Obama va partir. Hollande aussi d’ailleurs. Trump a gagné et Poutine est toujours là. Le pragmatisme et la raison vont-ils enfin s’imposer ?
En dehors de toute la propagande à laquelle nous sommes tous soumis de façon intensive depuis quelques années, il n’y a aucune raison objective d’haïr la Russie, ou la Syrie.
Charles SANNAT
Que ce soient des mouvements de droite ou de gauche, le nombre de ceux qui s’expriment en France en faveur de l’amélioration des relations avec Moscou va croissant, estime l’ambassadeur de Russie à Paris, Alexandre Orlov.
C’est un paradoxe, mais en France il n’y a pratiquement pas de candidats qui ne soient pas pro-russes, a estimé dans un entretien à la radio Europe1 l’ambassadeur Alexandre Orlov. « Que ce soit de gauche ou de droite (…) il y a de plus en plus de gens qui se prononcent pour l’amélioration des relations avec la Russie, car ils savent très bien qu’actuellement on est dans une situation telle que l’absence de vrais contacts politiques avec la Russie ça nuit à tout le monde », a fait remarquer M. Orlov.
À la question de la journaliste visant à savoir s’il n’y avait pas en ce moment de contacts politiques sérieux entre Moscou et Paris, d’autant plus qu’à chaque fois que cette question est évoquée on rappelle que les deux dirigeants « se parlent tous les jours », il a constaté que les relations entre les deux pays s’étaient dégradées depuis que la France avait lancé des accusations à l’encontre du président russe, Vladimir Poutine.
« On ne se parle pas tous les jours et malheureusement les relations sont assez crispées depuis que la France a accusé la Russie de crimes de guerre en Syrie, qu’elle a proposé de traîner le président russe devant la Cour internationale de justice, vous pouvez imaginer que l’atmosphère n’est plus la même.
Ils se parlent sans doute. Mais est-ce que c’est la même franchise, la même négociation ? Je doute », a pointé l’ambassadeur.
Et d’expliquer que ce qui s’est passé à Alep n’était point un « crime de guerre », mais une libération.
« Il fallait bien voir la scène de la liesse populaire dans les rues d’Alep quand la ville était libérée », a expliqué M. Orlov, soulignant que la population civile d’Alep-Est avait été retenue par les terroristes comme le bouclier humain et souffrait sous le joug extrémiste.
Il a rappelé que 110 000 civils avaient pu échapper des quartiers occupés par des extrémistes par le corridor humanitaire qui a été créé. « À chacun a été donné une aide humanitaire, les premiers soins, dont, malheureusement ici (en France, ndlr) personne n’a parlé », a-t-il fait remarquer.
« Aujourd’hui, la ville est libre. Bien sûr c’est une ville qui a subi une guerre, très lourde guerre, mais tout de suite les Russes ont envoyé des démineurs qui ont fait leur travail pour extraire des mines nombreuses. Maintenait les gens commencent à revenir déjà dans leurs maisons, en partie détruites, pour redémarrer une vie nouvelle. C’est ça, c’est la libération de la ville », a-t-il souligné.
Répondant à la comparaison d’Alep à Grozny (la capitale tchétchène), M. Orlov a pointé qu’un autre parallélisme était plus approprié, celui avec la Seconde Guerre mondiale. « Parce que pendant la Seconde Guerre mondiale, quatre années de guerre, c’est l’Union soviétique toute seule qui a porté tout le fardeau de la guerre. C’est nous, nous nous sommes battus contre l’Allemagne, contre les nazis, on a cassé cette machine de guerre. On a perdu 27 millions de morts et on a libéré la Russie, on a libéré l’Europe. Si la Russie n’avait pas fait ça il y a 70 ans, l’Europe peut-être vivrait toujours sous l’occupation.
C’est ça la logique russe. Si on fait la guerre, on la fait jusqu’à la fin, jusqu’à la victoire finale. (…) On se bat jusqu’à la mort, mais pour se libérer et pour libérer les autres. C’est notre approche », a-t-il conclu.