Vous connaissez l’état de nécessité ? C’est une des dispositions du code pénal. Une disposition très précieuse d’ailleurs.

Article 122-7Version en vigueur depuis le 01 mars 1994

“N’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la personne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la menace.”

Et les tribunaux sont assez compréhensifs avec les vols alimentaires comme en témoigne cet article du Figaro assez édifiant.

“Comme la plupart de ses collègues, Bahri Louertani n’appelle pas la police et ne dépose pas plainte. «Ça ne sert à rien. Il n’y aura pas de suite», assure-t-il.

D’ailleurs, au tribunal judiciaire de Compiègne, à l’instar d’autres tribunaux, la règle est claire. En cas de plainte pour un vol qui témoigne d’une situation de vie difficile, il y aura classement . «Au nom de l’état de nécessité, tranche sa procureur, Marie-Céline Lawrysz. Si ce sont des couches ou du lait pour bébé, par exemple, il n’y aura pas de poursuites». Mais des jeunes qui avaient fait main basse sur des kilos de viande pour un barbecue ont, quant à eux, écopé d’une amende”.

Si l’on peut comprendre que l’on ne mette pas en prison celui a faim et qui vient de voler un paquet de nouilles 1er prix, je suis un peu plus nuancé sur le début de ce même article du Figaro que je trouve pour le moins troublant pour rester pudique!

« J’achète pour 150 euros environ de nourriture et je vole l’équivalent de 80 euros » : quand la crise fait du vol une routine

« Je vis avec un budget étudiant serré, mais je ne pensais pas qu’un jour j’en serais réduite à voler », avoue Camille (*), une jeune femme de 22 ans. Quand elle arpente les rayons de la supérette de son quartier, à Paris, cette étudiante en troisième année d’architecture ne dérobe ni du maquillage ni « du textile », mais de la nourriture. Ce jour-là, l’étudiante repart avec du jambon et un fromage dissimulés au fond de son sac. Avec ce larcin, elle pourra se faire un repas amélioré, comparé au riz, aux pâtes et aux conserves qui constituent l’essentiel de ses menus.

En effet le commentaire “avec ce larcin, elle pourra se faire un repas amélioré” n’est pas de nature à justifier ni l’état de nécessité ni le vol. Nous avons tous mangés des nouilles, avec ou sans sauce et des patates, beaucoup de patates. Je ne vous raconterai pas nos “soirées patates” avec ma femme quand nous étions jeunes, mais c’était des soirées patates au sens premier du terme. Cela n’est pas une justification au vol, surtout aujourd’hui où de très nombreuses associations existent pour justement subvenir à ce type de besoin.

En revanche, je ne vais pas plaindre les grandes enseignes qui comme le dit le Figaro facilitent presque la rapine. 

“Autre point de vulnérabilité créé par les enseignes elles-mêmes : les caisses en libre-service. Elles sont devenues un véritable boulevard de la rapine. « Il n’y a même pas besoin de glisser les produits sous le manteau. On ne les sort pas du sac et c’est tout », raconte l’un de ces clients indélicats. « Ces caisses se sont démultipliées pendant le Covid , notamment pour satisfaire les boomers qui craignaient la contamination, explique Jacky Thoonsen, patron de la société de sécurité éponyme. Même si elles sont de véritables passoires, ces caisses ne peuvent plus être retirées. La clientèle y a pris goût. Les jeunes ne passent que par elles car elles répondent à leur mode de vie. Cela va vite ! ». « Et c’est du pain béni pour nous, les petits voleurs», reconnaît Laure, 25 ans, cadre à Paris, qui dérobe «non par nécessité mais dès qu’elle le peut ».

Et qui vole un œuf fini par voler un bœuf.

Bref, cet article est édifiant à plus d’un titre et je vous en conseille la lecture !

Charles SANNAT

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Source Le Figaro.fr ici

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