« La sortie de l’euro prônée par le FN amputerait les revenus d’une personne au smic de 7 % à 12 %, selon une étude de Terra Nova »…

Le problème avec ce type d’études, c’est que personne ne cherche à comprendre combien coûterait une éventuelle sortie de l’euro qu’il conviendrait tout de même de comparer à l’éventuel coût du maintien dans l’euro, mais ce simple bon sens intellectuel ne vient à l’idée de personne.

Non, ce qu’il faut prouver c’est que le FN a tort.

Le problème c’est que si le FN a raison, alors on s’interdit de prendre les bonnes décisions uniquement parce que le FN en parlerait.

J’ai dû répondre récemment à une lectrice que dire qu’il fallait sortir de l’euro n’impliquait pas que l’on vote FN !

Chacun vote ce qu’il souhaite.

Moi, je parle d’économie et j’analyse des faits économiques. Ces analyses me conduisent à dire que l’euro ne fonctionne pas, qu’il vaut mieux en sortir plutôt en bon ordre qu’en panique.

Je dis que s’il y a un coût évident à une sortie, il y a un coût tout aussi important à son maintien. C’est notamment un coût social, un coût en terme d’emplois et de croissance économique.

Le point de départ de Terra Nova c’est de prouver que le FN a tort.

 » «La sortie de l’euro serait loin de servir les intérêts des classes populaires dont le FN a fait sa cible privilégiée : elle leur serait même extrêmement défavorable », résume le think tank proche du Parti socialiste (PS), qui a étudié les effets d’un retour à la devise nationale sur le pouvoir d’achat et l’épargne des Français, mais aussi sur leurs impôts et leur accès aux services publics.
«Nous avons volontairement pris des hypothèses prudentes, en partant notamment du principe que la zone euro continue par ailleurs d’exister », souligne Thierry Pech, le directeur général de Terra Nova.
Ainsi, une sortie de l’euro entraînerait une dévaluation d’au moins 15 % à 20 % du franc. De quoi engendrer une hausse des prix des produits importés, à laquelle il conviendrait d’ajouter la «contribution sociale sur les importations», cette taxe de 3 % que Marine Le Pen souhaite instaurer pour relever les petits salaires et les petites retraites (jusqu’à 1 500 euros mensuels) de 80 euros par mois en moyenne.

En prenant l’hypothèse du FN que 15 % des dépenses de consommation des ménages portent sur des produits ou des services venus de l’étranger, le cercle de réflexion aboutit à une ardoise de 1 066 à 1 830 euros par ménage et par an.  C’est (…) entre 7 % et 12 % d’un smic net à temps plein ; entre 11 % et 19 % des revenus d’un retraité seul au minimum vieillesse… ou entre 90 et 152 euros de pouvoir d’achat en moins par mois pour un salarié du milieu de la distribution des revenus», souligne Terra Nova. »… Voilà pour l’essentiel de ces inepties.

Pourquoi des inepties ?

Parce que tout cela ne signifie rien et que nous sommes dans du déni de réalité.

La réalité c’est que l’euro va mourir parce qu’il ne fonctionne pas et que personne ne veut le rendre viable en faisant une union de transfert, ce qui veut dire que les Allemands doivent payer pour les autres y compris les Grecs et qu’il faut une fiscalité et un budget pour un État fédéral européen. Soit beaucoup plus d’Europe, soit plus d’Europe du tout !

Ensuite, parce que les dettes, nous ne pourrons jamais les payer… Donc nous allons faire faillite avec ou sans l’euro, nous sommes en faillite. C’est tout.

Sauf qu’avec notre banque de France, nous pouvons payer en monnaie de singe et éviter par définition le défaut de paiement, ce qui va nous arriver avec l’euro.

Bref, nous allons faire faillite, des millions de gens seront ruinés, d’autres millions perdront leur emploi… Voilà ce que ne dit pas Terra Nova.

Charles SANNAT

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