Derrière ce qui peut sembler de bonnes décisions se cache souvent l’hypocrisie du système qui fait croire qu’il avance dans le bon sens pour calmer les récriminations et les protestations.

« Les eurodéputés ont donné mardi leur feu vert pour que les multinationales soient obligées de rendre publiques «pays par pays» leurs données comptables et fiscales, tout en autorisant des dérogations en cas d’informations jugées «commercialement sensibles» »…

Déjà, on voit très vite la première limitation à l’obligation de « transparence » sans que soient bien expliquées ni formalisées les « dérogations ».

Mais ce n’est pas tout, comme vous l’apprend cette dépêche de l’AFP :

« Il n’est toutefois pas certain que ce projet de directive aboutisse car il doit aussi être entériné par les États membres de l’UE.

Et c’est là tout le problème : certains d’entre eux militent pour que ce projet soit traité comme un dossier fiscal et non comme une affaire concernant le droit des sociétés.

Or si c’était le traitement fiscal qui l’emportait, ceci impliquerait une décision à l’unanimité des 28 États membres – très difficile à obtenir – et un rôle consultatif pour le Parlement européen »…

Autant dire qu’il est fort probable que l’Europe, qui est un immense machin transnational conçu pour enrichir les multinationales et pas les peuples, se tortille dans tous les sens pour imposer avec force et vigueur la transparence la plus totale, encore moins fiscale, car c’est l’Europe qui justement organise savamment ce que l’on appelle pudiquement le « dumping fiscal » mais qui n’est ni plus ni moins que de la fraude fiscale organisée et légalisée.

Charles SANNAT

Source ici AFP 

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