Et Patrick Artus a raison quand il proclame : « Il va y avoir des faillites en chaîne »
Pourtant je ne suis pas persuadé que le raisonnement soit tout à fait juste.

Pour Patrick Artus, « Il y a eu un problème de communication. Le gouvernement aurait dû faire une distinction plus claire entre trois catégories de personnel.

Ceux dont on ferme les établissements pour raisons sanitaires (cafés, hôtels, restaurants, commerces non indispensables) et qui peuvent donc bénéficier du chômage partiel.
Ceux qui peuvent télétravailler. On estime que c’est 30 % à 40 % des emplois.
Tous les autres, qui doivent continuer à se rendre au travail et dont on doit s’assurer qu’ils peuvent travailler dans de bonnes conditions sanitaires.
C’est le message qu’il voulait faire passer et qui n’a pas été reçu comme tel. Résultat, l’économie est en train de s’arrêter totalement et dans tout le pays. C’est un phénomène beaucoup plus massif et général que ce que l’on a observé en Chine. Pendant que la province du Hubei était confinée, on continuait à travailler à Shanghai ».

Certes, sauf que là Artus passe sous silence le fait que la Province du Hubei… c’est la France avec ses plus de 60 millions d’habitants. L’Ile de France, c’est la ville de Wuhan et ses 12 millions d’âmes toujours confinées à l’heure où nous parlons, dans une ville totalement déserte et sans doute peuplée maintenant de très nombreux cadavres en nombre bien plus important que ce que les autorités chinoises ont bien voulu dire.

Or, dans un pays de 1.4 milliard d’habitants qui a une réelle profondeur, il est possible d’organiser et de structurer des îlots de résistance et donc de production.

Ce n’est pas le cas de notre pays, infesté et infecté désormais partout. Il n’y a plus nulle part où l’on peut travailler sans être confronté au virus.

Nous aurions pu raisonner au niveau européen pour parler de profondeur européenne. Mais comme nous sommes stupides, au lieu d’avoir conçu l’Europe comme autant de compartiments étanches en cas de pandémie, nous avons laissé la libre circulation de tout et de tous y compris des virus. Au bout du compte, tous les Etats européens sont infestés.

C’est comme si la Chine n’avait pas confiné Wuhan et laissé le virus s’installer durablement dans tout le pays.

Dans ce cas, les effets économiques auraient été encore plus redoutables et c’est toute la Chine qui se serait arrêtée pour plusieurs mois. Pour le moment la Chine tente un redémarrage, la peur au ventre car une nouvelle vague guette, tant ce virus est contagieux et non éradiqué puisqu’il est en pleine expansion dans le monde.

Nous ne sommes pas au bout de nos peines.

Charles SANNAT

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Source L’Obs ici

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