Voici, dans un premier temps, l’information traitée par France Info, donc nous dirons par le camp occidental.

Puis, dans un second temps, la même traitée par l’Agence russe Sputnik.

Dans tous les cas, une nouvelle guerre froide avec une nouvelle course aux armements n’est jamais une bonne chose.

Charles SANNAT

« Ce traité sur les armes nucléaires de portée intermédiaire avait été signé en 1987 par Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev.

C’est un traité qui avait mis un terme à l’une des crises traversées par les États-Unis pendant la guerre froide. Donald Trump a annoncé, samedi 20 octobre, que Washington allait se retirer d’un traité sur les armes nucléaires conclu avec Moscou, accusant la Russie de le violer « depuis de nombreuses années ».

De quel traité s’agit-il ?

Le traité INF (Intermediate-range nuclear forces treaty) sur les armes nucléaires de portée intermédiaire avait été signé en 1987 par les dirigeants américain et soviétique de l’époque, Ronald Reagan et Mikhaïl Gorbatchev.

Ce traité, en abolissant l’usage de toute une série de missiles d’une portée variant de 500 à 5 500 km, avait mis un terme à la crise déclenchée dans les années 1980 par le déploiement des SS-20 soviétiques à têtes nucléaires ciblant les capitales occidentales.

Pourquoi les États-Unis se retirent-ils de ce traité ?
« La Russie n’a pas respecté le traité. Nous allons donc mettre fin à l’accord et développer ces armes », a annoncé le président américain, lors d’une visite à Elko, dans le Nevada (États-Unis). « Nous n’allons pas les laisser violer l’accord nucléaire et fabriquer des armes alors que nous n’y sommes pas autorisés. »

L’administration américaine se plaint du déploiement par Moscou du système de missiles 9M729, dont la portée, selon Washington, dépasse les 500 km, ce qui constitue une violation du traité INF.

Dans quel contexte intervient ce retrait ?

Donald Trump a fait cette annonce alors même que son conseiller à la Sécurité nationale, John Bolton, s’apprêtait à se rendre à Moscou samedi pour « poursuivre » le dialogue controversé entamé en juillet entre le président des États-Unis et son homologue russe Vladimir Poutine. Le conseiller, connu pour ses positions fermes, avait notamment prévu d’y rencontrer à partir de lundi le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patrouchev.

Les relations sont tendues entre Washington et Moscou, sur fond d’accusations d’ingérence russe dans les élections américaines. Vendredi, une Russe a été inculpée par la justice américaine pour ingérence dans les élections parlementaires américaines du 6 novembre. C’est la première personne à être mise en examen dans ce cadre. Moscou a accusé Washington d’avoir « fabriqué » ces accusations pour imposer de nouvelles sanctions à la Russie.

Avant son élection, le président américain avait pourtant promis de renouer de meilleures relations avec la Russie. Des soupçons de collusion avec le Kremlin pèsent d’ailleurs sur son équipe de campagne 2016. Un procureur spécial, Robert Mueller, enquête depuis plus d’un an aux États-Unis sur ce dossier. En juillet, Donald Trump s’était montré extrêmement conciliant à l’égard de Vladimir Poutine lors d’une conférence de presse commune à Helsinki, après leur premier sommet bilatéral en Finlande. »

Source France Info ici

Traité FNI : la sortie des USA aurait « des conséquences catastrophiques » (sénateur russe)

Le retrait des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) annoncé par Donald Trump, s’il a lieu, aura des conséquences catastrophiques et créera une situation critique dans laquelle la menace à la paix prendra des formes concrètes, estime le sénateur russe Konstantin Kossatchev.

En commentant via Facebook la déclaration de Donald Trump sur la sortie des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), le président de la Commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération, Konstantin Kossatchev, a signalé que le retrait américain du Traité pourrait avoir des conséquences catastrophiques et donnait des formes concrètes à la menace à la paix.

Le sénateur a rappelé que l’article 15 du Traité prévoyait le retrait unilatéral, mais dans des circonstances extraordinaires… et avec un préavis de 6 mois.

«En attendant, aucune démarche officielle n’a été faite, ce qui permet de considérer la déclaration de Trump plutôt comme un chantage que comme un acte juridique accompli. Mais si cela a lieu, les conséquences seront vraiment catastrophiques», a-t-il signalé.

M. Kossatchev note que la rupture du Traité FNI détruira les perspectives de reconduction du Traité New START de réduction des armes stratégiques qui expire en 2021, ce qui menace de destruction le système d’accords sur la non-prolifération des armes nucléaires.

«L’humanité est menacée de chaos total dans le domaine des armes nucléaires», conclut-il.

Sorti du Traité FNI, le «rêve américain d’un monde unipolaire» se réalisera-t-il ? 

Selon lui, il ne fait pas de doute que les Américains s’évertuent à détruire le système d’accords sur l’équilibre des forces nucléaires dans le monde, qui avait été mis en place à l’époque de la guerre froide et dont ils n’ont plus besoin. Ils cherchent à obtenir la supériorité militaire unilatérale dans le domaine des armements nucléaires et conventionnels afin d’imposer au monde leur volonté et leurs intérêts.
«Il s’agit, au fond, d’une agression unilatérale (du moins, par rapport au droit international) laquelle, bien qu’hypothétique, prend progressivement corps», a-t-il ajouté.

«La situation est critique, les menaces à la paix prennent des formes toujours plus concrètes», résume le sénateur, précisant que cette situation demandait une discussion au Conseil de sécurité de l’ONU.

Signé le 8 décembre 1987 par le Président américain Ronald Reagan et le secrétaire général du Parti communiste Mikhaïl Gorbatchev, le Traité FNI visait à détruire en trois ans les missiles d’une portée de 500 à 5 500 km. En mai 1991, les conditions prévues par l’accord avaient été remplies : l’Union soviétique avait détruit plus de 1 700 missiles balistiques et de croisière basés au sol, et Washington 859. Conclu pour une durée indéterminée, le Traité permet à chacune des parties de le quitter en justifiant l’indispensabilité de son geste. Depuis 30 ans, Moscou et Washington ne cessent d’échanger des piques, s’accusant mutuellement de violer le document et menaçant de s’en retirer.

Source Agence russe Sputnik.com ici

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