanche que TotalEnergies allait notamment investir, dans une première phase, 3 milliards de dollars dans un projet visant à injecter de l’eau de la mer du Golfe dans des champs pétroliers afin d’en améliorer la production. Le géant français investira aussi 2 milliards de dollars dans la construction d’une station de production de gaz naturel dans les cinq gisements méridionaux de West Qurna 2, Majnoun, Artaoui, Tuba and Luhais, selon le ministre. Un autre projet concerne l’augmentation de la production de pétrole sur le gisement d’Artaoui.

Enfin, le quatrième projet concerne la mise en place d’un champ de panneaux solaires à Artawi, près de Bassora dans le sud. A terme, les panneaux devraient produire « 1.000 mégawatts », a précisé une source au ministère irakien du Pétrole, soit l’équivalent de l’énergie dégagée par un réacteur nucléaire. « L’Irak ne paiera rien », selon elle. »

Vous vous souvenez de cette phrase lue un peu plus haut « censés réduire la dépendance aux énergies fossiles de Bagdad » ?

Cela semble chouette, quand même de réduire la dépendance de l’Irak (qui connaît pleins de coupures d’électricité) aux énergies fossiles.

Pour faire cela Total va investir d’abord 3 milliards de dollars dans « un projet visant à injecter de l’eau de la mer du Golfe dans des champs pétroliers afin d’en améliorer la production »; En clair, on va racler les fonds de cuves et de gisements en faisant remonter ce qui reste avec de l’eau de mer. Cela veut dire deux choses. Un cela ne réduit en rien la dépendance aux fossiles, deux cela montre bien que l’on arrive au bout du bout des réserves disponibles et que l’on en est au « nettoyage » des cuves pour avoir les dernières miettes.

Puis Total va « investira aussi 2 milliards de dollars dans la construction d’une station de production de gaz naturel dans les cinq gisements méridionaux de West Qurna 2, Majnoun, Artaoui, Tuba and Luhais, selon le ministre ». Le gaz c’est du fossile et quand il n’y a plus de pétrole on se rue vers le gaz…

Enfin un « autre projet concerne l’augmentation de la production de pétrole sur le gisement d’Artaoui ». Autant vous dire que dans tout cela le bio et les énergies « propres » ce n’est pas franchement le cœur des investissements en Irak.

Sinon pour faire bien on annonce la pose de quelques panneaux solaires. Bon il y en aura beaucoup ce sera « à terme » un champ, mais bon, en fait la transition écologique vers les énergies dites renouvelables est un enfer logistique, technique, économique.

Le compte n’y est donc pas en Irak comme en France.

Charles SANNAT

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Source La Tribune.fr ici

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