C’est un vieil article exhumé par l’un de nos aimables camarades lecteurs à la mémoire longue. Merci à lui pour ce rappel salutaire.

La “shrinkflation” n’est pas arrivée ainsi, de manière spontanée et comme si de rien n’était.

Non, les conditions de cette inflation particulière qui est la réduction des quantités vendues ont été mises en place volontairement par l’Union Européenne et tout était prévisible et prévu… dès 2009 comme le montre cet article de Que Choisir.

Surveillez le prix au kilo

Cet article (source ici) à a été publié le 19 avril 2009 !

“Depuis le 11 avril, les formats obligatoires de 125, 250 ou 500 g ont disparu pour des dizaines de marchandises comme les conserves, le café ou les produits d’entretien. Encore imperceptible en magasin, cette libéralisation pourrait générer quelques entourloupes au détriment du consommateur. Meilleur garde-fou, le prix au kilo, impossible à manipuler.

Jusqu’à présent, la plupart des fabricants étaient tenus de vendre leurs produits au grand public par fraction de kilo (125 g, 250 g, 500 g, etc.). En 2007, l’Union européenne a adopté une directive libéralisant le préemballage. Elle a été transposée en droit français par un décret du 8 octobre 2008. Entré en vigueur cette semaine, le texte abroge une quarantaine d’arrêtés très détaillés datant des années 70 et 80, qui encadraient aussi bien la chicorée en pâte que les adhésifs en poudre ou les aliments secs pour chien. Seule la réglementation sur les bouteilles d’alcool reste inchangée, qu’il s’agisse de la traditionnelle 75 cl ou des formats spécifiques, comme le 62 cl propre aux bouteilles de vin jaune.

Dans les autres secteurs, voilà les industriels totalement libres. Vous pourriez donc trouver dans vos grandes surfaces, dès à présent, des pots de rillette de 173 g ou des plaquettes de beurre de 414 g. Le risque, bien évidemment, est que les fabricants réduisent en catimini le format des produits auquel les consommateurs sont habitués, sans baisser leur prix. L’astuce n’est pas nouvelle. Fleury-Michon a lancé il y a quelques années un jambon blanc apparemment moins cher que sa gamme traditionnelle, mais en diminuant le poids des tranches de 45 g à 40 g.

Impossible d’exclure que ce genre de pratique se multiplie à la faveur de la déréglementation. La liberté de préemballage devrait doper l’inventivité des créatifs, libres de proposer au consommateur sa dose quotidienne de n’importe quoi. Conclusion, surveillez plus que jamais le prix au kilo. Il est souvent inscrit en tout petit sur l’étiquette, mais c’est désormais pratiquement le seul repère stable dans les eaux mouvantes du marketing.”

Ce qui était donc prévisible… est bien arrivé.

Cela s’est bien produit.

Cette dérégulation a été passée au profit des multinationales par des braves gens.

Voilà ce qu’est l’Union Européenne depuis bien trop longtemps.

Ce n’est plus l’Europe des peuples, celle d’Erasmus, de la démocratie, l’Europe de la paix et de la prospérité.

C’est une Europe technocratique, violente avec les populations et vendue aux intérêts marchands des grandes multinationales qui n’ont rien à voir avec le capitalisme efficient.

L’Union Européenne ne décide pas pour les peuples, mais contre eux.

Charles SANNAT

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