Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Élisabeth Borne, la Première ministre, doit tenir une conférence de presse aujourd’hui mercredi 14 septembre, sur la crise énergétique et doit faire quelques annonces notamment pour nous indiquer à quelle sauce nous allons être mangés et combien va nous coûter notre guerre contre la Russie aux côtés de l’Ukraine. En gros elle va nous dire quel sera le prix de notre liberté pour la saison automne/hiver 2022/2023.

Parce que 2024 c’est bien loin, et qu’à chaque jour suffit sa peine, nous saurons demain normalement l’ordre de grandeur de la douloureuse pour les prochains mois.

Cette conférence de presse sera pour Élisabeth Borne l’occasion de détailler les contours du nouveau bouclier tarifaire et la hausse des prix de l’énergie que devront supporter les ménages français.

Nous avons, à ce stade, quelques éléments qui ont fuité.

Tout d’abord la remise gouvernementale de 30 centimes par litre depuis le 1er septembre qui va diminuer à 10 centimes par litre à partir du 1er novembre, devrait être supprimée à partir du 1er janvier 2023 pour être remplacée par un dispositif à destination des « gros rouleurs », qui ont besoin de leur véhicule pour aller travailler. Ce serait donc le retour de l’aide aux gros rouleurs longtemps envisagée par le gouvernement et qui n’a jamais été mise en place mais qui est somme toute logique.

Ensuite pour l’électricité et le gaz on devrait avoir entre 10 % et 20 % de hausse.

Bruno Le Maire a d’ailleurs déclaré hier que « s’il n’y avait pas ce bouclier tarifaire, au 1er janvier 2023, vous auriez une augmentation du prix de l’électricité de 120 euros par mois par ménage et de 180 euros pour les prix du gaz. Ça serait des augmentations insupportables ». Nous ne pouvons qu’être d’accord avec Bruno le Maire sur ce sujet mais pas sur le suivant…

Pas de bouclier tarifaire pour les entreprises !

« Bruno Le Maire a en revanche exclu l’hypothèse d’un bouclier tarifaire pour les entreprises, estimant que « la différence entre les ménages et les entreprises, c’est ce que ces dernières peuvent reporter une augmentation sur leurs prix de vente ». « L’inflation est une charge qui doit être équitablement répartie, l’État protège, c’est normal, mais il faut qu’une partie des ménages qui le peuvent absorbent également les augmentations, tout comme les entreprises », a-t-il complété ».

La vision du ministre est totalement fausse et il commet une terrible erreur dont nous allons payer le prix non seulement par une hausse importante de l’inflation de tout ce que nous consommons, mais aussi par des pénuries très fortes sur tous les produits dont les prix sont faibles et la part d’énergie importante dans la production. C’est le cas de tous les objets en verre (pots, bouteilles, bocaux etc…) c’est le cas du plastic, c’est le cas de l’aluminium et des canettes, c’est aussi le cas du papier, à commencer par les journaux de presse, les livres, les BD et bien évidemment le papier le plus utile au quotidien et le plus abordable à savoir le papier toilette.

Si l’on veut limiter l’inflation, ce n’est pas en augmentant les taux d’intérêt, c’est en limitant les hausses des prix de l’énergie que nous y arriverons.

En laissant les entreprises subir de plein fouet les hausses de prix, Bruno le Maire confirme que l’inflation va continuer, ou alors il ne comprend rien à l’économie, et en plus il va créer des pénuries, et enfin, il va détruire des emplois, des entreprises qui non, Monsieur le ministre, ne peuvent pas répercuter les hausses de prix, car personne n’achètera une entrée de piscine à 20 euros et c’est pour cela que les piscines ferment!

Le quoi qu’il en coûte énergétique. 

Alors nous n’y sommes pas encore, et l’ami Bruno qui comprend vite quand on lui a expliqué longtemps, n’a pas encore compris qu’il serait obligé d’aider massivement les entreprises pour éviter un effondrement du système productif et des approvisionnements y compris alimentaires.

En attendant, Macron a résumé la stratégie du gouvernement par la formule suivante : « des efforts mais pas des sacrifices ».

Et c’est bien la définition d’un quoi qu’il en coûte énergétique. Aujourd’hui, concentré sur les ménages pour éviter la révolution populaire, ce quoi qu’il en coûte devra s’étendre rapidement aux entreprises.

Je vais même aller plus loin.

Dans une logique purement d’efficience, il vaut mieux aider les entreprises à employer, à payer les salaires et à produire que de payer l’énergie aux gens… Après politiquement et bien évidemment socialement il faut permettre à tous de se chauffer.

Conclusion logique, il faudra bien finir par aider tout le monde.

Conclusion logique suivante, quand on aide avec de l’argent que l’on n’a pas… on augmente les dettes.

Conclusion logique suivante après la suivante. A force d’augmenter les dettes on termine inévitablement par une faillite.

Pas de bouclier tarifaire pour les entreprises

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

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