Voici la synthèse rapide de cet article des Échos qui revient sur le dernier rapport de la Banque centrale européenne concernant la place de l’euro dans le monde.

Pour celles et ceux qui voient le roi dollar déjà tout nu et emporté par les marchés financiers en furie… la déception sera de taille.

Le roi dollar est toujours debout et si la situation devait s’aggraver, il est fort probable que le dollar continuera encore quelques années de jouer son rôle de devise refuge…

Pour qu’une monnaie soit une monnaie de réserve, il faut que son marché obligataire soit très puissant et très liquide car c’est le marché obligataire qui permet de recycler une partie très importante des avoirs et des excédents commerciaux par exemple des pays exportateurs.

Sans marché obligataire profond, pas de monnaie de réserve internationale.

La seule monnaie qui dispose d’un marché obligataire capable d’absorber des milliards par jour, c’est évidemment le dollar.

Charles SANNAT

« Marché de changes, financements internationaux, expéditions de billets… dans quasiment tous les secteurs, le rôle de l’euro comme monnaie internationale a reculé. C’est la conclusion du nouveau rapport annuel publié ce mercredi par la Banque centrale européenne. Certes, comme le souligne Benoît Cœuré, membre du directoire de l’institution de Francfort, «le développement de l’euro comme devise internationale ne fait pas partie du mandat de la BCE, et dépend uniquement des marchés». Mais cela n’empêche pas la banque de suivre le sujet de près. Et de se réjouir de quelques bons enseignements.

Tout d’abord, la devise européenne reste, et de loin, la deuxième devise utilisée dans le monde, devant le yen et le renminbi. L’euro a également progressé dans les paiements internationaux, passant de 29,4 % en 2015 à 31,3 % en 2016. Autre motif de satisfaction, la part de l’euro comme monnaie de réserve pour les banques centrales a légèrement rebondi en 2016 après six années de baisse, passant de 19,4 % à 19,7 %. Si cette importance de l’euro dans les coffres des grandes banques centrales mondiales reste bien en-deçà (2 points de pourcentage) de ses niveaux d’avant la crise, la tendance est encourageante. Et elle devrait se poursuivre.

Le risque politique en Europe a été un frein

«Le principal frein évoqué par les responsables de la gestion des réserves de change pour augmenter leur allocation en euros était la relative faiblesse ou instabilité politique de la zone euro», témoigne Benoît Cœuré. Maintenant que les marchés estiment que le risque politique en zone euro semble se réduire, cette perception devrait bénéficier à la devise européenne». Par ailleurs, même si 70 % des gérants de banques centrales ont cité les taux négatifs affichés par plusieurs obligations d’États de la zone euro comme un frein, cela semble avoir un effet limité sur leurs allocations. »

Baisse du poids de l’euro dans les émissions de dette internationales

« En revanche, l’euro a vu son rôle diminuer pour les émissions internationales d’obligations, passant de 22 % à 19 %, au profit principalement du dollar. Certes, les taux d’intérêts pour les opérations libellées en devise européenne sont restés extrêmement bas. Mais le coût des « cross currency swaps », qui permettent de convertir un taux d’intérêt en euro en un taux d’intérêt en dollar, a augmenté, renchérissant ce type d’opération pour des émetteurs américains. De façon surprenante, les perspectives de hausse du dollar, qui alourdissent le service de leur dette libellée dans la devise américaine, ne semblent pas avoir dissuadé les pays émergents. »

Source Les Échos ici

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