Voilà, en France, nous sommes assis sur un tas d’or et pour une petite nation (par la taille), nous exerçons encore un rayonnement et une influence incomparable à notre “poids” réel.
Alors quel est notre problème ?
Essentiellement celui de dissoudre notre souveraineté dans l’immense maelström mondialiste et sans culture du moins-disant intellectuel, alors que la France c’est l’antithèse justement de la médiocrité.
La France, c’est les grands vins, les grands artistes et les grands châteaux ! C’est une identité dans la diversité, des fromages comme de ses habitants et depuis fort longtemps, mais une France sûre et fière d’elle-même.
C’est juste cela qu’il nous manque, mais c’est l’essentiel. Et cet essentiel, à savoir être privé de nous-même, nous est enlevé par ceux-là même que nous portons au pouvoir pour nous diriger.
Charles Gave avait écrit un livre au titre évocateur, Des lions menés par des ânes. Le peuple de France est un peuple de lions (parfois même indomptables) mais nous sommes dirigés par des ânes.
Vive la France.
Charles SANNAT
Avec 2 millions de touristes chinois en France en 2015, le pays des 1 200 fromages, de la baguette de pain, des châteaux de la Loire, d’Amélie Poulain, du Louvre et du Mont Saint-Michel, possède toujours un grand pouvoir d’attraction et demeure la destination favorite des Chinois, qui, selon les prévisions, devraient être 4 à 5 millions d’ici 5 ans à visiter la capitale française. La maire de Paris, Anne Hidalgo, était d’ailleurs en visite à Beijing, le 27 mai dernier, pour réaffirmer sa volonté de développer la coopération entre les deux capitales, notamment par le biais du tourisme.
Face à l’engouement des touristes chinois, les Galeries Lafayette, célèbre grand magasin du quartier de l’Opéra, à Paris, ont bien compris qu’il fallait chouchouter ces visiteurs au fort pouvoir d’achat, 90 % de leur budget voyage étant consacré au shopping. Ils peuvent en effet bénéficier d’un accueil spécialisé à Paris dans ce temple du shopping par des guides parlant parfaitement le mandarin et pouvant les aider dans leurs emplettes. Mais depuis 2013, les Pékinois peuvent profiter des Galeries Lafayette à Beijing, dans le quartier de Xidan, où la firme s’est installée et a créé une copie presque conforme du magasin parisien. La coupole originale est même projetée au plafond. La France fait donc rêver et les entreprises l’ont bien compris.
À en croire les conversations que j’ai eues avec les Pékinois, la France est le pays où l’on se doit d’aller une fois dans sa vie. C’est la ville romantique par excellence à leurs yeux, mais c’est aussi, selon mes amis chinois, celle des bons restaurants, du bon vin, de l’élégance, des musées et de la joie de vivre. Mais si le billet d’avion pour la capitale française est trop onéreux, pas d’inquiétude ! Paris et la France sont déjà bien présents dans la capitale chinoise et dans certains objets de consommation courante. Tout d’abord, si on est vraiment passionné par la France, on peut prendre des cours de français à l’Alliance française de Beijing et acheter une excellente baguette de pain à l’Institut français, à l’étage en dessous, où l’on peut aussi découvrir une très bonne programmation de films.
Mais plus simplement, on peut s’offrir, pour quelques yuans, une part de rêve, en achetant des objets à l’accent bien français. En effet, les enseignes et les marques chinoises, ou celles implantées en Chine, sont nombreuses à utiliser des mots ou des expressions de la langue de Molière. Au détour de mes balades, j’ai pu ainsi voir toutes sortes de références à Paris, à la France et à la tour Eiffel.
La tour Eiffel sur un baozi ?
Et cela ne cesse de me surprendre quand je déambule dans les centres commerciaux et les quartiers branchés de la capitale chinoise. Il y en a pour tous les goûts et tous les genres. Les marques chinoises, ou étrangères, n’hésitent pas à employer des formules “parigotes” pour rendre exotiques et attractives leurs collections de vêtements, ou même des brioches ! La France serait-elle la clé du succès commercial en Chine ?
À Beijing, on peut ainsi acheter des vêtements pour femme à la boutique “Merci beaucoup” (marque japonaise), manger des croissants chez “Paris baguette” (enseigne sud-coréenne, où l’année dernière, les vendeurs portaient même un béret et une marinière), acheter du pain chez “Bonjour chérie” (magasin chinois), s’enduire de crème de jour “La mer” (marque internationale), repeindre son appartement avec une peinture dont les pots sont à l’effigie du “Petit Prince”, boire de l’eau minérale “C’est bon”, manger au restaurant “Mouton-Cadet”, ou tartiner son pain avec de la confiture “L’épicier”.
Bref, en francisant les marques, les entreprises basées en Chine, qui misent sur le capital séduction de la France, ont bien compris que ce stratagème pouvait permettre de stimuler leurs ventes et titiller le portefeuille des consommateurs. Et c’est un vrai phénomène de société. Parmi ces stratégies commerciales, on trouve d’ailleurs le meilleur… et le pire, et certaines marques n’hésitent pas à faire accomplir des pirouettes à la langue française comme les enseignes “La idée”, ou “Boutenthique” (probable contraction des mots “boutique et authentique”). On est en pleine réforme locale de l’orthographe ! Et des fois, c’est vraiment amusant. Mais “qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse” disait Alfred de Musset. Ainsi, le consommateur chinois a sans doute l’impression d’acquérir un objet venant de loin, ou qui a été conçu avec plus de soins.
L’année dernière, pour la Fête de la Lune, je me souviens même que la boulangerie “Wedome” vendait des moon cakes… français ! On pouvait apercevoir un petit drapeau bleu, blanc, rouge sur l’emballage. Même la plus traditionnelle des fêtes chinoises arborait le pavillon français ! C’est un peu comme si, en France, on troquait la dinde de Noël contre le canard laqué… À quand la tour Eiffel sur un baozi ?
Paris dans les oreilles
Aussi, j’ai pu remarquer que les centres commerciaux et les boutiques n’hésitaient pas à diffuser de la musique française, et là aussi, dans l’objectif de faire voyager le cœur du consommateur le temps de son shopping. Et dans le Top 50 des musiques diffusées, il y en a pour tous les goûts avec en tête : Carla Bruni, Hélène Rollès (“Hélène, je m’appelle Hélène”… qui est aussi la chanson favorite des mariages en Chine), ou même Richard Clayderman ! Mais là, on se réveille bien vite et on range gentiment sa carte bancaire, car l’effet magique n’aura pas duré. Dans un autre genre, en beaucoup mieux, j’ai même découvert un café à Beijing, le “Mi Café”, où l’on écoute uniquement de la musique française, la propriétaire étant passionnée par la France. Mais dans cet endroit-là, la playlist est vraiment bonne.
Vous l’aurez compris, à Beijing, on ne compte plus les tours Eiffel et les références à la France sur les t-shirts, sacs, portefeuilles, casquettes, étuis pour smartphones, emballages de biscuits, tasses à café, chaussures… Bref, Paris se voit partout dans la foule, à chaque coin de rue. À savoir si l’utilisation de marques “à la française” est un succès pour les entreprises, cela reste un vrai mystère, mais si cette mode persiste et se développe, c’est bien que quelque part, la France fait vendre.
Agence de Presse Xinhua