Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Hier, je vous parlais dans ces colonnes de la taxation des riches envisagée par le FMI.

Comment limiter l’accumulation des milliards par certains ?

Lorsque j’écris qu’il n’y a pas de justification morale à taxer à 90 % les revenus au-delà de 400 000 euros, je reçois un tombereau d’insultes et de messages plus ou moins sympathiques et vous l’aurez compris plutôt moins que plus !

Je suis un sale capitaliste, ou un « bon » chrétien au choix, et je vous en passe des pires et des meilleures.

Les dieux de nos trois religions monothéistes n’ont jamais exigé que nous vivions tous dans la misère. On peut même dire qu’il nous a été confié un monde d’abondance. Ils nous enseignent de ne pas mal nous comporter. C’est une grande nuance. Voici pour la digression spirituelle.

Il y a donc de nombreuses personnes qui pensent que mettre une limite aux revenus par exemple 400 000 euros est une bonne chose, et que taxer à 100 % tout ce qui dépasse est une excellente idée qui assurera la félicité de tous, l’égalité et une juste répartition des richesses…

Croire que l’on réduira les inégalités en plafonnant les revenus ou en créant un revenu maximum est faux.

Normalement d’ailleurs le débat devrait porter sur la création d’un droit opposable à un travail avec un salaire entier et pas des temps partiels. Le débat devrait porter sur la mise en place d’un revenu minimum mondial. Le débat et l’énergie devraient être focalisés sur le fait de rendre moins pauvres les pauvres, pas de laisser les pauvres pauvres et d’appauvrir les riches.

Le débat pourrait même porter sur un revenu universel.

C’est intellectuellement assez surprenant.

Détruire ce qui marche permet rarement à ce qui ne fonctionne pas d’aller mieux !

C’est intellectuellement assez indigent.

Mais surtout c’est avoir une méconnaissance profonde aussi bien de l’humanité, que de l’économie. Et je ne résiste pas à partager avec vous quelques considérations et quelques réflexions sur ce sujet.

La preuve par Le chef Leroy !

Commençons par parler de là où viennent les bénéfices. N’y voyez pas une règle intangible mais une petite agitation de neurones !

L’une des sources inépuisables des profits, c’est la bêtise.
La bêtise des pauvres comme celle des riches !!

Le chef Leroy c’est le gus qui, semble-t-il, régale le tout Paris lors de dîners clandestins.
Voici quelques photos des assiettes immondes et au niveau lamentable, voici quelques photos de ces « belles » assiettes, payées à prix d’or avec des tarifs pour des repas allant de 300 à presque 500 euros ! Si vous êtes suffisamment cons ou péteux pour manger ce genre de truc à ce prix-là, alors il est normal et logique que le chef Leroy gagne bien sa vie !!! Voilà pour la bêtise insondable des snobinards du tout Paris qui s’extasient sur la merde en assiette. Voici pour amuser ceux qui ne savent pas encore ce que l’on mange lorsque l’on fait partie du tout Paris. Hahahahahahahahahahaha !

400 euros tout de même pour 2 bâtonnets de comté ou une espèce de boule fondue de je ne sais pas quoi, sans oublier les endives à peine remplies de crème quelconque, ou encore ces petites cuillères avec une mousse.

Hahahahahahaha, c’est moche, c’est cher, c’est très snob, c’est parisien à souhait.

Croyez-vous qu’il faille limiter les revenus du chef Leroy ?

Plus il gagne, plus il appauvri les riches péteux de la Capitale.

Hahahahahahaha.

La preuve par Apple.

Du côté des pauvres et de la masse, qui n’a pas son i-phone payé à 1 500 euros que ce soit avec les RSA, les primes de noël, ou de rentrée scolaire ? Tout le monde a son i-phone, les riches de chez Leroy et même les bénéficiaires des minimas sociaux. Les profits d’Apple sont basés autant sur la bêtise insondable de la masse pauvre ou des classes moyennes qui se sentent mieux un i-phone à la main, qu’à l’exploitation de la mondialisation où l’on fait produire à pas cher là-bas, pour exploser le portefeuille des gens d’ici !

N’exigez pas de taxer les riches, exigez du protectionnisme ! Plus cohérent, plus efficace !

La preuve par la soulte versée à tous…

Imaginez deux frères qui héritent chacun d’un million d’euros !

Le premier lui aime voyager, profiter de la vie car on ne vit qu’une seule fois (ce qui est vrai), que l’essentiel c’est d’être heureux (ce qui est vrai), que l’argent ne fait pas le bonheur (ce qui est vrai, mais ne pas pouvoir payer les factures fait plutôt le malheur), alors il vit bien, profite et dépense. C’est beaucoup un million d’euros, mais bon, il achète une belle maison et avec les prix de l’immobilier même avec 500 000 euros, ce n’est pas non plus une villa à Hollywood ! Puis il part en vacances, en club « all inclusive » avec femme et enfants, plusieurs fois par an. Son budget « profitation » comme disent nos amis Guadloupéens est de 25 000 euros pas an. En 20 ans il a tout dépensé.

L’autre frère, lui, achète 10 studios à 100 000 euros qu’il retape avec sa femme les week-end. Avec les revenus fonciers, il augmente sa capacité d’emprunt, tous les 10 ans il double son parc immobilier. Au bout de 10 ans il a 20 studios, au bout de 20 ans, il en a 40.

Cette histoire arrive tous les jours sous plein de formes différentes.

Maintenant imaginez que nous donnions à tous une soulte de 100 000 euros pour démarrer dans la vie à l’âge de 18 ans !

Personnellement je suis totalement pour, mieux qu’un revenu universel, car là, on verrait vraiment les différences dans toutes leurs cruautés et sans politiquement correct lénifiant du genre « tous gentils » !

Et bien l’abruti alcoolique boira sa soulte au bar, l’imbécile accroc au jeu perdra sa soulte au casino, le jeune un peu sportif dans l’achat de toute la gamme d’appareils de sports de chez Décathlon et dans le coupé cabriolet dernier cri.

Bref, les cigales resteront des cigales.

De l’autre côté les fourmis resteront des fourmis, mettent de côté, investissent et construiront.

Ce ne sont pas les cigales qui construisent ce monde, mais elles sont les plus nombreuses. Incontestablement.

Supprimer les notes à l’école ne rendra pas les cancres bons élèves. Les paresseux ne deviendront pas subitement travailleurs.

Et vous savez quoi ? 10 ans après (pour certain cela prendra beaucoup moins de temps) vous aurez la moitié des gens ruinés et pauvres, et les autres plus riches, beaucoup plus riches.

Les premiers hurleront à l’injustice et à la rupture d’égalité… ils demanderont un nouveau chèque de 100 000 euros pour rééquilibrer les choses ou alors que l’on taxe à 100 % tout ce qui dépasse les 100 000 euros chez le « zautres », les nantis, ceux qui ont beaucoup !

Ce sera la même chose avec le revenu universel. Certains le boiront ou le joueront, d’autres le placeront, achèteront des formations etc… Les inégalités perdurent forcément. Mais allons plus loin.

L’égalité n’est pas souhaitable ! Sauf l’égalité en droits. 

La réalité c’est qu’il n’y a pas et qu’il n’y aura jamais d’égalité, et que l’égalité autre qu’en droit est un enfer pavé de bonnes intentions et mènera inévitablement à la dictature. Si nous sommes tous égaux, tous pareils, avec tous la même chose, je peux vous assurer que vous ne pouvez créer qu’un monde étouffant.

C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à l’ex-URSS et au communisme. Cela ne peut pas fonctionner.

L’égalité, poussée jusqu’au bout c’est tous pareil, tous chaussés en 42. Pour moi qui fait du 40, je flotterais un peu dans les chaussures de l’égalité.

Pour ceux qui ont de grands pieds ce sera très inconfortable.

Pour tout le monde ce sera raté.

L’égalitarisme est un fascisme comme les autres. 

L’égalitarisme est un fascisme comme les autres parce que cela vient nier nos différences et notre diversité. La diversité et les différences sont une donnée biologique nécessaire également à la survie des espèces ! C’est parce que nous sommes tous différents qu’aucun virus ne pourra jamais tuer toute l’humanité. Grands, petits, pauvres, riches, bruns ou blonds, noirs ou blancs, la question n’est pas d’interdire les riches en croyant que vous éradiquez la pauvreté.

L’URSS aurait été un Paradis, et vu le niveau de taxation en France, le monde entier devrait envier notre pays. L’URSS s’est effondrée, et notre pays en prend également le chemin.

La question est de permettre à tous d’avoir une vie digne, et de pouvoir donner à chacun les conditions du bonheur et de se réaliser.

Lorsque j’écris ces lignes, j’y prends un plaisir immense, qui ne me rapporte rien et vous lirez ces lignes gratuitement !

La définition du bonheur, de la réussite est propre à chacun et ne se résume évidemment pas à un compte en banque ou à des revenus.

Chaque être humain n’est pas forcément responsable des malheurs qui s’abattent sur lui, mais nous sommes dans une certaine mesure responsable du fait de choisir notre bonheur

Pour autant il faut de l’équilibre.

Limiter la concentration est une évidence et une nécessité

Il faut limiter effectivement l’un des problèmes majeurs du capitalisme qui est l’accumulation inévitable des richesses dans de moins en moins de mains avec le temps. C’est ce que l’on appelle la « concentration des richesses » et les monopoles.

Vous avez plusieurs outils qui permettent ou doivent permettre d’éviter ce genre de situations .

L’impôt sur les sociétés, les charges sociales, le droit social, la protection des salariés, les contre-pouvoirs syndicaux, le salaire minimum etc.. tous ces éléments là sont indispensables pour limiter l’accumulation de richesses sans pour autant venir dissuader la création et l’innovation. Car pour innover ou créer, il faut aussi pouvoir accumuler du capital, car il faut beaucoup de capital pour créer une ligne de chemin de fer, une grande usine, ou faire voler des fusées ! Vous ne pouvez tout bonnement pas taxer tout ce qui dépasse les 400 000 euros, même si vous trouvez que cela est largement suffisant, car il faut permettre une accumulation du capital pour permettre l’investissement. Il faut donc des politiques équilibrées.

L’impôts sur les successions vient rebattre les cartes pour éviter l’accumulation de capital, c’est en tous cas la justification à cet impôt alors que l’épargne a été fortement taxée par ailleurs.

L’IFI, l’impôt sur la fortune immobilière vient prendre une part non négligeable chaque année de la valeur des biens détenus par les « riches ».

Puis, il y a les lois anti-trust, qui hélas ne s’appliquent pas alors que c’est évidemment la clef.

Le problème ce ne sont pas les milliardaires des GAFA, le problème c’est de démanteler Amazon dans le cadre des lois antitrust, car sinon, d’ici 10 ans, Amazon sera en situation de monopole mondial sur la vente de tout pour tous et partout.

Alors si Bezos est riche par centaine de milliards, ce n’est pas en taxant les revenus au-delà que 400 000 euros que vous répondrez à l’excès de puissance de cette entreprise qui est une réussite majeure , remarquable même, mais qui devient tout simplement trop grosse pour être tolérée. De même que Facebook ou YouTube, Twitter posent de terribles problèmes démocratiques en se permettant de juger de ce qui peut-être montré et dit ou pas.

Il faut donc des contre-pouvoirs.

La mondialisation est aussi un vrai sujet, puisque nous subissons de la concurrence déloyale de la part de pays qui n’ont pas du tout nos niveaux de protection sociale. Nous sommes donc perdus d’avance dans une compétition ouverte. Il faut donc des droits de douane et du protectionnisme.

Sans protectionnisme vous pouvez toujours taxer les riches, vous cultiverez encore plus de pauvres.

La conclusion à tout cela, c’est que l’on ne lutte pas contre pauvreté avec la fiscalité sinon cela fait longtemps qu’il n’y aurait plus pauvres dans le monde et encore moins en France.

Il faut de la fiscalité certes, mais pas que, il faut aussi des règles, des contrepouvoirs pour permettre une juste répartition de la richesses, mais répartir la richesse justement, n’a rien à voir avec les inégalités.

Les inégalités sont inhérentes à deux choses.

La nature humaine.
La liberté que nous voulons.

Si vous interdisez de boire, de voyager, de dépenser, de jouer, si vous n’autorisez que les bons gestionnaires, si vous mettez tout le monde sous tutelle, si vous surveillez tous les choix, si vous imposez ce qu’il faut faire, ne pas faire et la manière vivre à tous, alors vous pourrez avoir de l’égalité, mais vous n’aurez plus de liberté.

Ce que je dis peut choquer beaucoup de gens. Mais si vous y réfléchissez bien, les inégalités trouvent leur origine dans la nature humaine et la liberté.

Nous pouvons les réduire jusqu’à un certain seuil et il faut évidemment le faire.

A partir d’un moment, ce n’est plus une question d’argent et de fiscalité collective mais de comportements individuels. De comportement, et aussi de possibilités. Lorsque l’on est malade, handicapé, psychologiquement détruit, il y a mille raisons de ne pas y arriver, et la solidarité doit s’exprimer. En France elle s’exprime, et personne avec le RSA et les autres aides y compris les APL n’est laissé financièrement au bord du chemin. Pour autant, vous voyez bien que verser un RSA est « facile ». Mais cela ne règle aucun des problèmes. Celui qui ne marche pas ne marche toujours pas. Celui qui est malade n’est pas guéri par le RSA. Celui qui est psychologiquement détruit ne va pas mieux. L’argent permet d’éviter des situations de misères, mais ne règle aucunement les inégalités en réalité.

Je vous laisse donc sur cette histoire, celle du Roi Sargon de Babylone qui voulait faire de sa ville la ville la plus riche du monde et qui donc s’est posé une question que l’on élude systématiquement surtout si l’on est de gauche dans dans pays.

Peut-on apprendre à tous à créer des richesses ? La résiderait la véritable source d’égalité !!

Quand le roi Sargon revint à Babylone après avoir vaincu les Etamites, il trouva une situation grave. Le chancelier royal lui en expliqua la raison :

« Après plusieurs années de prospérité, le peuple semble incapable de subvenir à ses besoins. Les travailleurs sont sans emploi, les marchands n’ont que de rares clients, le peuple n’a pas assez d’or pour acheter de la nourriture. Seul un petit nombre d’hommes profite des richesses. »

« Pourquoi ? demanda le roi. »

« Parce qu’ils savent comment faire pour s’enrichir, on ne peut pas condamner ceux qui réussissent. »

« Pourquoi tous les gens ne pourraient-ils pas apprendre comment amasser de l’or et devenir prospères ? dit Sargon. Et qui connait le mieux la façon de devenir riche ? »

« C’est Arkad »

« Amène-le demain auprès de moi. »

Le lendemain, Arkad est devant le roi.

« Arkad, dit le roi, notre ville est en très mauvaise posture, parce que peu d’hommes connaissent la façon d’acquérir la richesse. Je veux que Babylone soit la ville la plus riche au monde.

Nous devons donc apprendre à toute la population comment acquérir ces richesses.

Enseignerais-tu ta science à un groupe d’enseignants qui pourraient l’enseigner à d’autres jusqu’à avoir un nombre de maîtres suffisant pour la transmettre à tous les sujets valeureux de mon royaume ? »

Arkad accepta.

Dans la grande salle du temple de la connaissance du roi, 100 personnes choisies étaient prêtes à écouter Arkad.

« A vous qui êtes devant moi, j’expliquerai, chaque jour pendant sept jours, les sept moyens de garnir une bourse vide. »

Cette histoire c’est un livre.

Ce livre c’est « L’homme le plus riche de Babylone ».

Un ouvrage à lire, même par ceux de gauche! Comme le Capital de Marx est lire, même par ceux de droite!!

Restez à l’écoute.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles SANNAT

« Insolentiae » signifie « impertinence » en latin
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« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

 

 

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